Un Cri D’ Honneur. Morgan Rice

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Un Cri D’ Honneur - Morgan Rice


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d'opium, de sexe, de tous les vices imaginables dans le royaume. C'était l'endroit où les insatisfaits, venus des quatre coins de l'Anneau, s'agglutinaient pour exploiter chaque sorte d'activité sordide connue par les hommes. Cet endroit était le contraire de ce qu'Erec était. Il ne jouait jamais d'argent et buvait rarement, car il préférait passer son temps libre à s'entraîner, à perfectionner ses compétences. Il ne comprenait pas le type de personne qui s'adonnait à l'oisiveté et aux bacchanales, comme le faisaient ceux qui fréquentaient Baluster. Aller dans cette ville présageait mal pour lui. Rien de bon ne pourrait en venir. La seule pensée qu'Alistair se trouve dans un tel endroit lui fendait le cœur. Il savait qu'il fallait qu'il la sauve vite et l'emmène loin d'ici avant que des dommages ne surviennent.

      Quand la lune se coucha dans le ciel, que la route s'élargit et devint mieux fréquentée, Erec eut un premier aperçu de la cité: le nombre infini de torches qui en éclairaient les murs donnait à la cité l'apparence d'un feu de joie nocturne. Erec ne fut pas surpris: on disait que ses habitants étaient debout à toute heure de la nuit.

      Erec chevaucha plus vite et la cité se rapprocha. Finalement, il passa par dessus un petit pont en bois, avec des torches des deux côtés et une sentinelle qui somnolait à sa base et se leva d'un bond quand Erec passa en coup de vent. “Hé !” lui cria le garde.

      Cependant, Erec ne ralentit même pas. Si l'homme avait assez de courage pour le poursuivre (chose dont Erec doutait beaucoup), alors, Erec s'assurerait que ce soit la dernière chose qu'il fasse.

      Erec chargea par la grande entrée ouverte de cette cité qui était disposée en carré, entourée d'anciens murs de pierre bas. Quand il entra, il fonça dans les rues étroites, très lumineuses, toutes bordées de torches. Les bâtiments étaient adjacents, ce qui donnait à la cité une impression d'étroitesse, d'oppression. Les rues étaient absolument bondées. Presque tous les gens avaient l'air ivres, trébuchaient çà et là, criaient fort, se bousculaient les uns les autres. C'était comme une immense fête et un établissement sur deux était une taverne ou une maison de jeux.

      Erec savait que c'était le bon endroit. Il sentait qu'Alistair était ici, quelque part. Il déglutit avec anxiété, espérant qu'il n'était pas trop tard.

      Il chevaucha jusqu'à ce qui semblait être une taverne particulièrement grande du centre-ville. Des quantités de gens fourmillaient à l'extérieur et Erec se dit que ce serait un bon endroit pour commencer sa recherche.

      Erec descendit de cheval et se précipita à l'intérieur. Il se fraya un chemin dans la foule bruyante et ivre à coups de coude et arriva à l'aubergiste, qui se tenait à l'arrière, au milieu de la pièce, notait le nom des gens, encaissait leur argent et leur montrait où se trouvaient les chambres. C'était un gars d'apparence mielleuse qui affichait un sourire hypocrite, suait et se frottait les mains en comptant les pièces de ses clients. Il leva les yeux vers Erec, un sourire artificiel au visage.

      “Une chambre, monsieur ?” demanda-t-il. “Ou est-ce des femmes que vous voulez ?”

      Erec secoua la tête et se rapprocha de l'homme pour être entendu en dépit du vacarme.

      “Je recherche un marchand”, dit Erec. “Un marchand d'esclaves. Il est arrivé de Savaria il y a seulement un jour un deux. Il a apporté de précieuses marchandises. Des marchandises humaines.”

      L'homme se pourlécha les babines.

      “Les informations que vous recherchez sont précieuses”, dit l'homme. “Je peux les fournir aussi facilement qu'une chambre.”

      L'homme tendit la main, frotta les doigts les uns contre les autres et ouvrit la main. Il leva les yeux vers Erec et sourit, la lèvre supérieure en sueur.

      Erec était dégoûté par cet homme, mais il voulait des informations et ne voulait pas perdre de temps. Par conséquent, il plongea la main dans sa bourse et déposa une grande pièce d'or dans la main de l'homme.

      L'homme écarquilla les yeux en l'examinant.

