Si elle savait. Блейк Пирс

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Si elle savait - Блейк Пирс


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a bien pu faire ça. »

      « Oh mon dieu, » dit Kate, sincèrement affligée pour son amie. Elle connaissait Deb depuis environ quinze ans. Elle l’avait rencontrée à Quantico. Kate travaillait en tant qu’instructrice adjointe pour former une nouvelle génération d’agents sur le terrain et Deb travaillait avec certains des techniciens pour mettre au point une sorte de nouveau système de sécurité. Ça avait tout de suite collé entre elles et elles étaient rapidement devenues amies.

      Le fait que Deb ne l’ait pas appelée et n’ai pas envoyé de message pour lui annoncer cette nouvelle montrait combien les amitiés pouvaient changer au fil des ans.

      « Quand est-ce que c’est arrivé ? » demanda Kate.

      « Hier, » dit Jane. « Elle m’a envoyé un message ce matin pour me l’apprendre. »

      « Et ils n’ont aucun suspect ? » demanda Kate.

      Jane haussa les épaules. « Elle m’a juste dit qu’ils ne savaient pas qui c’était. Pas d’indices, aucune piste, rien. »

      Kate se mit instantanément en mode agent. Elle s’imagina qu’un athlète devait probablement ressentir la même chose après avoir été trop longtemps éloigné de son terrain de prédilection. Elle n’avait peut-être pas de pelouse ou une foule en délire pour lui rappeler ses jours de gloire, mais elle avait un esprit bien huilé pour résoudre des crimes.

      « N’y pense même pas, » dit Clarissa, en essayant de sourire.

      « Penser à quoi ? »

      « Te remettre dans la peau de l’agent Wise, » dit Clarissa. « Pour l’instant, contente-toi d’être son amie. Je vois que ça cogite, là-haut. Tranquille… ce n’est pas toi qui as une fille enceinte ? Tu n’es pas sur le point de devenir grand-mère ? »

      « Quelle manière de m’achever alors que je suis déjà au tapis, » dit Kate, en souriant. Elle fit abstraction du commentaire et demanda : « La fille de Deb… est-ce qu’elle avait un petit ami ? »

      « Aucune idée, » dit Jane.

      Un silence embarrassant s’installa entre elles. Depuis un peu plus d’un an que leur petit groupe de retraitées se réunissait, la conversation avait toujours été légère. C’était la première fois qu’elles abordaient un sujet aussi lourd et ça ne cadrait pas avec leurs habitudes. Kate, bien entendu, y était habituée. Le temps qu’elle avait passé à l’académie lui avait appris comment gérer ce genre de situations.

      Mais Clarissa avait raison. En apprenant la nouvelle, Kate était trop facilement passée en mode agent. Elle savait qu’elle aurait dû d’abord penser en tant qu’amie – penser à l’état émotionnel de Deb et à la perte qu’elle venait de subir. Mais l’agent en elle était trop présent, ses instincts étaient toujours en éveil, même après avoir raccroché depuis un an.

      « Alors qu’est-ce qu’on peut faire pour l’aider ? » demanda Jane.

      « Je pensais organiser une chaîne de repas, » dit Clarissa. « Je connais quelques autres personnes qui seraient sûrement disposées à donner un coup de main. Essayer de s’assurer qu’elle ne doive pas cuisiner pour sa famille pendant quelques semaines, pendant qu’elle traverse tout ça. »

      Pendant les dix minutes suivantes, les trois femmes réfléchirent à la manière la plus efficace d’organiser une chaîne de repas pour leur amie en deuil.

      Mais pour Kate, la conversation restait superficielle. Son esprit était ailleurs et cherchait à se rappeler certains faits et détails concernant Deb et sa famille, cherchant une enquête où il se pouvait qu’il n’y en ait même pas une.

      Ou peut-être que si, pensa Kate. Et j’imagine qu’il y a une seule manière de le savoir.

