Désir Fatal. Amy Blankenship

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Désir Fatal - Amy Blankenship


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      Il glissa sa main droite dans son trench pour cacher le fait qu’il était serré si fort qu’il pouvait sentir ses ongles lui blesser douloureusement sa paume. Si cette crapule pensait qu’il allait ramener Lacey dans son réseau pourri de voleurs clandestin, il lui ferait alors comprendre qu’il aurait à penser à quelque chose de bien plus douloureux.

      Chapitre 5

      - Je me suis tellement inquiétée pour toi, murmura Lacey dans la chemise de Vincent, essayant en vain de retenir ses larmes rien qu’à le voir toujours en vie.

      Les cauchemars qu’elle avait eus de lui, enterré vivant quelque part, ou même pire, avaient instantanément perdu leur pouvoir sur elle depuis qu’elle s’était retrouvée dans ses bras… ceux de son ami qui était mort tellement de fois. Son cœur s’était arrêté cette nuit-là et rien que le fait d’y penser la faisait encore frissonner.

      Sa main s’agrippa au tissu de sa chemise :

      - Masters… la main de ce salaud t’est passée à travers. Comment t’es-tu enfui ?

      Entendant un léger tremblement dans sa voix, Vincent ignora l’homme enragé qui était derrière elle et libéra son étreinte afin de pouvoir tendre les bras. Il la repoussa doucement et constata que ses joues étaient mouillées. Et putain… il lui avait pourtant bien dit de ne pas s’inquiéter pour lui… et encore moins de pleurer.

      Son ton s’endurcit :

      - Tu n’as pas oublié, ma belle ? Mais j’adore ça… toutes ces choses… mourir n’est rien de plus qu’un jeu pour moi.

      Ses stupides larmes avaient le pouvoir de lui faire plus mal que si une main lui crevait le cœur.

      - Alors garde tes larmes pour quelque chose qui en vaut la peine, lâcha-t-il en se rappelant que la façon la plus rapide de lui sécher les yeux… c’était de l’énerver.

      Lacey jeta un œil sur Vincent. Il l’avait fait exprès :

      - Pfff… qui que ce soit, c’est un sale con ! Dis-moi ce qu’il s’est passé, lui rétorqua-t-elle en décidant de jouer au même jeu que lui.

      - Ahhhhh ! Bah voilà ! Comme ça, c’est mieux ! Vincent se mit à sourire, trouvant cela vraiment attachant. Quand je me suis réveillé, j’étais de retour chez Masters, dans le jardin. Un tas de démons en colère s’éclataient en me tuant les uns après les autres. Mes blessures, qui guérissaient rapidement, leur permettaient d’avoir le plaisir de m’en faire encore et encore… mais quelle monotone bande d’enfoirés !

      Lacey inspira profondément et ses yeux s’élargirent tout en le regardant. Son imagination se déchaîna tandis qu’une myriade de scénarios sur la manière dont les démons pourraient le tuer déferla sur l’écran de son mental comme un film d’horreur.

      Voyant à nouveau ses yeux briller, Vincent ajouta rapidement :

      - Ils n’étaient pas les seuls à s’amuser, et ils n’ont même pas battu mon record de décès en quarante-huit heures parce qu’ils n’arrêtaient pas de parler.

      - C’était ma faute. Je suis désolée… vraiment désolée. J’aurais dû emporter ton corps avec moi d’une façon ou d’une autre, dit Lacey en souhaitant pouvoir remonter le temps. Tu t’es sacrifié pour me sauver une fois de plus, et je… je t’ai laissé au sol. J’étais censée être ta partenaire.

      - Tu as fait exactement ce que je t’ai dit de faire, lui rappela Vincent sans mâcher ses mots.

      Il tendit la main et la tapota sur le dessus de sa tête comme un bon petit chiot juste parce qu’il savait qu’elle détestait ça. Quand elle rejeta son bras, il était convaincu qu’elle ne s’effondrerait plus devant lui. Il en avait suffisamment traversé pour elle, les mois derniers et il ne pensait pas qu’il pourrait supporter de la voir pleurer maintenant sans lui dire quels étaient ses vrais sentiments.

