La Femme Parfaite. Блейк Пирс

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La Femme Parfaite - Блейк Пирс


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dit Kyle en la ramenant à la porte. “Nous sommes impatients de rencontrer tout le monde. Et merci beaucoup pour les brownies.”

      Quand elle fut partie, Kyle ferma la porte et la verrouilla ostensiblement.

      “Elle avait l'air sympathique”, dit-il. “Espérons que tout le monde est comme ça.”

      “Oui, je l'ai trouvée agréable”, convint Jessie. “Elle était un peu curieuse mais j'imagine que les gens du coin sont comme ça. Je suppose que je devrais m'habituer à faire sans mon anonymat.”

      “Il va falloir s'adapter”, convint Kyle, “mais je crois que, à la longue, nous préférerons connaître le nom de nos voisins et pouvoir laisser nos portes déverrouillées.”

      “Cela dit, je t'ai vu la verrouiller à l'instant”, signala Jessie.

      “C'est parce que je pensais à ce que Kimberly avait dit sur le baptême de la nouvelle maison”, dit-il en s'approchant d'elle et en retirant sa seconde chemise en dix minutes. “Et je n'aime pas qu'on m'interrompe en plein baptême.”

      *

      Plus tard, cette nuit, Jessie était allongée au lit et elle regardait le plafond, un sourire aux lèvres.

      “A ce rythme, on va remplir toutes les autres chambres en un rien de temps”, dit Kyle, qui semblait lire dans les pensées de sa femme.

      “A mon avis, on devra ralentir le rythme en question quand tu commenceras au bureau et que j'entamerai mon nouveau semestre.”

      “Je suis partant pour essayer si tu veux”, dit-il en poussant un soupir profond. Elle sentait le corps tout entier de son mari se détendre à côté d'elle.

      “Tu n'es vraiment pas inquiet ?” demanda-t-elle.

      “De quoi ?”

      “De tout ça. Un salaire plus élevé, une nouvelle ville, une nouvelle maison, un nouveau style de vie, de nouvelles personnes, tant de nouveautés.”

      “Tout n'est pas nouveau”, lui rappela-t-il. “Tu connais déjà Teddy et Melanie.”

      “J'ai rencontré Teddy trois fois et Melanie une fois. Je le connais à peine et je ne me souviens d'elle que vaguement. Ce n'est pas parce que ton meilleur ami de lycée habite à quelques pâtés de maison que notre nouvelle vie cesse soudain de m'inquiéter.”

      Elle savait qu'elle cherchait des problèmes mais, visiblement, elle ne pouvait pas s'en empêcher. Kyle ne mordit pas à l'hameçon. Au lieu de cela, il sur le mit sur le flanc et passa légèrement un doigt le long de l'épaule droite de sa femme, à côté de la longue cicatrice rosâtre en forme de lune qui courait sur treize centimètres du haut de son bras jusqu'à la base de son cou.

      “Je sais que tu es inquiète”, dit-il tendrement, “et que tu as toutes les raisons de l'être. Tout est nouveau et je sais que ça peut faire peur. Je ne peux pas te dire à quel point j'apprécie le sacrifice que tu fais.”

      “Je sais que ça paiera avec le temps”, dit-elle en se calmant, “mais ça fait beaucoup à supporter en un seul coup.”

      “C'est pour cela que ça te fera du bien de voir Teddy et Mel demain. Nous allons rétablir cette connexion puis, à mesure que nous trouverons nos repères, nous aurons des voisins vers lesquels nous tourner. Rien que connaître deux personnes va faciliter la transition.”

      Il bailla intensément et Jessie comprit qu'il allait s'endormir. En général, ce grand bâillement signifiait qu'il serait profondément endormi dans soixante secondes tout au plus.

      “Je sais que tu as raison”, dit-elle, résolue à terminer la nuit sur une note positive. “Je suis sûre que ça se passera très bien.”

      “C'est sûr”, convint paresseusement Kyle. “Je t'aime.”

      “Je t'aime, moi aussi”, dit Jessie sans savoir s'il l'entendrait avant de s'endormir.

