La Quête Des Héros . Морган Райс

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La Quête Des Héros  - Морган Райс


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en génération. Celui qui aurait la force de la soulever serait l’Élu, celui qui serait destiné à gouverner le royaume toute sa vie, à libérer le royaume de toutes les menaces, à l'intérieur et à l'extérieur de l'Anneau. Cela avait été une belle légende d'initiation, et dès qu'il avait reçu l'onction royale, MacGil avait essayé de la soulever lui-même, car seuls les rois de la lignée MacGil étaient même autorisés à essayer. Tous les rois qui l'avaient précédé avaient échoué. MacGil était sûr qu'il serait différent. Il était sûr qu'il serait l’Élu.

      Cependant, il se trompait, comme tous les autres les rois de la lignée MacGil qui l'avaient précédé, et son échec avait entaché sa royauté depuis ce jour.

      En la fixant maintenant, il examina sa longue lame, fabriquée avec un métal mystérieux que personne n'avait jamais identifié. L'origine de l'épée était encore plus obscure : on disait qu'elle était sortie de la terre au milieu d'un tremblement de terre.

      Alors qu'il l'examinait, il ressentit une fois de plus la douleur de l'échec. Même s'il était un bon roi, il n'était pas l’Élu. Ses sujets le savaient. Ses ennemis le savaient. Même s'il était un bon roi, quoi qu'il fasse, il ne serait jamais l’Élu.

      S'il avait été l’Élu, il imaginait qu'il y aurait moins de troubles dans sa cour, moins d'intrigues. Ses propres hommes lui feraient plus confiance et ses ennemis n'envisageraient même pas de l'attaquer. Une partie de lui aurait voulu que l'épée disparaisse tout simplement, et la légende avec elle. Cependant, il savait que ça n'arriverait pas. Telle était la malédiction, et la puissance, d'une légende. Cela la rendait même plus forte qu'une armée.

      Alors qu'il la fixait pour la millième fois, MacGil ne put s'empêcher de se demander une fois de plus qui serait l’Élu. Qui, dans sa  lignée serait destiné à manier l’Épée ? Alors qu'il pensait à ce qu'il lui fallait faire, à sa tâche de nomination d'un héritier, il se demanda qui serait destiné à la soulever, en supposant qu'une telle personne existe.

      “La lame pèse lourd”, dit une voix.

      MacGil se retourna, surpris de ne pas être seul dans la petite salle.

      Là, debout dans l'embrasure de la porte, se trouvait Argon. MacGil reconnut la voix avant de voir l'homme. Il lui en voulait de n'être pas venu plus tôt et, en même temps, il était content de le voir ici et maintenant.

      “Tu es en retard”, dit MacGil.

      “Ta perception du temps ne s'applique pas à moi”, répondit Argon.

      MacGil se retourna vers l'épée.

      “As-tu jamais cru que je serais capable de la soulever ?” demanda-t-il d'un air méditatif. “Le jour où je suis devenu Roi ?”

      “Non”, répondit impassiblement Argon.

      MacGil se retourna et le regarda fixement.

      “Tu savais que je n'en serais pas capable. Tu l'as vu, n'est-ce pas ?”

      “Oui.”

      MacGil y réfléchit.

      “Quand tu donnes une réponse directe, ça me fait peur. Ça ne te ressemble pas.”

      Argon ne dit rien et MacGil finit par se rendre compte qu'il n'en dirait pas plus.

      “Je nomme mon successeur aujourd'hui”, dit MacGil. “ Ça a l'air futile de nommer un héritier ce jour-là. Cela prive un roi de la joie que lui inspire le mariage de son enfant.”

      “Il faut peut-être tempérer une telle joie.”

      “Mais il me reste tant d'années à régner”, supplia MacGil.

      “Peut-être pas autant que tu le crois”, répondit Argon.

      MacGil plissa les yeux en se demandant si c'était un message.

      Cependant, Argon n'ajouta rien.

      “Six enfants. Lequel choisir ?” demanda MacGil.

      “Pourquoi me le demander ? Tu as déjà choisi.”

      MacGil le regarda. “Tu vois beaucoup de choses. Oui, j'ai choisi, mais je veux quand même savoir ce que tu en penses.”