      “L'or du Roi”, observa-t-il, impressionné.

      Il regarda Erec de la tête aux pieds avec un air de respect et d'émerveillement.

      “Donc, vous venez directement de la Cour du Roi ?” demanda-t-il.

      “Assez”, dit Erec. “C'est moi qui pose les questions. Je t'ai payé. Maintenant, dis-moi: où est le marchand ?”

      L'homme se lécha les lèvres plusieurs fois puis se pencha vers Erec.

      “L'homme que vous recherchez s'appelle Erbot. Il passe une fois par semaine avec une nouvelle cargaison de prostituées. Il les vend aux enchères au plus offrant. Vous le trouverez probablement dans son repaire. Suivez cette rue jusqu'au bout et vous y trouverez son établissement. Cependant, si la fille que vous cherchez a une valeur quelconque, elle sera probablement déjà partie. Ses prostituées ne durent pas longtemps.”

      Erec se retourna pour s'en aller mais sentit une main chaude et moite lui saisir le poignet. Il se retourna, surpris de voir l'aubergiste l'attraper.

      “Si c'est des prostituées que vous cherchez, pourquoi ne pas essayer une des miennes? Elles sont aussi bonnes que les siennes et coûtent deux fois moins.”

      Erec regarda l'homme avec mépris, dégoûté. S'il avait eu plus de temps, il l'aurait probablement tué, rien que pour débarrasser le monde d'un tel homme, mais il le jaugea et décida qu'il n'en valait pas la peine.

      Erec se débarrassa de sa main puis se rapprocha de lui.

      “Touche-moi une fois de plus”, avertit-il, “et tu le regretteras. Maintenant, recule de deux pas avant que je trouve un jolie cible pour cette rapière que j'ai en main.”

      L'aubergiste baissa les yeux, écarquilla les yeux, terrifié, et recula de plusieurs pas.

      Erec se retourna et quitta brusquement la salle en poussant et en bousculant les clients hors de son chemin. Il passa brusquement les doubles portes et se retrouva à l'extérieur. Jamais un être humain ne l'avait autant dégoûté.

      Erec remonta sur son cheval, qui caracolait et s'ébrouait à cause de quelques passants ivres qui le regardaient, sans doute, se dit Erec, pour essayer de le voler. Il se demanda s'ils auraient effectivement essayé de le faire s'il n'était pas revenu, et il pensa qu'il faudrait qu'il attache mieux son cheval au prochain endroit où il irait. Le vice de cette ville l'étonnait. Pourtant, son cheval, Warkfin, était un cheval de guerre endurci et, si quelqu'un essayait de le voler, il piétinerait le voleur à mort.

      Erec éperonna Warkfin et ils foncèrent dans la rue étroite. Erec faisait de son mieux pour éviter la foule. Il était tard dans la nuit, et pourtant, les rues avaient l'air de plus en plus bondées, pleines de gens de toutes races qui se mélangeaient les uns aux autres. Plusieurs clients ivres lui crièrent dessus quand il passa trop vite à côté d'eux, mais il n'en avait que faire. Il sentait qu'Alistair était proche et ne reculerait devant rien pour la récupérer.

      La rue aboutit à un mur de pierre et le dernier bâtiment à droite était une taverne penchée, avec des murs d'argile blancs et un toit de chaume, qui semblait avoir connu de plus beaux jours. Vu l'apparence des gens qui entraient et sortaient, Erec sentit que c'était le bon endroit.

      Erec descendit de cheval, attacha solidement son cheval à un poteau et entra brusquement. Quand il le fit, il s'arrêta sur place, surpris.

      L'endroit était faiblement éclairé. C'était une grande pièce avec quelques torches vacillantes aux murs. Dans un coin, à l'autre bout, un feu mourait dans la cheminée. Partout, il y avait des tapis sur lesquels des dizaines de femmes étaient allongées, légèrement vêtues, attachées par des cordes épaisses les unes aux autres et aux murs. Elles avaient toutes l'air d'être droguées: Erec sentit l'opium dans l'air et vit qu'on faisait passer une pipe. Quelques hommes bien habillés traversaient la salle en donnant çà et là un coup de pied aux femmes, comme s'ils testaient la marchandise pour décider laquelle ils voulaient acheter.

      A l'autre bout de la pièce, un homme seul était assis sur une petite chaise de velours rouge. Il portait une robe de soie. Il y avait des femmes enchaînées


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