Soldat, Frère, Sorcier . Морган Райс

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Soldat, Frère, Sorcier  - Морган Райс


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les rues et le large boulevard qui menait aux portes du château à toute vitesse. Ils étaient en tête. Le peuple de Delos et ce qui restait des hommes de Lord West les suivaient derrière, portés par une marée d'espoir et de colère populaire.

      Quand ils approchèrent du château, Ceres entendit crier devant. Elle entendit aussi sonner des cors et les soldats essayer d'organiser une défense aussi significative que possible.

      “C'est trop tard”, dit Ceres. “Ils ne peuvent plus nous arrêter, maintenant.”

      Pourtant, elle savait qu'il y avait des choses qu'ils pouvaient faire, même maintenant. Des flèches commencèrent à pleuvoir des murs, moins nombreuses que celles qui avaient formé une pluie aussi mortelle pour les troupes de Lord West mais bien assez dangereuses pour les gens dépourvus d'armure. Ceres vit un homme à côté d'elle recevoir une des flèches dans la poitrine. Une femme tomba en hurlant plus loin derrière.

      “Ceux qui ont un bouclier ou une protection, suivez-moi”, cria Ceres. “Tous les autres, préparez-vous à charger.”

      Pourtant, les portes du château se refermaient déjà. Ceres vit ses partisans comme une vague qui se brisait sur les portes comme si elles étaient la coque d'un grand navire, mais elle ne ralentit pas. Les vagues pouvaient aussi submerger les navires. Même quand les grandes portes se refermèrent en claquant aussi fort que le tonnerre, elle ne s'arrêta pas. Elle comprit juste qu'il faudrait déployer plus d'efforts pour vaincre le mal qu'incarnait l'Empire.

      “Grimpez !” hurla-t-elle aux seigneurs de guerre en remettant ses deux épées jumelles au fourreau pour pouvoir bondir sur le mur. La pierre rude avait assez de prises pour tous ceux qui avaient le courage de tenter l'escalade et les seigneurs de guerre avaient bien assez de bravoure pour cela. Ils la suivirent et leur corps musclé les propulsa vers le haut des fortifications comme si c'était un exercice d'entraînement ordonné par leur instructeur en combat.

      Ceres entendit ceux qui la précédaient demander des échelles et comprit que les membres ordinaires de la rébellion ne tarderaient pas à la suivre. Cependant, pour l'instant, elle se contenta de se concentrer sur le toucher rêche de la pierre sous ses mains et sur l'effort qu'il lui faudrait déployer pour se hisser d'une prise à la prise suivante.

      Une lance la frôla rapidement, visiblement lancée par quelqu'un qui se tenait au-dessus. Ceres s'aplatit contre le mur, la laissa passer puis continua à grimper. Elle serait une cible tant qu'elle serait sur le mur et la seule solution était de continuer. Ceres se sentit heureuse qu'ils n'aient pas eu le temps de préparer de l'huile bouillante ou du sable brûlant pour se prémunir contre les grimpeurs.

      Elle atteignit le haut du mur et y trouva immédiatement un garde, qui défendait l'endroit. Ceres fut heureuse d'être la première à avoir atteint le sommet car seule sa vitesse de réaction la sauva en lui permettant de tendre le bras pour se saisir de son adversaire et de le descendre de son perchoir du haut des remparts. Il tomba en hurlant dans la masse grouillante des partisans de Ceres.

      Alors, Ceres bondit sur le mur et tira ses deux épées pour taillader de tous côtés. Un deuxième homme lui fonça dessus et, en même temps qu'elle parait, elle frappa et sentit la lame atteindre sa cible. Une lance arriva sur le côté et rebondit sur son armure partielle. Ceres répliqua avec brutalité. En quelques secondes, elle s'était dégagé un espace en haut du mur et, à ce moment, les seigneurs de guerre arrivèrent en masse en haut du mur et remplirent l'espace.

      Certains des gardes essayèrent de répliquer. Un homme essaya de frapper Ceres avec une hache. Elle se baissa rapidement, entendant le bruit sourd de la hache qui heurtait la pierre derrière elle, puis transperça le ventre à son assaillant avec une de ses épées. Elle le contourna et le fit tomber vers la cour d'un coup de pied. Elle reçut un coup contre ses épées et repoussa un autre homme.

      Il n'y avait pas assez de gardes pour tenir le mur. Certains s'enfuirent. Ceux qui s'avancèrent périrent. L'un d'eux se rua sur Ceres avec une lance, qu'elle sentit lui érafler la jambe quand elle l'esquiva, dépourvue de marge de manœuvre. Elle donna un coup bas pour paralyser son assaillant, puis frappa avec ses épées à hauteur de sa gorge.