      - Mais tu as dû t’éloigner d’eux, sinon tu ne serais pas à Los Angeles… remarqua Lacey. Tu pourrais les laisser tomber dès maintenant et rester ici avec moi… là où c’est plus en sécurité.

      - Tu prends tes désirs pour des réalités, ma cocotte, lui répondit Vincent en inclinant la tête vers l’avant du magasin pour attirer son attention sur ses fans aux yeux noirs qui regardaient toujours chaque mouvement qu’il faisait. Mon escorte m’attend pour que je leur apporte ta réponse.

      Lacey eut du mal à leur accorder son attention, puis elle haussa les épaules sans crainte.

      - Ils ne peuvent pas entrer dans Le Brouet de la Sorcière. Les démons ne sont pas autorisés à y entrer sans la permission de ma cousine, ou la mienne, alors ils peuvent rester là et pourrir parce que je m’en fous complètement.

      - Hélaaaassss… ce n’est pas si facile, dit Vincent en secouant la tête en direction de sa petite partenaire audacieuse.

      Quel dommage qu’il ait autant déteint sur elle !

      Décidant de la sortir du pays des Bisounours, Vincent prit un ton plus sérieux pour lui montrer son mécontentement :

      - Il me semble que tu aies oublié un détail important… laisse-moi te rappeler la réalité des choses. Les démons de notre petit réseau ont une obsession pour les armes des mortels et grâce à ce réseau clandestin, ils en ont obtenu une belle collection. Ces deux-là, par exemple, ils n’ont pas besoin d’entrer ici pour nous capturer… non, pas du tout… et vu qu’ils sont armés, au pire, ils nous tirent dessus au travers de la vitre.

      Lacey regarda lentement par la fenêtre en se demandant pourquoi ils ne lui avaient pas encore tiré dessus… peut-être parce qu’il y avait beaucoup de circulation dans la rue… peut-être aussi parce que du monde allait d’un magasin à l’autre, ce qui faisait beaucoup trop de témoins.

      Elle reconnut les deux démons parce qu’ils étaient avec Masters la nuit où elle s’était échappée. Vincent avait raison au sujet de leur obsession pour les armes… ils avaient même mis la main sur des armes haut de gamme contre les monstres. Par ailleurs, utiliser des armes au lieu de s’attaquer aux gens leur permettait de se fondre plus facilement dans la masse.

      - Pourtant, ils ne peuvent pas tirer sur ce qu’ils ne voient pas, fit-elle remarquer en attrapant la main de Vincent pour tenter de le tirer vers l’arrière-boutique avec elle.

      Elle fronça les sourcils en remarquant qu’il ne voulait pas bouger.

      Il la secoua en avant pour lui éviter de reculer contre le volcan fulminant qui se tenait juste derrière elle… non, mais quel con, celui-là !

      - S’ils le voulaient, ils pourraient même faire exploser le magasin. Et ça, tu le sais aussi bien que moi, dit-il calmement.

      Si pour lui, se faire tuer était devenu un jeu, Lacey devait apprendre à raisonner, sinon, elle risquait de carrément perdre la tête. Cette pensée l’irrita et il changea de ton :

      - Maintenant, fais-moi le plaisir de prendre cinq minutes pour réfléchir. Sinon, c’est toi que je devrais enterrer.

      - Et merde ! lança Lacey en lui arrachant la main dans un cri frustré. Il fallait qu’elle l’empêche de lui sortir cet argument chaque fois qu’il n’approuvait pas ses actions. Et d’ailleurs, pourquoi tu t’entoures de monstres alors que tu ne leur ressembles en rien ? siffla-t-elle, même si elle connaissait déjà la réponse et que c’était une raison futile à ses yeux. Eux aussi, ils peuvent mourir aussi vite que nous. Tu l’as prouvé en décapitant Masters.

      - Ne t’inquiètes pas de ça, ma belle, lui dit encore Vincent en se disant qu’elle n’était pas en mesure de fuir ou de se cacher. Je suis ici pour t’aider et tu dois vraiment être méfiante. Le nouveau démon qui est intervenu pour prendre la place de Masters veut conclure un marché avec toi.

      - Un marché… ils pensent vraiment


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