La Traque Zéro. Джек Марс
Читать онлайн книгу.juste que quelqu’un sache ce que nous savons.” Plus précisément, il voulait que quelqu’un d’autre que Cartwright sache ce qu’ils savaient. Parce que si j’échoue, j’ai besoin que quelqu’un réussisse.
“Ok, si tu le dis.” Watson garda le silence un moment. “Kent, encore une chose. À l’aire de repos, Strickland a trouvé quelque chose…”
“Quoi ? Qu’est-ce qu’il a trouvé ?”
“Des cheveux,” lui indiqua Watson. “Des cheveux bruns, avec les follicules encore présents. Arrachés à la racine.”
Reid eut la gorge sèche. Il ne pensait pas que Rais veuille tuer ses filles… Il ne pouvait pas se permettre de croire une telle chose possible. L’assassin avait besoin d’elles vivantes s’il voulait que Kent Steele les trouve.
Mais cette idée ne le réconforta pas et des images désagréables envahirent les pensées de Reid, imaginant Rais attraper les cheveux de ses filles à pleines poignées pour les forcer à aller où il voulait qu’elles aillent ou en train de leur faire du mal. Et s’il leur faisait quoi que ce soit de mal, Reid lui ferait payer au centuple.
“Strickland n’y a pas prêté trop attention,” poursuivit Watson, “mais la police en a trouvé d’autres sur le siège arrière de la voiture de la femme qui a été tuée. Comme si quelqu’un les avait laissés là exprès. Comme un…”
“Comme un indice,” murmura Reid. C’était Maya. Il en était sûr. Elle était intelligente, assez pour laisser une trace derrière elle, assez pour savoir que la scène serait passée au peigne fin et que ses cheveux seraient retrouvés. Elle était vivante… du moins au moment où elle était passée par là. Il fut tour à tour fier que sa fille soit si futée et triste qu’elle ait eu à devoir imaginer un tel stratagème.
Oh mon dieu. Il réalisa immédiatement autre chose : si Maya avait volontairement laissé ses cheveux dans les toilettes de l’aire de repos, alors elle était là quand c’était arrivé. Elle avait vu ce monstre tuer une innocente. Et si Maya était là… alors Sara l’était certainement aussi. Elles avaient été toutes les deux affectées mentalement et émotionnellement par les événements de février sur le quai. Il n’osait même pas imaginer le type de traumatisme que leurs esprits vivaient à l’heure actuelle.
“Watson, il faut que j’aille dans le New Jersey et vite.”
“J’y travaille,” répondit l’agent. “Ne bouge pas, ça va arriver d’une minute à l’autre.”
“Qu’est-ce qui va arriver ?”
Watson répondit, mais ses paroles furent couvertes par le bruit soudain d’une sirène, juste derrière lui. Il se retourna et vit une voiture de police rouler à sa rencontre sur le gravier.
Pas de temps à perdre avec ça. Il referma le téléphone à rabat et le glissa dans sa poche. La vitre avant côté passager était baissée. Il put voir qu’il y avait deux policiers à l’intérieur. La voiture se gara juste à côté de la sienne et la portière s’ouvrit.
“Monsieur, posez le sac par terre et mettez vos mains sur la tête.” L’officier était jeune, avec une coupe en brosse de style militaire et des lunettes de soleil aviateur devant les yeux. Reid constata qu’il avait une main sur l’étui de son arme de service et que le bouton-pression de ce dernier était défait.
Le conducteur sortit également, plus vieux, à peu près du même âge que Reid, avec le crâne rasé. Il resta debout derrière sa porte ouverte, main également au niveau de la ceinture.
Reid hésita, ne sachant que faire. La police locale avait dû être avertie via radio par les patrouilleurs de l’autoroute. Il n’avait pas dû être difficile de repérer la Trans Am, avec ses fausses plaques, garée à la vue de tous à côté du terrain de baseball. Il s’en voulut d’avoir été si négligeant.
“Monsieur, sac à terre et mains sur la tête !” cria vigoureusement le jeune officier.