      Elle écouta sa respiration profonde et essaya de s'en servir pour s'endormir elle aussi. Le silence était dérangeant. Elle avait l'habitude d'écouter les sons réconfortants du centre-ville pour s'endormir.

      Elle regrettait les coups de klaxon des voitures d'au-dessous, les cris des financiers qui quittaient les bars bruyamment, ivres, et dont le bruit résonnait entre les gratte-ciels et les bips des camions qui reculaient. Ils lui avaient servi de bruit de fond pendant des années. Maintenant, tout ce qu'elle avait pour les remplacer était le doux ronronnement du filtre à air qui se trouvait dans le coin de la chambre.

      De temps à autre, elle pensait entendre un craquement distant. Comme la maison avait plus de trente ans, il fallait s'attendre à ce que ses matériaux travaillent un peu. Elle essaya de respirer profondément, aussi bien pour couvrir les autres sons que pour se détendre, mais une pensée la tarabustait en permanence.

      Es-tu vraiment sûre que ça sera agréable de vivre ici ?

      Elle passa l'heure suivante à examiner ses doutes et à les écarter de façon coupable puis elle céda finalement à sa fatigue et plongea dans un sommeil agité.

      CHAPITRE DEUX

      Malgré les cris incessants, Jessie essayait de repousser le mal de tête qui lui attaquait le bord du crâne. Daughton, le fils de trois ans gentil mais scandaleusement turbulent d'Edward et de Melanie Carlisle, avait passé les vingt dernières minutes à jouer à un jeu nommé « Explosion » et au cours duquel il criait presque tout le temps « Boum ! ».

      Comme ni Melanie (“appelle-moi Mel”) ni Edward (“Teddy” pour ses amis) n'avaient l'air le moins du monde gênés par les cris intermittents de leur enfant, Jessie et Kyle faisaient eux aussi comme si c'était normal. Ils étaient assis dans le salon des Carlisle et prenaient des nouvelles les uns des autres avant d'aller à pied au port pour y déjeuner comme prévu. Les Carlisle ne vivaient qu'à trois pâtés de maison de là.

      Kyle et Teddy bavardaient dehors depuis une demi-heure pendant que Jessie refaisait connaissance de Mel dans la cuisine. Elle ne se souvenait d'elle que vaguement depuis leur dernière rencontre mais, au bout de seulement quelques minutes, elles se sentaient à l'aise ensemble.

      “Je devrais demander à Teddy de faire cuire de la viande sur le grill mais je ne veux pas que vous tombiez malades dès votre première semaine dans le quartier”, dit Mel d'un air narquois. “Ce sera beaucoup plus sûr si on va manger sur le bord de mer.”

      “Teddy n'est pas le meilleur des cuisiniers ?” demanda Jessie avec un petit sourire.

      “On peut le dire comme ça. S'il te propose de faire la cuisine, prétends que tu as une urgence parce que, si tu manges ce qu'il a préparé, tu auras vraiment une urgence.”

      “Que dis-tu, chérie ?” demanda Teddy quand il rentra avec Kyle. C'était un homme au gros ventre, à l'air ramolli aux cheveux blonds en recul et à la peau si pâle qu'on aurait cru qu'elle prendrait feu si on l'exposait cinq minutes au soleil. Jessie sentait aussi que sa personnalité était à l'avenant : ramollie et malléable. Un instinct profond qu'elle ne pouvait pas décrire mais auquel elle avait appris à faire confiance au cours des années lui disait que Teddy Carlisle était un homme faible.

      “Rien, mon amour”, dit-elle nonchalamment en faisant un clin d’œil à Jessie. “Je donnais simplement à Jessie quelques informations essentielles pour qu'elle apprenne à survivre à Westport Beach.”

      “Parfait”, dit-il. “N'oublie pas de lui parler de la circulation à Jamboree Road et sur la Pacific Coast Highway. Elle peut être terrible.”

      “J'allais le faire”, dit innocemment Mel en se levant du tabouret de bar de la cuisine.

      Quand elle alla dans le salon pour ramasser les jouets de Daughton, Jessie ne put s'empêcher de remarquer que, dans sa jupette de tennis et son tee-shirt de polo, son corps menu n'était que muscle et tendons. Ses


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