Tous Les Moyens Nécessaires . Джек Марс

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Tous Les Moyens Nécessaires  - Джек Марс


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de kilomètres de là. Le semi-remorque a traversé le pont George Washington vers le New Jersey et puis on l'a perdu. La camionnette de blanchisserie a traversé le pont de la 138ème Rue vers le sud du Bronx et a disparu. Nous travaillons à les retrouver par d'autres moyens. Nous avons contacté l'entreprise du semi-remorque, Uber, l'entreprise de revêtement de sol et la blanchisserie. Nous devrions en savoir davantage bientôt. Et huit personnes du quartier général se consacrent exclusivement à visionner des heures de vidéos, à la recherche de l'ambulance.”

      “Très bien. Tiens-moi au courant. Et concernant les comptes bancaires?”

      Le visage de Trudy était impassible. “Sur ce sujet, tu devrais demander à Swann.”

      “OK.” Il fit un pas vers le petit fief de Swann dans le coin de la pièce.

      “Luke?”

      Il s'arrêta. “Ouais.”

      Les yeux de Trudy jetait des éclairs à travers la pièce. “Peut-on parler en privé?”

*

      “Tu vas me virer parce que je ne veux pas enfreindre la loi pour toi?”

      “Trudy, je ne vais pas te virer. Comment peux-tu même y songer?”

      “C'est ce que tu m'as dit, Luke.”

      Ils se trouvaient dans un petit local de service avec deux bureaux vides et une petite fenêtre. La moquette était neuve. Les murs étaient peints en blanc, sans aucune décoration. Une petite caméra vidéo était fixée dans un coin, près du plafond.

      On aurait dit que la pièce n'avait jamais été utilisée. Le centre de commandement lui-même n'était ouvert que depuis moins d'un an.

      Les grands yeux de Trudy le fixait intensément.

      Luke soupira. “Je t'offrais une porte de sortie. Je pensais que tu l'avais compris. Au cas où un problème surgissait, tu pouvais rejeter la faute sur moi. Que tout ce que tu avais fait, c'était ce que je t'avais dit de faire. Que tu avais peur de perdre ton boulot si tu n'obéissais pas à mes ordres.”

      Elle fit un pas vers lui. Dans cette pièce exigue, il pouvait sentir l'odeur de son shampoing et du parfum discret qu'elle portait souvent. La combinaison de ces odeurs fit flageoller ses genoux. Il les sentait trembler légèrement.

      “Tu ne peux pas me donner un ordre direct, Luke. Tu ne travailles plus pour l'Équipe Spéciale d'Intervention.”

      “Je suis en congé sans solde.”

      Elle fit un autre pas vers lui. Ses yeux étaient concentrés sur lui comme des lasers. Son regard transpirait l'intelligence et le feu.

      “Et tu es parti… pourquoi? À cause de moi?”

      Il hocha la tête. “Non, J'avais mes raisons et tu n'en faisais pas partie.”

      “Les frères Marshall?”

      Il haussa les épaules. “Quand tu descends deux hommes en une nuit, c'est un bon moment pour faire une pause. Et peut-être réévaluer ta vie.”

      “Tu veux dire que tu n'as jamais rien ressenti pour moi?” demanda-t-elle.

      Il la regarda, étonné par la question. Il avait toujours senti que Trudy le draguait mais il n'avait jamais mordu à l'hameçon. Il y a bien eu quelques occasions où il était arrivé très près, après une soirée arrosée ou une dispute avec sa femme. Mais la seule pensée de sa femme et de son fils l'avait toujours éloigné et écarté de toute tentation stupide qu'il aurait regrettée.

      “Trudy, on travaille ensemble,” dit-il fermement. “Et je suis marié.”

      Elle s'approcha encore davantage.

      “Je ne cherche pas à me marier, Luke,” dit-elle doucement en se penchant en avant, à quelques centimètres de lui.

      Elle se pressait contre lui maintenant. Les bras de Luke pendaient à ses côtés. Il ressentait sa chaleur et cet incontrôlable désir quand elle était proche de lui, cette excitation, cette énergie… cette volupté. Elle posa les mains sur sa poitrine et dès que ses paumes touchèrent sa chemise, il sut qu'il devait agir tout de suite ou s'abandonner complètement.