      “Je crois que tu as choisi sagement”, dit Argon. “Cependant, souviens-toi : un roi ne peut pas gouverner depuis la tombe. Peu importe qui tu t'imagines choisir : le destin a tendance à faire son propre choix.”

      “Vais-je survivre, Argon ?” demanda sérieusement MacGil, posant la question qui le taraudait depuis qu'il s'était réveillé après avoir fait un horrible cauchemar la nuit précédente.

      “Cette nuit, j'ai rêvé d'un corbeau”, ajouta-t-il. “Il est venu me voler ma couronne. Ensuite, un autre m'a emporté. Quand il l'a fait, j'ai vu mon royaume s'étendre sous mes pieds. Alors que je volais, il est devenu noir. Stérile. Un désert.”

      Il leva vers Argon ses yeux embués de larmes.

      “Était-ce un rêve ? Ou quelque chose de plus ?”

      “Les rêves sont toujours quelque chose de plus, n'est-ce pas ?” demanda Argon.

      MacGil se sentit frappé par le découragement.

      “Où est le danger ? Dis-moi déjà ça.”

      Argon se rapprocha et le regarda dans les yeux avec une telle intensité que MacGil eut l'impression de regarder dans une autre dimension.

      Argon se pencha en avant et murmura :

      “Toujours plus près que tu ne le crois.”

      CHAPITRE QUATRE

      Thor se cacha dans la paille à l'arrière d'un chariot qui l'emmenait cahin-caha le long de la route de campagne. La nuit précédente, il était allé à la route et avait attendu patiemment jusqu'à ce qu'arrive un chariot assez grand pour qu'il puisse s'y installer sans être remarqué. A ce moment, il faisait noir et le chariot avançait juste assez lentement pour qu'il puisse bondir dedans depuis l'arrière en courant assez vite. Il avait atterri dans le foin et s'y était enfoui. Heureusement, le conducteur ne l'avait pas repéré. Thor n'était pas certain que le chariot aille à la Cour du Roi, mais il allait dans la bonne direction, et un chariot de cette taille, et avec ces marquages, ne pouvait guère aller ailleurs.

      Thor voyagea toute la nuit et resta éveillé des heures en pensant à sa rencontre avec le Sybold. Avec Argon. Il pensa à sa destinée. A sa maison d'avant. A sa mère. Il sentait que l'univers lui avait répondu, lui avait dit qu'il avait une destinée différente. Il resta allongé là, les mains croisées derrière la tête, et fixa le ciel nocturne qu'il apercevait à travers la toile déchirée. Il regarda l'univers, si brillant, ses étoiles rouges si distantes. Il était euphorique. Pour une fois dans sa vie, il partait en voyage. Il ne savait pas où, mais il partait. D'une façon ou d'une autre, il arriverait à la Cour du Roi.

      Quand Thor ouvrit les yeux, c'était le matin, la lumière rentrait à flots par la toile déchirée et il se rendit compte qu'il s'était assoupi. Il se releva rapidement, regarda tout autour de lui et se reprocha de s'être endormi. Il aurait dû être plus vigilant : il avait de la chance de ne pas avoir été découvert.

      Le chariot roulait encore mais ne secouait plus autant. Cela ne pouvait signifier qu'une chose : une meilleure route. Ils devaient être près d'une grande ville. Thor baissa les yeux et vit que la route était très lisse, sans cailloux ni fossés, et bordée de beaux coquillages blancs. Son cœur se mit à battre plus vite; ils approchaient de la Cour du Roi.

      Thor regarda par l'arrière du chariot et fut bouleversé. Les rues immaculées débordaient d'activité. Des dizaines de chariots, de toutes formes et de toutes tailles et transportant toutes sortes de choses, remplissaient les routes. L'un d'eux était chargé de fourrures, un autre de tapis et un autre de poulets. Au milieu de ces chariots marchaient des centaines de marchands. Certains d'entre eux menaient du bétail alors que d'autres portaient des paniers de marchandises sur la tête. Quatre hommes portaient un paquet de soieries en équilibre sur des perches. C'était une foule de gens et ils allaient tous dans la même


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