L'Écrivain. Danilo Clementoni

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L'Écrivain - Danilo Clementoni


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et si on prenait l’engin qu’ils nous ont laissé pour essayer de les contacter ? Ça te rassurerait.

      – Ah, je ne sais pas… Ils disaient que nous n’aurions pu nous en servir que quand ils seraient arrivés sur leur planète.  Je ne crois pas que…

      – Va, le chercher, c’est tout, coupa le colonel.

      Se rendant compte qu’il avait peut-être été un peu brusque, il ajouta un charmant :

      – S’il te plaît, suivi d’un sourire éblouissant.

      – D’accord. Dans le pire des cas, ça ne fonctionnera pas, dit Élisa en partant chercher le H^COM portable.

      Elle revint presque aussitôt, et, après avoir un peu arrangé ses longs cheveux, coiffa cette espèce de casque étrange et encombrant.

      – Il avait dit d’appuyer sur ce bouton, dit Jack en indiquant le bouton en question. Et puis le système devait tout faire tout seul.

      – Qu’est-ce qu’on fait, j’appuie ? demanda Élisa, hésitante.

      – Allez, que veux-tu donc qu’il se passe ?

      L'archéologue appuya sur le bouton et, détachant peut-être un peu trop ses mots, dit :

      – Allô ? Il y a quelqu’un ?

      Elle resta à l’écoute, mais ne reçut aucune réponse. Elle attendit encore quelques instants, puis réessaya :

      – Allô… Allô… Pétri, tu es là ? Je n’entends rien.

      Après quelques instants, elle ouvrit les bras et haussa les épaules.

      – Appuie encore une fois sur le bouton, suggéra le colonel.

      Ils essayèrent plusieurs fois la procédure, mais aucun son ne sortait de l’appareil de communication, pas même un malheureux chuintement.

      – Rien à faire. Peut-être qu’il leur est vraiment arrivé quelque chose, murmura Élisa en retirant le H^COM.

      – Ou peut-être qu’ils ne sont pas encore arrivés dans le rayon d’action de cet engin.

      Le colonel n’avait pas terminé sa phrase qu’un bruit étrange provenant de l’extérieur attira leur attention.

      – Jack, regarde, s’écria Élisa stupéfaite en passant la tête par l’ouverture de la tente. Les sphères… elles se réactivent.

      Le cœur battant, ils coururent tous deux à l’extérieur, et à leur plus grande surprise, ils virent la pyramide virtuelle d’un atterrissage qui se formait à nouveau. Leurs amis revenaient.

      – Tu vois qu’ils n’ont pas explosé, dit Jack rassuré.

      – Ils ont peut-être oublié quelque chose.

      – L'important est qu’ils aillent bien. Essayons de garder notre calme. On saura vite ce qui s’est réellement passé.

      La procédure d’atterrissage se déroula normalement, et, en très peu de temps, les imposantes silhouettes des deux extraterrestres apparurent sur la plateforme de descente.

      – Coucou les petits ! hurla Pétri en agitant sa grosse main au-dessus de sa tête.

      – Mais que diable faites-vous encore ici ? demanda Jack, alors que la structure mobile les descendait tous les deux au sol.

      – Vous nous manquiez, répondit Pétri en sautant de cette espèce d’ascenseur avant qu’il ne touche terre, immédiatement suivi par son compagnon d’aventures.

      – On s’inquiétait, dit Élisa, enfin rassurée. On a assisté à un événement étrange sur la Lune, il n’y a pas longtemps, et on a vraiment eu peur qu’il ne vous soit arrivé quelque chose.

      – Malheureusement, ma chère, il nous est vraiment arrivé quelque chose, dit Atzakis, l’air désolé.

      – Voilà, je le savais, s’écria Élisa. Quelque chose me le disait. Mais qu’est-ce qui s’est passé ?

      – Tout est allé très vite.

      – Mais tu vas parler ? Allez, ne nous fait pas languir. Dis-nous tout, allez.

      – Nous n’avons plus de vaisseau, annonça Atzakis d’une seule traite.

      Les deux Humains se regardèrent un instant, abasourdis. Ce fut Jack qui reprit la parole :

      – Tu plaisantes ? Qu’est-ce que ça veut dire, “ plus de vaisseau ” ?

      – Ça veut dire que maintenant, le plus grand morceau du Théos tiendrait sans problème sur le bout de ton index.

      – Mais comment ça s’est passé ? Et le reste de l’équipage, où est-il ?  Comment vont-ils ?

      – Ils vont bien, merci. Ils sont actuellement dans trois autres navettes qui devraient arriver bientôt. Si ça ne vous ennuie pas, on montera une structure d’urgence par ici, et on essaiera de s’installer quelque part.

      – Mais bien sûr, pas de problèmes, dit Jack. On vous aidera du mieux qu’on pourra, ce n’est même pas la peine de le demander.

      – Enfin, éclata Élisa qui n’arrivait plus à réfréner sa curiosité. Tu vas nous dire ce qui s’est passé là-haut, oui ou non ?

      – C’est une histoire plutôt longue, dit Atzakis en s’asseyant. Installez-vous.

      Une dizaine de minutes plus tard, l’extraterrestre leur avait pratiquement raconté toute l’histoire ; la perte du système de contrôle distant et sa désactivation, l’imprudence d’avoir renoncé à le récupérer et la réactivation imprévisible de l’instrument, qui avait amené au déclenchement de la procédure d’autodestruction.

      – Mais c’est hallucinant, s’écria Élisa stupéfaite. Qui peut avoir provoqué un tel désastre ?

      – Quelqu’un aura probablement trouvé cet objet, répondit Atzakis, et se sera mis à en étudier les caractéristiques. Il aura trouvé des informations dans les millions de données que nous avons chargées sur vos serveurs, et aura pu le réactiver, provoquant ce que nous savons.

      – Misère, murmura le colonel, désemparé. Cette histoire est parfaitement absurde. Et vous, qui connaissiez la dangerosité d’un tel engin, nous n’avez rien fait pour le récupérer ?

      – C’est de ma faute, dit Pétri, en se glissant dans la conversation. Je croyais l’avoir complètement désactivé et je pensais qu’aucun Terrien n’aurait pu le réactiver, s’il l’avait retrouvé.

      – Mais c’est pourtant ce qui s’est passé, ajouta Jack. Vous avez une idée de l’endroit où vous l’avez perdu ?

      – Honnêtement, nous pensions l’avoir perdu en récupérant le cristal de Zyno, mais il a sûrement fini ailleurs, dans un endroit bien plus fréquenté. Il n’y avait vraiment personne, là-bas.

      – Zak, je viens de penser à quelque chose, s’écria Pétri en se levant. Je crois que, en y passant un peu de temps, je pourrais peut-être remonter au moment où le contrôle distant s’est détaché de ta ceinture.

      – Ça n’a plus beaucoup d’importance, mais je dois reconnaître que je serais assez curieux de le savoir, moi aussi.

      – Bien. Alors commençons par informer les Anciens de notre situation et dès qu’on sera un peu installés, j’essaierai de retrouver cette information.

      – Élisa, dit alors Atzakis, le seul H^COM que nous avions a été détruit avec le Théos. Tu voudrais bien nous prêter celui que nous t’avons laissé avant de partir ?

      – Tu parles du casque ? Mais bien sûr, je te l’amène tout de suite.

      – La situation est vraiment grave, hélas, murmura Atzakis au colonel dès qu’Élisa fut assez loin pour ne


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