La Pluie De Sang. Amy Blankenship

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La Pluie De Sang - Amy Blankenship


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sacs pour voir quels vêtements s'y trouvaient. Cette vision lui rappela qu'elle ne portait pour le moment que de l'eau sur elle-même.

      Il se retourna lentement vers la porte qui les séparait en se demandant s'il ne devait pas simplement laisser les vêtements là où ils étaient.

      Les battements de cœur de Lacey battaient encore à toute vitesse alors qu'elle frottait sa peau fiévreuse avec des mouvements rapides et presque douloureux. Elle était folle de rage et, curieusement, encore très excitée… ce qui ne faisait que de l'énerver davantage. Mais putain… le fait de se frotter fort à s’en faire mal lui faisait quand même tellement de bien !

      C'était la faute de Ren. Elle était certaine que c'était de son besoin sexuel à lui dont elle s'était emparée au bureau. L'envie était si forte qu'elle aurait même pu la goûter. Il n'y avait pas de doute non plus sur le fait qu'il avait été excité lorsqu'il l'avait coincée contre le bureau comme ça… l'énorme renflement dans son pantalon en était une preuve indéniable.

      Comment avait-il osé lui faire la morale sur le fait de se contrôler alors qu'elle venait de le voir lui-même perdre contrôle au Brouet de la Sorcière peu de temps auparavant ? Elle ferma les yeux et se mordit la lèvre inférieure en essayant d'étouffer un gémissement quand ce petit souvenir lui envoya un éclair de chaleur au niveau des abdominaux qui alla se cogner directement contre son cœur.

      Rhôôôôôôôôô ! Qu'il soit maudit ! Elle aurait tant aimé que ça marche dans les deux sens pour pouvoir lui rendre la frustration sexuelle qu'elle éprouvait. Elle s’immobilisa soudainement, stoppant net le gant de toilette mousseux pile poil sous ses seins. Après tout, peut-être que cela ne fonctionnait pas que dans un sens. S’il parvenait à prendre les émotions des autres, peut-être qu’il sentait aussi son excitation à elle ? Surtout si elle parvenait à l’amplifier de manière délibérée ! Aucune femme saine d'esprit n'était au-dessus de la masturbation si elle n'avait pas d'autres options.

      Ses épaules s’affaissèrent en se demandant pourquoi elle essayait de se battre avec l'homme qui lui avait sauvé la vie il y a quelques heures à peine. Certes, il était autoritaire et pouvait être un vrai connard à certains moments, mais il n’y avait pas que ça et elle le savait très bien. Elle tendit lentement la main et alluma l'eau froide, soulevant son visage en direction du jet froid.

      Ren ouvrit les yeux lorsqu'il sentit son excitation s'estomper, pour se retrouver avec sa main qui tenait déjà la poignée de porte de la salle de bains. Il savait très bien qu'il perdrait cette petite bataille de volontés avec elle si elle émergeait nue comme Storm l'avait suggéré. Il se balança et fixa les sacs de vêtements que Storm lui avait apportés.

      Lacey frissonna et éteignit l'eau avant de jeter un coup d'œil à la robe humide que Storm lui avait donnée. Impossible qu'elle se soit tortillée dans ce truc. Et vu la manière dont elle voyait les choses, seulement deux possibilités pouvaient arriver si elle sortait d'ici dans ce nuage de brume : soit elle s'envoyait en l'air, soit il lui lançait des vêtements surdimensionnés.

      Elle pouvait déjà imaginer son expression et se demandait pourquoi chaque fois qu'elle décidait d'être une gentille fille, le destin lui offrait l'occasion parfaite d'en être une méchante.

      En sortant de la douche, elle fronça les sourcils en voyant plusieurs sacs de courses posés près de l’évier en marbre. Il ne lui fallut qu'un moment pour parcourir le contenu et en arriver à la conclusion que c'était exactement ce qu'elle aurait acheté si elle avait fait les courses elle-même.

      Ses lèvres se séparèrent au moment où elle se rendit compte que quelqu’un les avait posés là pour l'empêcher d’aller courir après Ren. Elle décida de se hâter de s’habiller en se disant que si Storm voulait qu'elle s'habille, c’est qu’il en avait probablement une très bonne raison. Enfin habillée et se sentant un peu plus contrôler la situation, elle se regarda dans le miroir en voyant la porte derrière elle et ses pensées revinrent instantanément à celui qui l’attendait de l'autre côté.

