Œuvres complètes de lord Byron, Tome 12. George Gordon Byron

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Œuvres complètes de lord Byron, Tome 12 - George Gordon Byron


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prostitution of his muse and wife,

      Both beautiful, and both by him debased,

      Shall salt his bread and give him means of life.

      «La prostitution de sa muse et de sa femme, belles toutes deux, toutes deux déshonorées par lui, salera son pain et le fera vivre. (Note de Moore.)

      »Il y a quatre jours, j'ai versé en voiture découverte, entre la rivière et une chaussée escarpée. – Nous avons eu nos roues mises en pièces, quelques légères meurtrissures, un étroit passage pour nous échapper, et voilà tout; mais il n'y a point eu de mal, quoique le cocher, le jockey, les chevaux et le carrosse fussent tous entremêlés comme des macaronis. Cet accident, suivant moi, est dû au cocher, qui a mal mené; mais celui-ci jure que c'est par une surprise des chevaux. Nous heurtâmes contre une borne sur le bord d'une chaussée escarpée, et nous dégringolâmes. Je sors ordinairement de la ville en voiture, et trouve mes chevaux de selle vers le pont: c'est dans ce trajet que nous avons échoué; mais je fis ma promenade à cheval, comme à l'ordinaire, après l'accident. On dit ici que nous sommes redevables à saint Antoine de Padoue (sans plaisanter, je vous assure), – qui fait treize miracles par jour, – de ce que nous n'avons pas eu plus de mal. Je ne fais aucune objection à ce que cela soit son quatorzième miracle dans les vingt-quatre heures. Ce saint préside, à ce qu'il paraît, aux voitures versées, et au salut des voyageurs en ce cas; on lui dédie des tableaux, etc., comme faisaient autrefois les marins à Neptune, d'après la grande mode romaine.

      »Je me hâte de me dire votre tout dévoué.»

      LETTRE CCCLXII

À M. MURRAY

      Ravenne, 20 mars 1820.

«Je vous ai envoyé par le dernier courrier les quatre premiers chants de la Vision du Dante. Vous trouverez ci-joint, vers pour vers, en terza rima21, mètre dont vos polissons de lecteurs bretons ne connaissent rien encore, l'épisode de Françoise de Rimini. Vous savez qu'elle naquit ici, se maria et fut tuée par son mari, d'après Cary, Boyd et autres autorités pareilles. J'ai fait cela, vers pour vers et rime pour rime, pour essayer la possibilité d'un pareil tour de force dans la poésie anglaise. Vous ferez bien de le joindre aux poèmes que je vous ai déjà envoyés par les trois derniers courriers. Je ne vous permets pas de me jouer le tour que vous fîtes l'an dernier, en mettant en postscriptum, à la suite de Mazeppa, la prose que je vous avais envoyée, et dont je ne voulais pas la publication, sinon dans un ouvrage périodique, et vous, vous l'adjoignîtes là sans un mot d'explication. Si ce morceau est publié, publiez-le en regard de l'original, et avec la traduction de Pulci ou l'imitation de Dante. Je suppose que vous avez maintenant ces deux pièces et le Don Juan depuis long-tems22

Note 21: (retour) Voyez la note insérée dans notre édition, au bas de la préface de la Prophétie du Dante, tome IV, page 93.

Note 22: (retour) Suit cette traduction de l'épisode de Françoise de Rimini, tiré du cinquième chant de l'Enfer du Dante; elle ne peut offrir d'intérêt qu'en anglais même, comme objet de comparaison entre les deux poètes et les deux langues. Nous n'avons pas dû, comme nous l'avons déjà remarqué, traduire une traduction: nous n'avons fait exception que pour le Morgante Maggiore. Voir tome IV. (Notes du Trad.)

LETTRE CCCLXIV23

À M. MURRAY

      Ravenne, 28 mars 1820.

      Je vous envoie ci-jointe une Profession de foi dont vous voudrez bien vous donner la peine d'accuser réception par le plus prochain courrier. M. Hobhouse doit être chargé d'en surveiller l'impression. Vous pouvez d'ailleurs montrer préalablement la pièce à qui vous voudrez. Je désire savoir ce que sont devenues mes deux épîtres de saint Paul (traduites de l'arménien il y a trois ans ou même davantage), et de la lettre à R-ts, écrite l'automne dernier? Vous n'y avez donné aucune attention. Il y a deux paquets avec ceci.