      CHAPITRE DEUX

      Après la retraite, Kate était retournée vivre à Richmond, en Virginie. Elle avait grandi dans la petite ville d’Amelia, qui se trouvait à environ quarante minutes de Richmond, mais elle était allée à l’université au centre-ville. Elle avait passé ses études de premier cycle à la VCU, voulant au départ obtenir un diplôme en arts. Mais après trois ans, elle s’était rendu compte qu’elle avait un penchant pour la justice criminelle à travers l’un de ses cours à option en psychologie. Ça avait été un chemin tortueux qui l’avait amenée jusqu’à Quantico et ses trente années de brillante carrière.

      Elle roulait maintenant à travers les rues familières de Richmond. Elle n’était allée qu’une seule fois chez Debbie Meade mais elle savait exactement où se trouvait sa maison. Elle le savait car elle aurait eu envie de vivre dans ce genre d’endroit, une de ces maisons anciennes dans une rue en-dehors du centre-ville, bordée d’arbres plutôt que de réverbères et de hauts immeubles.

      La rue de Deb était envahie de feuilles mortes tombées des ormes qui surplombaient la rue. Kate dut se garer trois maisons plus loin car l’espace devant la maison de Deb était déjà occupé de nombreuses voitures d’amis et de membres de la famille.

      Elle s’avança sur le trottoir, en essayant de se dire que c’était vraiment une très mauvaise idée. Oui bien sûr, elle comptait entrer chez Deb en tant qu’amie – même si Jane et Clarissa avaient décidé d’attendre cet après-midi pour laisser un peu respirer Deb. Mais il y avait également autre chose dans sa démarche. Elle cherchait quelque chose à faire depuis des mois, une manière plus intéressante et utile d’occuper son temps. Elle avait souvent songé à travailler en freelance pour le FBI, même si ce n’était que pour faire des recherches basiques.

      Même la référence la plus minime à son travail l’enthousiasmait. Par exemple, elle devait se rendre au tribunal la semaine prochaine pour témoigner dans le cadre d’une libération conditionnelle. Elle n’était pas enthousiaste à l’idée de revoir le criminel mais juste le fait de pouvoir se replonger dans son travail durant un bref instant la remplissait de joie.

      Mais ce n’était que la semaine prochaine – et pour l’instant, ça lui semblait une éternité.

      Elle leva les yeux en direction du porche d’entrée de la maison de Debbie Meade. Elle savait la vraie raison de sa présence ici. Elle avait envie de trouver des réponses à des questions qu’elle se posait. Elle eut l’impression d’être égoïste, comme si elle utilisait la perte subie par son amie comme une excuse pour pouvoir retâter un terrain sur lequel elle ne s’était plus trouvée depuis plus d’un an. Cette situation impliquait une amie, ce qui la rendait délicate. Mais l’ancien agent qui sommeillait en elle espérait que cela puisse évoluer vers autre chose. L’amie, en revanche, lui disait que ça pourrait être risqué. En fin de compte, cette partie en elle se demandait si elle n’aurait tout simplement pas dû rester sur son idée de base de faire un peu de travail freelance pour le FBI.

      Peut-être que c’est exactement ce que je suis occupée à faire, pensa Kate, en montant les escaliers qui menaient à la résidence des Meade. Et honnêtement, elle ne savait pas trop quoi penser à ce sujet.

      Elle frappa délicatement à la porte, qui fut directement ouverte par une femme âgée que Kate ne connaissait pas.

      « Vous faites partie de la famille ? » demanda la femme.

      « Non, » répondit Kate. « Je suis juste une amie proche. »

      La femme l’examina pendant un instant avant de la laisser entrer. Kate traversa un couloir et arriva au salon rempli de gens à la mine sombre, assis autour de Debbie Meade qui était installée dans un fauteuil inclinable. Kate reconnut son mari, Jim, en la personne qui se tenait près d’elle, occupé à parler avec un autre homme.

      Elle entra dans la pièce d’un air gêné et se dirigea directement vers Deb. Sans lui laisser le temps de se lever de son fauteuil, Kate se pencha pour l’embrasser.

      « Je suis vraiment désolée,


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