De retour à la maison. Блейк Пирс

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De retour à la maison - Блейк Пирс


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je suis prête. »

      « Un détail vraiment étrange sur le corps de votre mari, c’était… »

      « La chaussette dans sa bouche, » dit-elle. Elle le dit sur un ton résigné, comme si elle s’attendait à cette question.

      « Oui. Vous avez une idée de ce que ça pourrait signifier ? »

      « Absolument aucune idée, » dit Sherry, la voix tremblante. « Quand je l’ai trouvé, j’ai vu qu’il y avait quelque chose dans sa bouche, mais je ne savais pas ce que c’était. Je ne l’ai su que des heures plus tard, quand je m’en suis rappelée et que j’ai posé la question à la police. Le détective Anderson m’a dit que c’était une chaussette. En entendant ça, j’ai d’abord cru que j’étais à nouveau dans le gaz et que j’entendais des voix mais… non. C’était bien ça… une chaussette. Il m’en a même montré une photo hier soir, après que… après que le médecin légiste… »

      « Si vous voulez, on peut arrêter là, madame Luntz, » dit Chloé.

      « Je ne sais pas si ça peut vous aider, » dit Sherry, « mais ce n’était pas une de ses chaussettes. Il détestait les chaussettes épaisses, même en hiver. Ses pieds avaient tendance à transpirer et des chaussettes épaisses, c’était vraiment inconfortables pour lui. » L’ombre d’un sourire se dessina sur ses lèvres quand elle se rappela ce détail concernant son mari.

      Chloé sortit une carte de visite de la poche de sa veste et la tendit à Tamara. « S’il vous plaît… si vous vous rappelez quoi que ce soit, même un détail, n’hésitez pas à m’appeler. »

      « Bien entendu, » dit Tamara. Mais elle regarda à peine Chloé. Toute son attention était concentrée sur sa sœur. Après un silence gênant, Tamara se leva de son siège pour raccompagner Chloé jusqu’à la porte d’entrée.

      Tamara sortit avec elle sur le porche et referma la porte derrière elles. Elle croisa les bras sur sa poitrine et regarda Chloé d’un air désolé.

      « Elle n’exagère pas du tout, » dit Tamara. « Bo était vraiment un type bien, vous savez ? Humble, honnête, il aimait sa femme et son fils. Je n’ai jamais entendu qui que ce soit dire quelque chose de mal à son sujet – pas même notre mère, et ce n’est pas peu dire. »

      « Vous n’êtes pas la seule à me le dire. Mais il y a une question que j’aimerais vous poser… et ce n’est que par pure formalité. »

      « Si je pense que Sherry pourrait l’avoir tué ? »

      Chloé fronça les sourcils et hocha la tête. « Je suis convaincue que ce n’est pas elle, mais j’ai besoin de l’entendre de quelqu’un qui la connait bien. »

      « C’est impossible que ce soit Sherry. Et même si je pensais qu’elle pourrait avoir fait une telle chose, il vous serait facile de vérifier avec son boulot. La police l’a déjà fait, d’ailleurs. Sur les caméras de sécurité, on la voit sortir de son travail à dix-sept heures deux, cet après-midi-là. Vu l’heure à laquelle ils pensent qu’il a été tué… il est impossible que ce soit elle. »

      Chloé faillit lui demander si Bo cachait certaines choses à sa femme. Mais elle se ravisa en se disant que non seulement elle n’obtiendrait aucune information utile de Tamara, mais aussi qu’elle risquait de la contrarier. Et pour l’instant, elle avait une épouse en deuil et une sœur solidaire qui pourraient peut-être lui fournir des informations utiles par la suite.

      « Je vous remercie pour le temps que vous m’avez consacré, » dit Chloé. « Et si vous pensez à quoi que ce soit, appelez-moi. »

      « Je n’y manquerai pas. »

      Chloé descendit les marches du porche et retourna à sa voiture, en espérant que Rhodes en ait appris plus qu’elle. Rhodes avait une manière pressante de poser des questions précises tout en restant polie, et si elle avait seulement interrogé des voisins qui n’avaient aucun lien émotionnel avec la victime, peut-être qu’elle avait eu plus de chance qu’elle. Chloé se remit en route vers le quartier des Luntz, sous une petite pluie fine qui donnait une lueur grisâtre à la journée.