Reid n’avait rien pour les menacer : ses armes étaient dans le sac et même s’il en avait eu une, ce n’était pas pour tuer qui que ce soit. Ces flics faisaient juste leur boulot, arrêtant un fugitif d’une course-poursuite lors de laquelle trois voitures de police avaient été neutralisées. D’ailleurs, les voies allant au nord sur l’autoroute I-95 étaient certainement encore fermées.
“Ce n’est pas ce que vous pensez.” En disant ça, il posa lentement le sac au sol. “J’essaie juste de retrouver mes filles.” Il leva les deux bras, ses doigts se retrouvant juste derrière ses oreilles.
“Retournez-vous,” ordonna le jeune officier. Reid s’exécuta. Il entendit le cliquetis familier des menottes, alors que le flic en sortait une paire d’une poche à sa ceinture. Il attendit le contact froid de l’acier sur son poignet.
“Vous avez le droit de garder le silence…”
Dès qu’il sentit un contact, Reid se mit en action. Il pivota, attrapa le poignet droit de l’officier avec sa main droite et le fit pivoter en angle vers le haut. Le flic cria à la fois de surprise et de douleur, même si Reid fit bien attention de ne pas le tordre assez pour le casser. Il ne comptait pas blesser les officier si ce n’était pas nécessaire.
En même temps, il saisit les menottes ouvertes de sa main gauche et les referma autour du poignet de l’officier. En un instant, le conducteur sortit son arme en hurlant de colère.
“Reculez ! À terre, tout de suite !”
Reid poussa à deux bras le jeune officier qui cogna derrière lui contre la portière ouverte, la refermant presque, entraînant le flic plus âgé en arrière dans la voiture. Reid fit une roulade et se redressa à genoux à côté du type. Il arracha le Glock de ses mains et le balança par-dessus son épaule.
Le jeune flic se redressa et essaya de sortir son arme. Reid attrapa la moitié vide des menottes qui se balançait au poignet de l’officier et tira dessus, faisant de nouveau perdre l’équilibre au type. Il fit passer les menottes par la fenêtre ouverte, entraînant le bras du mec à l’intérieur et referma la boucle d’acier ouverte sur le poignet de l’autre officier.
Alors qu’ils se débattaient tous deux, de chaque côté de la portière, Reid libéra l’arme du plus jeune des deux et les visa avec. Ils s’immobilisèrent immédiatement.
“Je ne vais pas vous tuer,” leur dit-il en récupérant son sac. “Je veux juste que vous restiez calmes et que vous ne bougiez pas pendant environ une minute.” Il pointa son arme sur l’officier plus âgé. “Baissez la main, s’il vous plaît.”
La main libre du flic lâcha la radio qui était fixée à son épaule.
“Posez cette arme,” dit le jeune flic, levant sa main libre dans un geste pacifique. “Une autre unité est en route. Ils vont vous tirer dessus dès qu’ils vous auront en ligne de mire. Je suppose que vous ne voulez pas en arriver là.”
C’est du bluff ? Non : Reid entendit le bruit des sirènes à distance. Environ une minute. Une minute et demie au mieux. Quoi que Mitch et Watson aient prévu, il fallait que ça arrive maintenant.
Les garçons avaient arrêté de jouer sur le terrain de baseball, à présent agglutinés au niveau des tribunes les plus proches à regarder ébahis la scène qui se déroulait à quelques mètres d’eux. Reid jeta rapidement un œil et vit que l’un des garçons était sur son téléphone portable, probablement en train de relater l’incident.
Au moins, ils ne sont pas en train de filmer, pensa-t-il ironiquement, gardant son arme pointée sur les deux flics. Allez, Mitch…
Puis, le jeune fronça les sourcils en se tournant vers son coéquipier. Ils se regardèrent l’un l’autre, puis levèrent les yeux alors qu’un nouveau bruit venait de rejoindre le cri des sirènes distantes : un ronflement, comme un bruit aigu de moteur.
C’est