      Dans un acte ultime d'autodiscipline, Luke recula et retira gentiment ses mains.

      “Je suis désolé, Trudy,” dit-il d'une voix râpeuse. “Je t'aime beaucoup, vraiment! Mais ce n'est pas une bonne idée.”

      Elle fronça les sourcils mais avant qu'elle ne puisse ajouter autre chose, un poing s'abattit lourdement sur la porte en bois.

      “Luke? Tu es là?” C'était la voix de Newsam. “Tu devrais sortir et venir jeter un coup d'oeil à ce que Swann a trouvé.”

      Ils se regardèrent fixement. Luke se sentait coupable à mort à la pensée de sa femme, bien qu'il n'ait rien fait de mal. Il s'était retiré avant que quelque chose n'arrive mais il ne pouvait pas s'empêcher de se demander comment cela affecterait leur relation de travail.

      Mais surtout, le pire de tout, c'est qu'il ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'au fin fond de lui-même, il n'avait aucune envie de sortir de cette pièce.

*

      Swann était assis à une longue table avec trois moniteurs vidéos étalés devant lui. Luke se dit qu'avec ses cheveux clairsemés et ses lunettes, il lui faisait penser à un physicien de la NASA dans la salle de contrôle. Luke se tenait derrière lui, accompagné de Newsam et de Trudy. Tous les trois jetaient un oeil par-dessus les épaules étroites de Swann.

      “Ça, c'est le compte courant de Ken Bryant,” dit Swann, en bougeant son curseur sur l'écran du milieu. Luke enregistra les détails: dépôts, retraits, solde total, sur une période de temps du 28 avril au 27 mai.

      “Cette connexion est sécurisée?” demanda Luke. Il jeta un oeil à travers la pièce et vers la porte d'entrée. La pièce principale du centre de commandement était au bout du couloir.

      “Cette connexion?” dit Swann. Il haussa les épaules. “Elle est complètement indépendante du centre de commandement. Je suis connecté à nos propres tours et à nos propres satellites. C'est une connexion cryptée par nos hommes. J'imagine que la CIA ou la NSA pourrait charger quelqu'un du décryptage mais pourquoi tant d'efforts? Nous sommes tous dans le même bateau, non? Je ne me préoccuperais pas pour ça. Par contre, je me concentrerais sur ce compte en banque. Vous remarquez quelque chose de bizarre?”

      “Il a un solde de plus de 24.000 dollars,” dit Luke.

      “Exact,” dit Swann. “Un concierge avec un montant assez conséquent d'argent sur son compte courant. Intéressant. Maintenant, revenons un mois en arrière, du 28 mars au 27 avril. Le solde atteint jusqu'à 37.000 dollars avant qu'il ne commence à dépenser. Des virements ont été effectués à partir d'un compte sans nom pour une somme de 5.000 dollars, puis 4.000 dollars et enfin, soyons fous… un virement de 20.000 dollars.”

      “OK” dit Luke.

      “Passons au mois précédent, de fin février à fin mars. Au début, son solde est de 1.129 dollars et à la fin du mois, il dépasse les 9.000 dollars. Continuons de retourner en arrière, de fin janvier à fin février, où son solde n'a pas une seule fois atteint les 2.000 dollars. À partir de là, si vous retournez en arrière sur les trois années précédentes, vous verrez que son solde a rarement dépassé les 1.500 dollars. Nous avons donc ici un type qui vivait au mois par mois et qui soudainement commença à recevoir d'importants transferts d'argent à partir de mars.”

      “Et d'où proviennent ces transferts?”

      Swann sourit. “Ça, c'est la partie amusante. Ils proviennent d'une petite banque offshore spécialisée en comptes numérotés anonymes, la Royal Heritage Bank basée sur l'île de Grand Cayman.”

      “Tu peux les pirater?” demanda Luke. Il vit du coin de l'oeil le regard désapprobateur de Trudy.

      “J'ai pas besoin,” répondit Swann. “La Royal Heritage Bank appartient à un actif de la CIA nommé Grigor Svetlana. C'est un Ukrainien qui faisait partie de l'Armée


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