      Sa brève tête de pont au sommet du mur se transforma rapidement en une sorte de front d'onde. Ceres trouva des marches qui allaient jusqu'aux portes et les descendit quatre à quatre, ne s'interrompant que pour parer un coup venant d'un garde qui l'attendait et répliquer d'un coup de pied qui l'envoya à terre. Pendant que le seigneur de guerre qui venait derrière elle bondissait sur le garde, Ceres se concentra sur les portes.

      Une grande roue se dressait à côté des portes, visiblement destinée à ouvrir leur masse imposante. A côté de la roue, il y avait presque une dizaine de gardes qui essayaient de la protéger et de repousser la horde populaire. D'autres étaient équipés d'arcs, prêts à abattre tous ceux qui essaieraient d'ouvrir les portes.

      Ceres fonça vers la roue sans ralentir.

      Elle transperça l'armure d'un garde, retira son épée et se baissa rapidement pour éviter le coup d'un deuxième garde. Elle lui balaya la cuisse d'un coup d'épée, se redressa d'un bond et abattit un troisième garde. Elle entendit une flèche cliqueter en tombant sur les pavés et envoya un coup d'épée, entendant un cri quand cette dernière atteignit sa victime. Elle se saisit de l'épée d'un garde moribond, rejoignit la bataille et, un instant plus tard, les autres se retrouvèrent avec elle.

      Les quelques moments qui suivirent, le chaos régna parce que les gardes semblèrent comprendre que ce serait leur dernière chance de repousser la rébellion. L'un d'eux fonça sur Ceres avec deux épées et elle lui rendit tous ses coups, sentant l'impact de tous ceux qu'elle parait, réagissant probablement plus vite que ne l'auraient pu la plupart de ceux qui l'entouraient. Alors, elle envoya un coup entre les épées de son assaillant et le frappa à la gorge puis elle bougea avant même qu'il ait eu le temps de s'effondrer pour pouvoir parer un coup de hache destiné à un seigneur de guerre.

      Elle ne pouvait pas tous les sauver. Autour d'elle, Ceres voyait une violence qui semblait ne jamais s'arrêter. Elle vit un des seigneurs de guerre qui avait survécu au Stade regarder une épée lui transpercer la poitrine. Il rapprocha son assaillant de lui-même en tombant et le frappa d'un dernier coup de sa propre épée. Ceres vit un autre homme affronter trois gardes. Il en tua un mais, quand il le fit, son épée se coinça quelque part et un autre soldat put le poignarder au flanc.

      Ceres chargea vers l'avant et abattit les deux qui restaient. Autour d'elle, la bataille pour la roue de la porte avançait furieusement vers son inévitable conclusion, inévitable parce que, face aux seigneurs de guerre, les gardes étaient comme des blés mûrs qui attendent qu'on les fauche. Cependant, ni la violence ni la menace n'en étaient moins réelles pour autant. Ceres esquiva un coup d'épée juste à temps et rejeta son auteur dans la foule. Dès que l'espace fut dégagé, Ceres saisit la roue et la poussa avec toute la force que lui donnaient ses pouvoirs. Elle entendit les poulies craquer et les portes gémir lentement en commençant à s'ouvrir.

      Les gens envahirent l'endroit, se répandirent dans le château. Son père et son frère furent parmi les premiers à s'introduire par la fente. Ils la rejoignirent en toute hâte. Ceres fit signe de son épée.

      “Déployez-vous !” hurla-t-elle. “Prenez le château. Ne tuez que si nécessaire. C'est le moment de la liberté, pas de la boucherie. L'Empire va tomber aujourd'hui !”

      Ceres se plaça en tête de la vague et se dirigea vers la salle du trône. En temps de crise, c'était là-bas que les gens allaient pour essayer d'apprendre ce qui se passait et Ceres devina que les leaders du château y resteraient aussi longtemps que possible en essayant de garder le contrôle.

      Autour d'elle, elle vit se déclencher la violence. Elle ne pouvait pas la contenir, seulement la ralentir. Elle vit un jeune noble sortir devant eux. La foule lui tomba dessus et le battit avec toutes les armes disponibles. Une domestique se mit en travers de leur chemin et Ceres les vit la plaquer contre le mur et la poignarder.

      “Non !” hurla Ceres quand elle vit des gens ordinaires commencer à se saisir des tapisseries


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