Liaisons Interdites. Victory Storm
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Victory Storm
Copyright ©2020 Victory Storm
Editeur: Tektime
Traducteur (ita --> fr): Jean-Luc Dollat
Cover: https://stock.adobe.com | Projet graphique de Victory Storm
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LIAISONS INTERDITES
Est-ce qu`un amour qui défie la loi de deux familles séparées par une haine ancestrale pourra survivre ? ”Liaisons interdites” est la réinterprétation de l`œuvre de Shakespeare ”Roméo et Juliette”, dans une version au goût du jour et une touche de suspense supplémentaire.
Ginevra Rinaldi n`a jamais su ce qu`était la liberté. Ayant vécu dans une prison dorée, étouffante et surchargée de règles édictées par son père, elle est habituée à obéir et à subir la sanction de sa famille pour tout manquement. Lorenzo Orlando a renoncé à la succession de sa famille afin d`avoir la liberté de faire ce qui lui plaisait, même au risque de sa propre vie. Aujourd`hui, toutefois, c`est un homme respecté et il est propriétaire de l`établissement le plus prestgieux de Rockart City, le Bridge. Décidé à rompre le carcan préétabli, Ginevra pénètrera dans l`antre du loup. Que lui arrivera-t-il lorsqu`elle sera envoûtée par le regard pénétrant de Lorenzo et découvrira qu`elle ne peut plus le fuir ? De combien de temps disposera Ginevra avant de finir dans les filets de Lorenzo ?
Exergue
Deux familles, égales en noblesse,
Dans la belle Vérone, où nous plaçons notre scène,
Sont entraînées par d'anciennes rancunes à des rixes nouvelles
Où le sang des citoyens souille les mains des citoyens.
Des entrailles prédestinées de ces deux ennemies
A pris naissance, sous des étoiles contraires, un couple d'amoureux
Dont la ruine néfaste et lamentable
Doit ensevelir dans leur tombe l'animosité de leurs parents.
Les terribles péripéties de leur fatal amour
Et les effets de la rage obstinée de ces familles,
Que peut seule apaiser la mort de leurs enfants,
Vont en deux heures être exposés sur notre scène.
Si vous daignez nous écouter patiemment,
Notre zèle s'efforcera de corriger notre insuffisance.
( Extrait de Roméo et Juliette
de William Shakespeare,
traduction de François-Victor Hugo)
Chapitre 1
GINEVRA
"Je ne sais pas, Maya. Il vaudrait peut-être mieux laisser tomber", murmurai-je en m’efforçant de maîtriser l'angoisse qui m'envahissait.
"Allez, Ginevra, laisse-toi aller pour une fois ! N'en as‑tu pas assez de toujours devoir te soumettre aux règles de ta famille ? Tu ne me feras pas croire qu'une partie de toi‑même ne désire pas sortir des sentiers battus pour s'amuser comme n’importe quelle fille de ton âge !", laissa échapper mon amie en râlant.
Bien sûr que je le voulais ! Mais ce n'était pas évident pour quelqu'un qui, comme moi, avait le sang italien des Rinaldi dans les veines.
Être la fille d'un boss de la mafia signifiait mener une vie prédéterminée, encadrée par des règles et des limitations édictées par un padre-padrone.
Le fait d'être la plus jeune ne me donnait pas plus de liberté et toute erreur ou transgression était sévèrement sanctionnée. C'était la raison pour laquelle j'avais appris assez tôt à respecter les volontés familiales.
Je m'étais toujours parfaitement comportée mais, au cours des dernières années, depuis que je fréquentais l'université, j'avais commencé à souffrir de cette rigidité typique de mon père et de ce perfectionnisme maniacal de ma mère.
J'avais changé depuis que j'avais été confrontée avec une réalité aussi ample que celle de l'université, dont les étudiants n'étaient pas sélectionnés ni évalués selon les mêmes critères que l'école catholique féminine où j'avais étudié jusqu'alors.
J'avais appris qu'il existait d'autres styles de vie et que, en l'absence de mon père du conseil de faculté, le fait que je fûsse une Rinaldi n'intéressait absolument personne.
Pour la première fois de ma vie je m’étais permise d'être moi‑même et d'embrasser des idéaux que mon père abhorrait.
Ces deux dernières années j'étais devenue la brebis galeuse de la famille, celle qu'il fallait éviter ou traiter comme une pauvre dégénérée ; la vérité était que je ne m'étais jamais sentie vivre pleinement jusqu'alors.
Petit à petit j'avais coupé tous ces liens qui m'ancraient dans la famille ; mais j'étais encore loin de jouir pleinement de la liberté et de la faculté de faire ce qui me plaisait, comme prendre des décisions relatives à mon avenir sentimental ou professionnel.
Jusque là je m'étais contentée d'observer Maya, la fille du comptable du patrimoine des Rinaldi et ma seule amie tandis qu'elle transgressait allègrement les règles de sa famille, laquelle respectait à la lettre les lois de mon père.
J'enviais Maya à chaque fois qu'elle m'appelait pour me demander de la couvrir pendant qu'elle fréquentait des amis à elle, non appréciés par ses parents, ou qu’elle sortait avec un garçon.
J'avais toujours admiré sa crânerie vis‑à‑vis de sa famille dont elle défiait la volonté.
Combien de fois aurais‑je voulu l'accompagner, mais le poids de mon nom m'en avait toujours empêchée.
Cependant Maya avait raison : il ne m'était plus possible de continuer ainsi. Je venais de terminer ma première année à l'université sans avoir éprouvé l'ivresse d'une liaison, de la rencontre secrète d'un garçon ou d'une folle soirée en vadrouille en compagnie de parfaits inconnus.
"Ok, allons-y !" m'exclamai‑je enthousiaste, la voix encore nimbée d'appréhension.
"Tout ira bien, tu verras. Je l'ai fait plus d'une centaine de fois et je te garantis que je n'ai jamais eu de problème", me rassura Maya.
"J'ai tout simplement peur que quelqu'un me reconnaisse et que mon père l'apprenne."
"J'ai pris toutes les précautions utiles. Regarde un peu", dit‑elle en me tendant une perruque aux longs cheveux blonds ondulés.
Comprenant, je blêmis :"Ce n'est pas vrai ! Tu plaisantes ?"
"Ma chérie, tu es la fille du propriétaire de la moitié de Rockart City. Tu ne peux pas sortir sans attirer l'attention."
"Personne ne sait plus qui je suis. Cela fait deux ans que mon père ne m'inclut plus dans ses