Entretien Avec Un Poisson. Panagiota Prokopi
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Auteur : Panagiota Prokopi
Traductrice : Stéphanie Bachelier
Copyright © 2019 Panagiota Prokopi
Tous les droits sont réservés.
Distribué à partir de Tektime.
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Le réservoir à poissons – Conversations avec un poisson
Un rayon de soleil se fraya un chemin à travers les étages gris et se précipita dans la fenêtre du cinquième étage de M. Pensatore et illumina le bureau de l'avocat. Après quelques instants, la raie, après avoir réchauffé le bureau et l'eau du vivier sur la petite table devant la fenêtre, partit à la recherche des autres fenêtres. Avant qu'un autre rayon de soleil n'atteigne le bureau, on pouvait entendre un jeu de clés déverrouiller la porte du bureau vide et l'avocat est entré dans la pièce et a fermé la porte derrière lui. Il alla allumer la lumière, mais avant d'appuyer sur le bouton, il regarda la fenêtre et se rendit compte qu'il n'avait pas besoin de plus de lumière que ce qui passait à travers la fenêtre. Il alla à son bureau, posa sa serviette et s'agenouilla devant l'aquarium à la recherche de son petit poisson. Ils n'avaient nulle part où aller. Il regarda derrière l'épave où ils gardaient leurs oeufs et ils n'étaient pas là non plus, alors il tapa du doigt sur le réservoir, un signe d'inquiétude qui commençait à se glisser sur son visage. Où peuvent-ils bien être ? se demanda-t-il. Il souleva l'autre main et tapota avec deux doigts. Heureusement, son poisson bien-aimé apparut à la porte de la tour et l'avocat leur sourit. Ils se précipitèrent sur son doigt pour lui dire bonjour, puis se hâtèrent de pondre leurs œufs.
"Alors mon cher petit poisson, dit M. Pensatore en se levant et le petit poisson leva les yeux vers lui, je comprends que c'est aujourd'hui le jour le plus important de votre vie ! Vous nagez ensemble dans le bassin depuis trois ans, depuis que vous êtes tout petits, et le jour est enfin arrivé où vous devenez parents. Je me rends compte que vous devez être très anxieux, alors je vais vous soigner aujourd'hui ", dit-il en jetant leur nourriture dans le réservoir.
Il continua à parler pendant qu'ils mangeaient, "Tu sais, je ne te l'ai jamais dit, mais quand j'ai acheté cet aquarium, j'ai voulu le remplir de beaucoup, beaucoup de poisson. Mais quand je t'ai choisi et que je t'ai amené ici, d'abord Artles, puis Bravado, je savais que vous deux, vous auriez assez de compagnie et j'ai oublié d'apporter un autre poisson. Ah..." M. Pensatore soupira et s'assit à son bureau pour examiner ses cas.
Dans l’aquarium…
-Regarde Bravado, le pauvre M. Pensatore est encore triste... Je crois qu'il pleure."
-Hum....humains...allons voir les enfants, c'est important que nous soyons là quand ils éclosent, je veux être l'un des premiers visages qu'ils voient."
-Arrête de t'inquiéter, il n'y a que trois visages ici de toute façon !
-Je veux que mes enfants sachent que je ne les laisserai jamais sans protection... que je serai toujours à leurs côtés et que....
-Bravado, regarde !
-Eh ? Quoi ? Quoi ? Où ça ? Où ça ? Que s'est-il passé ?
-Notre premier œuf qui éclot !
-"Vite ! Vite ! Vite ! On pourrait avoir besoin de faire quelque chose ! Il faut qu'on y soit !" dit le père excité et courut vers l'œuf qui bougeait avec détermination.
-Bravado, reviens. Ils savent très bien quoi faire. Ils n'ont pas besoin que tu les gênes.
-"Ils n'ont pas besoin de moi..." dit Bravado, avec le même air triste que M. Pensatore... Mais comment peuvent-ils ne pas avoir besoin de moi alors qu'ils sont si petits et vulnérables... vous le dites comme ça pour me taper sur les nerfs, n'est-ce pas ?
-Non Bravado... Honnêtement, tu ne te souviens pas comment on a éclos ?
