Le Visage de la Mort. Блейк Пирс

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Le Visage de la Mort - Блейк Пирс


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de bizarre ne se produise. Mais elle ne voulait pas se montrer impolie et lui dire cela.

      — Oh, ouais. J’aime visiter différentes stations-service. Certaines sont vraiment gigantesques, vous savez. Puis certaines sont petites, déglinguée et reculée, comme celle-ci. Et on peut aussi en apprendre beaucoup sur les gens qui y travaillent.

      Un frisson descendit le long de l’échine de Linda. Il parlait d’elle. Elle ne voulait pas lui demander ce qu’il pouvait apprendre sur elle, ou ce qu’il savait déjà. Elle ne pensait pas que cela lui plairait.

      — C’est un drôle de travail, ici au milieu de nulle part, continua-t-il. Vous devez passer beaucoup de temps seule. Si vous avez besoin d’aide, eh bien, il doit être difficile d’en trouver. Seul un certain type de personnes accepte ce genre de travail. De là on peut prédire toute sortes de choses concernant le comportement en se basant sur les motifs. Comme par exemple, jusqu’où quelqu’un serait prêt à aller pour servir un client.

      Linda accéléra le pas sur le sol sombre ; elle ressentait à présent le besoin de s’éloigner de lui. Se faire dire à quel point elle était vulnérable n’était pas quelque chose qu’elle avait envie d’entendre en ce moment. Cela fit descendre un autre frisson le long de son échine, alors même qu’elle se disait combien elle se montrait stupide. Elle sentit le métal dur de la clé de la porte d’entrée dans sa poche et elle la glissa entre deux de ses doigts, là où elle pourrait lui servir d’arme.

      Elle ne dit mot. Elle ne voulait pas lui faire dire quelque chose d’autre — ou lui faire faire quelque chose. Bien qu’elle ne pût pas dire ce à quoi elle s’attendait, elle était certaine qu’elle ne voulait pas que cela se produise. Ils traversèrent le parking vide — la voiture du client devait être garée à l’avant, près des pompes.

      — Et voilà les toilettes, là-bas, dit Linda en désignant la porte du doigt.

      Elle n’avait pas particulièrement envie d’aller plus loin. S’il y allait seul, elle pourrait retourner à son comptoir, où il y avait un téléphone pour appeler à l’aide et des portes qu’elle pouvait verrouiller.

      Le client ne dit rien, mais il sortit son paquet de bonbons et l’ouvrit. Il ne la regardait même pas, mais il semblait soigneusement concentré sur sa tâche alors qu’il retournait le paquet pour le vider.

      Les bonbons sphériques colorés s’éparpillèrent et rebondirent sur le béton. Linda poussa un cri perçant et fit un pas en arrière malgré elle. Qui avait déjà entendu parler de quelqu’un renversant des bonbons sur le sol comme cela ? C’était seulement pour lui faire peur ou quoi ? Linda porta une main à sa poitrine, essayant de calmer son cœur qui battait la chamade.

      — Regardez ça ! rit le client en montrant les bonbons du doigt. C’est toujours la même chose, vous savez ? Rien n’est jamais aléatoire. On obtient toujours les mêmes séquences et fractales, et il s’y cache toujours quelque chose. Même si on essaye de ne rien voir, notre cerveau s’accroche à une séquence, tout simplement.

      Linda en avait assez entendu. Ce gars était dingue. Elle était toute seule, dans le noir, comme il s’était donné le mal de lui faire remarquer. Elle devait s’éloigner de lui, retourner au comptoir. Retourner où elle serait en sécurité.

      Linda prit le chemin le plus rapide auquel elle put penser. Elle fit rapidement les derniers pas jusqu’aux toilettes et en ouvrit la porte pour lui, la lumière au-dessus de la porte s’allumant automatiquement.

      — Oh ! dit le jeune homme. Là, regardez. Sur votre main. Une autre séquence.

      Linda se figea et baissa les yeux vers ses taches de rousseur qui étaient maintenant visible dans la lumière orange pâle. L’attention qu’il prêtait à sa peau était comme un insecte, quelque chose dont elle voulait instinctivement se débarrasser.

