La Sacrifiée Indécise. Ines Johnson
Читать онлайн книгу.Cet ouvrage est une œuvre de fiction. Tous les personnages, lieux, et événements décrits dans cet ouvrage sont fictifs ou utilisés de manière fictive.
Toute reproduction ou transmission de cet ouvrage, en tout ou en partie, sous quelque forme et par quelque moyen que ce soit, est interdite, excepté pour les distributeurs agréés, ou avec la permission écrite de l’auteur.
Copyright © 2019, Ines Johnson.
Tous droits réservés.
Première édition aux États-Unis : octobre 2019
Couverture : Jacqueline Sweet Designs
Titre original : The Dragon’s Ambivalent Sacrifice
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Sabine Ingrao
TABLE DES MATIÈRES
CHAPITRE 1
Clac. Crac. Boum.
Le crâne de Béryl bascula violemment en arrière, touchant pratiquement l’espace entre ses omoplates. Sa pomme d’Adam étira l’arche de son cou comme si elle allait en transpercer la peau. La violence du recul enfonça la lèvre de Béryl sur ses incisives. Un grognement s’échappa de sa gorge.
Ce n’était pas un grognement de douleur. Béryl lécha le sang de sa lèvre fendue. Sa bouche s’étira en un sourire, élargissant la coupure et rendant la douleur plus piquante.
Il marcha avec arrogance vers son adversaire. Cette brute faisait la même taille que Béryl et était tout aussi costaud. Le torse massif de Léander était recouvert d’un tapis de duvet blond qui frisait au contact des gouttes de sueur salée s’infiltrant dans ses boucles. Ses énormes pattes avaient presque la même taille que la tête de Béryl. Ces armes se terminaient par des griffes.
Pas de problème. Béryl aussi avait des griffes, et elles étaient tout aussi acérées. La fourrure dorée heurta les écailles vertes lorsque le lion et le dragon entrèrent violemment en contact sur le ring.
Béryl repoussa le lion métamorphe dans le coin. Il l’avait acculé. La foule rassemblée cria des encouragements. Béryl se retourna, levant les bras en l’air pour accepter les acclamations.
La Bérylmania battait son plein dans la foule, ce soir. S’il avait porté un t-shirt jaune, il l’aurait arraché de son torse. Mais le jaune n’était pas sa vraie couleur. En haut, dans la foule, il y avait quelques bandanas vert émeraude arborant son nom écrit en lettres dorées. Les fées agitaient leurs poings en l’air et scandaient son nom et son titre.
Béryl, le Champion poids lourd du Voile.
Dans son coin, son frère Ilia criait des instructions comme, « Vise son genou ! » ou « Ne lui tourne pas le dos ! » ou « Fais attention, ne sois pas trop sûr de toi ! » Que Béryl n’écoutait absolument pas. C’était lui le champion, pas Ilia qui n’avait pas gagné son match contre un méta-loup un peu plus tôt.
Venant de derrière, Béryl sentit une entaille lacérer ses omoplates. Puis un coup lui fut asséné sur le flanc. Il se plia en deux et reçut un rapide coup de pied au visage.
Il vit rouge, puis des étoiles, puis tout fut noir.
Clignant rapidement des yeux, Béryl se remit péniblement sur ses pieds. Il vit deux Ilia secouer la tête, dans le coin. Il vit deux Léander arriver sur lui depuis le coin opposé. Il cligna encore des paupières, et les deux lions se réunirent en un seul féroce prédateur fonçant sur sa proie.
Stupide lionceau. Ne le savait-il pas ? Les dragons étaient au sommet de la chaîne alimentaire dans ces territoires au-delà du Voile. Et Béryl était le plus grand, le plus méchant, le plus féroce dragon de son clan. Le meilleur combattant de tout le Voile. C’était marqué sur sa ceinture de champion tape-à-l’œil.
Ne quittant pas son adversaire des yeux cette fois-ci, Béryl s’accroupit. S’enfonçant sur ses jambes, il attendit l’assaut. Il n’était pas connu pour sa patience ni pour sa ruse, seulement pour sa force brute. Quand il s’agissait de combattre, la stratégie jaillissait tout naturellement dans sa grosse tête d’imbécile.
Quand Léander ne fut plus qu’à deux pas de lui, Béryl déploya les ailes sur son dos et s’élança dans les airs. Les cheveux parfaitement bouclés du lion se soulevèrent, ébouriffés par les puissantes ailes de Béryl lorsqu’elles le transportèrent au-dessus du mâle, puis derrière lui. Béryl donna un rapide coup de pied dans le sacrum de Léander. Le lion rugit en tombant à genoux. À une vitesse reptilienne, Béryl agrippa Léander autour du cou et le maintint dans une clé de soumission. Les superprédateurs n’aimaient pas se laisser intimider.