-Tu sais que j'étais toute seule dans un aquarium.... toute seule, jusqu'à ce que je te trouve ici grâce à M. Pensatore.
-Oui, ma chère, mais même quand tu étais seule, tu allais bien !
-Oui, bien sûr. C'est pourquoi j'ai pensé que mes parents étaient le perroquet et le hamster dans les cages en face de moi ! Eh bien ILS ÉTAIENT les premiers visages que j'ai vus....
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-Oui, oui, mais nos enfants nous ont nous, maintenant regarde, là-bas…un autre œuf bouge.
-Et celui qui est derrière, tu le vois aussi ?
-Tu crois qu'ils vont tous éclore en même temps ?
Espérons que ces trois-là vont éclore avant qu'un client fou se pointe et fasse trembler le réservoir d'eau avec leur voix ennuyante et forte.
-Arrête de parler et regarde ! Le premier arrive !
-Allez, viens ! Aidons-le !
Bravado se précipita vers le nouveau-né et gentiment le persuada de sortir de sa coquille et de se jeter dans ses bras accueillants. Artles regarda M. Pensatore. Il avait une pensée profonde et n'avait pas réalisé ce qui se passait. Les deux poissons aimaient beaucoup M. Pensatore parce qu'il leur parlait toujours des curiosités de la vie. Ils n'ont peut-être jamais été dans le monde, mais par les mots de l'avocat, chaque question avait une réponse. Et ils détestaient le voir triste. Artles a vu que Bravado avait les mains pleines avec un nouveau-né et qu'il en encourageait un deuxième, alors elle remonta à la surface et tapota sa nageoire contre le verre. L'avocat regarda distraitement et se précipita vers le bassin alors qu'il se rendait compte qu'elle essayait d'attirer son attention. Il ne la quittait pas des yeux et, alors qu'il se tenait au-dessus de l'aquarium, il se rendit compte qu'elle regardait quelque chose, alors il suivit un flot de bulles qui menaient aux bras de Bravado. Il avait déjà deux petits dans les bras et le troisième venait d'éclore. Le fier père montra ses enfants et l'avocat commença à être à l'aise.
-Tu sais quoi, tu sais quoi ? Je vais prendre le reste de la journée. Je vais m'asseoir à côté de toi. Je vais partager ton bonheur ! Les vrais amis sont là quand leurs amis sont heureux et sont heureux avec eux. Ils ne veulent pas seulement de bonnes choses pour eux, ils veulent aussi être là pendant les bonnes choses !
Il s'assit sur le fauteuil en cuir brun le plus proche de l'aquarium et observa silencieusement les deux parents alors qu'ils apprenaient à leurs enfants à nager et qu'ici et là ils jetaient un regard sur ceux qui dormaient encore. Il était midi maintenant et M. Pensatore se sentait chanceux de ne pas avoir été dérangé, pas même sa secrétaire n'avait frappé à la porte. Il pensait qu'aujourd'hui, il avait prouvé qu'il y avait de la place pour le bonheur dans ce monde aussi, et pas seulement pour la tristesse qu'il voyait dans les salles d'audience. Pendant qu'il s'asseyait pour profiter de cette pensée, quelqu'un frappa à la porte. Il jeta un coup d'œil de plus sur le nombre d'œufs qui n'étaient pas encore éclos. Quatre petits nageaient autour de leur mère, l'un était dans les bras de son père et deux étaient en route. L'un d'eux avait déjà sorti la tête de l'œuf et regardait son père qui lui parlait.-Well little fish, looks like it’s time for a visitor! Said the lawyer and he went to open the door.
-"Espérons que ce client ne sera pas accusé de pêche illégale et ne finira pas par terrifier les bébés avec ses histoires !" chuchota Bravado à Artles.
-Ne sois pas si pessimiste ! De toute façon, nos enfants sont trop jeunes pour comprendre les humains.
Tous les poissons regardèrent la porte, se demandant curieusement qui allait apparaître.
-"Bonjour ! Eh bien, bon après-midi, je suppose..." dit une voix aiguë émanant d'une femme mince en jupe grise et veste noire, debout à la porte.
"-Bonjour..." dit maladroitement M. Pensatore en remarquant que la femme portait encore des lunettes de soleil et que son menton tremblait en retenant ses larmes.