      Chloé n’était pas du genre à croire aux présages, ni aux superstitions, mais elle ne put s’empêcher d’avoir l’impression que cette pluie – qui semblait tomber de plus en plus drue – pourrait être un signe de ce qui les attendait.

      CHAPITRE SEPT

      Rhodes avait l’air de bonne humeur quand Chloé la retrouva. S’il y avait quelque chose qui l’avait légèrement agacée, c’était d’être légèrement mouillée par la pluie qui était tombée. Après l’avoir récupérée, Chloé démarra tout de suite. Elle avait envie de trouver un endroit au chaud pour comparer leurs notes, peut-être une cafétéria. Elles pourraient y boire un café et décider des prochaines étapes à suivre.

      « Tu as appris quelque chose ? » demanda-t-elle, en arrivant au bout de la rue des Luntz et en s’engageant dans la rue principale du quartier.

      « Eh bien, j’ai découvert qu’il semblerait y avoir une sorte de fan club autour de Bo Luntz, » dit Rhodes. « Non seulement tout le monde l’adore mais il y a même quelques personnes qui ont émis le regret de n’avoir pas eu l’occasion de mieux le connaître. »

      « À combien de personnes est-ce que tu as pu parler ? »

      « J’ai quadrillé toute la rue. La plupart des gens étaient au travail mais j’ai réussi à parler à quatre personnes différentes. Ils ont tous dit du bien de Bo. Une dame âgée qui vit dans la rue m’a raconté que Bo lui a prêté sa voiture pendant trois semaines après qu’elle ait eu un accident avec la sienne et que la compagnie d’assurance faisait traîner le dossier. Il l’a fait sans hésiter, alors qu’il la connaissait à peine. »

      « Et personne n’a vu, ni entendu, quoi que ce soit ? » demanda Chloé.

      « Non, personne. »

      On dirait que c’est un schéma récurrent, dernièrement, pensa Chloé, en se disant combien il avait été facile à Danielle et à son père de tout simplement disparaître.

      Elles restèrent silencieuses jusqu’à ce qu’elles arrivent devant un coffee shop pseudo-branché, spécialisé en muffins sans gluten. Ça faisait assez longtemps qu’elles travaillaient ensemble pour être à l’aise au moment d’entrer dans un endroit, passer commande, aller aux toilettes et se retrouver à une table pour examiner leurs notes. Chloé était parfois un peu surprise combien leur relation avait évolué. Elle avait l’impression que ça remontait à hier quand Rhodes avait été agacée par le fait de se retrouver coincée avec Chloé en tant que coéquipière. C’était bien entendu avant que Chloé lui sauve la vie, le jour où elle avait reçu une balle lors de leur première enquête ensemble.

      Chloé but une gorgée de son café pendant que Rhodes mélangeait son thé vert. Elles se mirent à examiner leurs notes et à les comparer, en se rendant compte que les voisins et la famille n’avaient rien apporté de neuf à l’enquête.

      La seule certitude que Chloé avait maintenant à offrir, c’était que Sherry n’avait rien à voir avec le meurtre de son mari. « Je pense qu’on peut écarter la femme de notre liste de suspects. Sa sœur dit que la police a vérifié et que Sherry apparaît sur les caméras de sécurité, quittant son boulot à dix-sept heures deux. Ça ne colle pas avec l’heure présumée du meurtre. »

      Rhodes hocha la tête, en feuilletant les quelques pages de dossier qu’elles avaient sur l’affaire. « Ils pensent qu’il a été assassiné entre quinze heures trente et seize heures quarante-cinq. Des collègues de Bo ont affirmé qu’il était encore au bureau vers quinze heures trente. D’après l’un d’entre eux, Bo avait mentionné qu’il partirait plus tôt pour préparer quelque chose de spécial pour leur anniversaire de mariage. »


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