      »P. S. J'ai quelque idée de publier les Essais imités d'Horace, composés il y a dix ans, – si Hobhouse peut les déterrer parmi les paperasses laissées chez son père, – sauf quelques retranchemens et changemens à faire quand je verrai les épreuves.»

Note 23: (retour) La lettre 363e a été supprimée, parce qu'elle est à peu de chose près la répétition des lettres précédentes adressées à M. Murray, sur Don Juan, le Morgante, la Prophétie. (Note du Trad.)

      LETTRE CCCLXV

À M. MURRAY

      Ravenne, 29 mars 1820.

      «Vous recevrez ci-jointe une note sur Pope; j'ai enfin perdu toute patience à entendre l'atroce et absurde jargon que nos présens *** débitent par torrens sur le compte de Pope, et je suis déterminé à y tenir tête, autant qu'il est possible à un seul individu, tant en prose qu'en vers; et du moins la bonne volonté ne me manquera pas. Il n'y a pas moyen de supporter cela plus long-tems; et, si l'on continue; on détruira le peu qui reste de bon style et de goût parmi nous. J'espère qu'il y a encore quelques hommes de goût pour me seconder; sinon je combattrai seul, convaincu que c'est dans l'intérêt de la littérature anglaise.

      Je vous ai envoyé dernièrement tant de paquets, vers et prose, que vous serez fatigué d'en payer le port, sinon de les lire. J'ai besoin de répondre à quelques passages de votre dernière lettre, mais je n'ai pas le tems, car il faut me botter et monter en selle, parce que mon capitaine Craigengelt (officier de la vieille armée italienne de Napoléon) attend, ainsi que mon groom et ma bête.

Vous m'avez prodigué la métaphore et je ne sais quoi encore sur le compte de Pulci, sur les moeurs, sur l'usage «d'aller sans vêtemens, comme nos ancêtres saxons.» D'abord, les Saxons «n'allaient pas sans vêtemens;» et, en second lieu, ils ne sont ni mes ancêtres, ni les vôtres; car les miens étaient Normands, et les vôtres, je le sais par votre nom, étaient Galliques. Et puis, je diffère d'opinion avec vous sur le «raffinement» qui a banni les comédies de Congreve. Les comédies de Sheridan ne sont-elles pas jouées pour les banquettes? Je sais, (en qualité d'ex-commissaire du théâtre) que l'École du Scandale24 était la plus mauvaise pièce du répertoire, en fait de recette. Je sais aussi que Congreve cessa d'écrire, parce que Mrs. Centlivre fit déserter ses comédies. Ainsi, ce n'est pas la décence, mais la stupidité qui fait tout cela, car Sheridan est un écrivain aussi décent qu'il faut être, et Congreve n'est pas pire que Mrs. Centlivre, dont Wilkes (l'acteur) a dit:25 «Non-seulement son théâtre doit être damné; mais elle-même aussi.» Il faisait allusion à Un coup hardi pour avoir femme. Mais enfin, et pour revenir au sujet, Pulci n'est point un écrivain indécent, – au moins dans son premier chant, comme vous devez à présent en être assuré par vos propres yeux.

Note 24: (retour) C'est ainsi que l'on traduit généralement le titre du chef-d'oeuvre de Shéridan (School for Scandal), mais le sens est l'École de la Calomnie.

Note 25: (retour) Comédie de Mrs. Centlivre. (Notes du Trad.)

      »Vous parlez de raffinement: – Êtes-vous tous plus moraux? êtes-vous aussi moraux? Pas du tout. Je sais, moi, ce que c'est que le monde en Angleterre, pour avoir connu moi-même, par expérience, le meilleur, – du moins le plus élevé; et je l'ai peint partout comme on le trouve en tous lieux.

      »Mais revenons. J'aimerais à voir les épreuves de ma réponse, parce qu'il y aura quelque chose à retrancher ou à changer. Mais, je vous en prie, faites-la imprimer avec soin. Répondez-moi, quand vous le pourrez commodément. Tout à vous.»

      LETTRE


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