      Il fallait vraiment qu’elle arrête d'appuyer comme ça sur des boutons. De plus, ce n'était pas très amusant, parce que c’est lui qui remportait chaque dispute. La douche froide soudaine avait été un peu brutale, certes, mais elle n'était pas bête : elle avait senti la chaleur de sa colère dès qu'elle avait commencé à le chercher. Elle repensa à ses mots exacts :

      – Puisque tu es celui qui m'as laissé me mettre accidentellement le feu, de cette manière… tu veux bien m’aider à l’éteindre la flamme ? Ou bien est-ce que je dois moi-même aller me trouver un pompier ?

      Elle n'avait dit ça que parce qu’elle était en légitime défense. Après tout, c’est lui qui l'avait rejetée la première fois qu'elle avait voulu coucher avec lui. Mais en toute honnêteté… elle n’avait dit qu’une demi-vérité, parce qu’elle avait espéré qu'il accepterait d'être son pompier. Vincent avait toujours pris ses provocations au premier degré ; il les lui rendait en la provoquant à son tour. Mais elle avait bien compris que c'était parce qu'ils étaient plus des amis que de vrais amants… et ça, il fallait qu'elle s'en souvienne.

      Ren lui avait donné une partie de lui-même pour lui sauver la vie et elle pouvait sentir le lien fort qui les unissait maintenant… encore plus qu'elle et Vincent ne l'ont jamais été. Elle ne voulait que Ren et elle pouvait dire qu'il la voulait aussi… sa possessivité l'avait bien montré. Elle prit une grande respiration, puis se recoiffa les cheveux avec les mains en décidant que si elle le voulait, elle n'aurait plus qu'à le séduire jusqu'à ce qu'il ne puisse plus la supporter. S’envoyant un baiser dans le miroir, elle se tourna pour se diriger vers la chambre dans laquelle se trouvait le grand lit.

      Sa théorie du besoin d'être entièrement vêtue s'avéra exacte lorsqu'elle sortit de la salle de bains pour voir la chambre de Ren disparaître de son champ de vision.

      Chapitre 4

      Angelica se faufila par la porte de sa chambre et la ferma rapidement derrière elle. Glissant la serrure en place, elle s’y appuya le front en souhaitant qu'elle soit faite d’une autre matière que ce bois épais… en titane, par exemple.

      Lâchant un profond soupir, elle fronça les sourcils et s'éloigna de la porte, fixant la serrure comme si c'était son seul espoir. Dans un sens, ça l'était. Cette petite serrure était la seule chose entre elle et l'envie qu'elle avait de voir Syn, maintenant qu'il n'était plus là pour la surveiller. Ou plutôt, la harceler.

      En levant la main, elle se frotta la tempe droite en faisant de rapides petits cercles, tout en reconstituant le fait qu'elle venait de fuir cet homme… ou peu importe ce qu'il était… parce que maintenant, elle s'ennuyait de lui au point d’en rendre sa poitrine douloureuse.

      – Je n'ai besoin de personne, se rappela-t-elle, mais ses doigts s'arrêtèrent en plein cercle. Elle secoua sa main vers le bas de sa tempe en sentant le mensonge à l'intérieur de ses propres paroles. Vu qu'elle ressentait les symptômes du sevrage, elle pourrait aussi bien nommer ce qu'il était comme… une dépendance.

      En s’éloignant lentement de la porte, elle ferma les yeux, ce qui lui permit d'approfondir encore plus ses pensées. Il ne fallait pas sortir de Saint Cyr pour comprendre que Syn lui embrouillait l'esprit. Il y avait une ligne dangereuse à franchir et si elle osait le faire, il n'y aurait pas de retour en arrière.

      Ils ne devraient pas être partenaires… pourquoi Storm n'avait-il pas pensé à ça ? Tout ce que Syn avait fait dans ce tunnel, c'était de se moquer d'elle. Ce n'était pas comme s'il avait vraiment besoin d'un partenaire, parce que tout ce qu'il avait eu à faire était de placer une barrière autour des sorties. Et rien de plus.

      Ce souvenir revint la hanter comme un cauchemar. Dans les tunnels, sous le musée, elle avait ressenti une forte sensation de claustrophobie l'envahir alors que le plafond du tunnel grondait et se fendait. C'était très inquiétant pour elle de réaliser qu'elle se tenait debout dans sa propre tombe.

      Alors que de gros rochers effrités commençaient à se briser et à lui tomber autour, elle avait vu des démons courir dans l'escalier caché


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