      — Je dois retourner dans le magasin, lâcha Linda. Laissez simplement la clé quand vous aurez fini, juste au cas où il y aurait d’autres clients.

      Elle commença à se hâter vers l’avant de la station-service, vers la porte et la sécurité du comptoir. Il y avait quelque chose qui clochait chez ce jeune homme ; quelque chose de très étrange en effet, et elle ne voulait pas passer une seconde de plus en sa compagnie — même si cela signifiait retourner chez la clé seule plus tard. Tous les poils de sa nuque étaient hérissés et son cœur refusait de se calmer.

      Elle devrait peut-être appeler quelqu’un. Elle pensa à son ex-mari, assis chez lui à des kilomètres de là, probablement en train de se détendre devant la télévision. Ou son patron, qui, de ce qu’elle savait, pourrait être au Canada tant elle le voyait souvent. Prendraient-ils le temps de répondre ? Et s’ils répondaient, que pourraient-ils faire pour l’aider ?

      La police, peut-être ? Non — c’était sûrement excessif.

      Linda trébucha presque sur un bonbon qui avait roulé plus loin que les autres et essaya de faire plus attention à où elle mettait les pieds, vérifiant le sol devant elle. Son cœur battait la chamade et elle pouvait entendre ses propres pas qui étaient bien trop bruyants alors qu’elle se précipitait en direction de l’angle du bâtiment. Elle aurait voulu pouvoir faire moins de bruit, aller plus vite, simplement atteindre les portes.

      Elle courait presque, le souffle court. Elle tourna à l’angle, envahie d’une sensation de soulagement à la vue des portes familières devant elle.

      Mais quelque chose la retenait — quelque chose qui se resserrait autour de son cou.

      Les mains de Linda montèrent instinctivement, saisissant le fil de fer fin et tranchant qui lui coupa les doigts alors qu’elle s’efforçait de l’attraper. Ses pieds essayèrent de faire avancer son corps sans but, son élan ne faisant que plus reculer sa tête. Elle devait atteindre les portes. Elle devait retourner à l’intérieur.

      La panique lui voila la vision et l’atroce pression s’intensifia jusqu’à ce qu’elle ressente une rapide vague de soulagement, quelque chose de chaud et humide s’épanchant sur sa poitrine. Elle n’avait pas le temps d’essayer de comprendre, seulement de suffoquer et de sentir une sensation humide et poisseuse à l’endroit où s’était trouvé le fil de fer et de remarquer le sol sous ses genoux, et ensuite sa tête, et ensuite plus rien du tout.

      CHAPITRE UN

      L’agent spécial Zoe Prime regarda la femme sur le siège passager à côté d’elle et essaya de ne pas se sentir intimidée.

      — Ça nous met tout de suite dans le bain ! plaisanta Shelley.

      Zoe savait ce qu’elle voulait dire. Elles venaient d’être mises en équipe et voilà qu’elles se rendaient à toute allure sur une scène de crime. La scène d’un crime majeur, à vrai dire. Un crime qui ferait la une de nombreux journaux.

      Mais ce n’était pas ce qui rendait Zoe mal à l’aise. C’était le fait qu’elle eût été mise en équipe avec un nouvel agent qui se faisait déjà remarquer au Bureau. Shelley Rose avait une attitude et un visage ouvert et chaleureux et il était dit qu’elle pouvait obtenir des aveux de quiconque d’un simple sourire. Être mis en équipe avec quelqu’un de tel suffisait amplement à faire descendre un frisson de paranoïa le long de votre échine quand vous aviez un secret à cacher.

      Sans parler du fait que Zoe, qui n’était pas considérée comme étant la meilleure à quoi que ce soit au Bureau jusqu’à présent, nourrissait une certaine envie envers le respect que sa partenaire, qui n’était qu’une bleue, inspirait.

      Shelley avait un visage presque symétrique, à un millimètre et demi de la perfection, un léger écart entre ses yeux. Il n’était pas surprenant qu’elle inspire la confiance et s’attire l’amabilité de ceux qui l’entouraient. C’était de la psychologie classique. Un petit défaut rendait sa beauté plus humaine.

      Même en sachant cela, Zoe ne


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