Le Serment des Frères . Морган Райс

Читать онлайн книгу.

Le Serment des Frères  - Морган Райс


Скачать книгу
aussi loin dans le temps. Il n’avait même pas imaginé qu’il survivrait.

      Avant que Darius ait pu répondre il y eut un soudain tumulte, et un visage qu’il ne connaissait que trop bien jaillit de la foule : Zirk s’approchait, un des entraineurs de Darius, ensanglanté par la bataille, ne portant aucune chemise sur ses muscles saillants. Il était suivi par une demi-douzaine d’anciens du village et un grand nombre de villageois, et il ne semblait pas satisfait.

      Il lança un regard furieux à Darius, avec condescendance.

      « Et es-tu fier de toi ? » demanda-t-il avec mépris. « Regarde ce que tu as fait. Regarde combien des nôtres sont morts ici aujourd’hui. Ils sont tous morts pour rien, tous des hommes bons, tous morts à cause de toi. Tout ça à cause de ta fierté, de ton orgueil, de ton amour pour cette fille. »

      Darius rougit, sa colère s’embrasa. Zirk avait toujours eu une dent contre lui, depuis le jour où il l’avait rencontré. Pour une raison ou une autre, il avait toujours semblé se sentir menacé par Darius.

      « Ils ne sont pas morts à cause de moi », répondit Darius. « Ils avaient une chance de vivre grâce à moi. De vraiment vivre. Ils sont morts par les mains de l’Empire, pas par les miennes. »

      Zirk secoua la tête.

      « Faux », rétorqua-t-il. « Si tu t’étais rendu, comme nous te l’avions dit de faire, nous n’aurions pas perdu un orteil. À la place, quelques-uns d’entre nous ont perdu la vie. Leur sang est sur tes mains. »

      « Vous ne savez rien ! » s’écria Loti, qui le défendait. « Vous étiez tous trop effrayés pour faire ce que Darius a fait pour vous ! »

      « Penses-tu que cela va se terminer là ? » poursuivit Zirk. « L’Empire a des millions d’hommes derrière. Vous en avez tué quelques-uns. Et alors ? Quand ils le découvriront, ils reviendront avec cinq fois plus d’hommes. Et la prochaine fois, chacun d’entre nous sera massacré – et torturé d’abord. Vous avez signé notre arrêt de mort, à tous. »

      « Vous avez tort ! » s’écria Raj. « Il vous a donné une chance pour vivre. Une chance pour l’honneur. Une victoire que vous ne méritez pas. »

      Zirk se tourna vers Raj en fronçant les sourcils.

      « C’étaient les actes d’un jeune garçon insensé et imprudent », répondit-il. « Un groupe de garçons qui aurait dû écouter leurs aînés. Je n’aurais jamais dû vous entraîner, aucun d’entre vous ! »

      « Faux ! » hurla Loc, s’avançant à côté de Loti. « C’était les actes intrépides d’un homme. Un homme qui amené des garçons à devenir des hommes. Un homme que vous prétendez être, mais que vous n’êtes pas. L’âge ne fait pas l’homme. Le courage si. »

      Zirk rougit, le regardant d’un air renfrogné, et raffermit sa prise sur la garde de son épée.

      « Ainsi parlent les infirmes », répliqua Zirk, s’avançant vers lui, menaçant.

      Bobku émergea de la foule et tendit une main, arrêtant Zirk.

      « Ne vois-tu pas ce que l’Empire nous fait ? » dit Bobku. « Ils créent des divisions parmi nous. Mais nous sommes un peuple. Unis pour une cause. Ils sont l’ennemi, pas nous. Maintenant plus que jamais nous voyons que nous devons nous unir. »

      Zirk posa ses mains sur ses hanches et lança un regard furieux à Darius.

      « Tu n’es qu’un garçon imprudent avec des paroles fantaisistes », dit-il. « Tu ne pourras jamais vaincre l’Empire. Jamais. Et nous ne sommes pas unis. Je désapprouve tes actes d’aujourd’hui – nous le pensons tous », dit-il, désignant d’un geste la moitié des anciens et un grand groupe de villageois. « S’allier à toi signifie s’allier à la mort. Et nous avons l’intention de survivre. »

      « Et comment comptez-vous faire cela ? » l’interrogea en retour Desmond, en colère, debout à côté de Darius.

      Zirk rougit et demeura silencieux, et il fut clair pour Darius qu’il n’avait pas de plan, tout comme les autres, et qu’il s’exprimait par peur, frustration et impuissance.

      Bobku fit finalement un pas en avant, entre eux, apaisant la tension. Tous les yeux se tournèrent vers lui.

      « Vous avez tous les deux raison et vous avez tous les deux tort », dit-il. « Ce qui importe maintenant est le futur. Darius, quel est ton plan ? »

      Darius sentit tous les yeux se tourner vers lui dans l’épais silence. Il réfléchit, et lentement un plan se forma dans son esprit. Il savait qu’il n’y avait qu’une voie à prendre. Trop de choses étaient arrivées pour qu’il en soit autrement.

      « Nous porterons cette guerre aux portes de l’Empire », s’écria-t-il, revigoré. « Avant qu’ils ne puissent se regrouper, nous leur ferons payer. Nous rallierons les autres villages d’esclaves, nous formerons une armée, et nous leur apprendrons ce que signifie souffrir. Nous mourrons peut-être, mais nous mourrons en hommes libres, en nous battant pour notre cause. »

      Une grande acclamation s’éleva de derrière Darius, poussée par la majorité des villageois, et il put voir la plupart d’entre se rallier à lui. Un petit groupe d’entre eux, massés derrière Zirk, regarda en arrière, incertain.

      Zirk, rendu clairement furieux et en infériorité numérique, rougit, desserra sa prise sur la garde de son épée, pivota et partit comme un ouragan, disparaissant dans la foule. Un petit groupe de villageois partit précipitamment avec lui.

      Bobku s’avança et fit solennellement face à Darius, le visage marqué par le souci, l’âge, avec des rides qui en avaient vu trop. Il dévisagea Darius, les yeux emplis de sagesse. Et de peur.

      « Notre peuple se tourne vers toi pour le mener à présent », dit-il doucement. « C’est quelque chose d’extrêmement sacré. Ne perds pas leur confiance. Tu es jeune pour mener une armée. Mais la tâche t’a échu. Tu as commencé cette guerre. Maintenant, tu dois la terminer. »

      Gwendolyn s’avança tandis que les villageois commençaient à se dissiper, Kendrick et Sandara à côté d’elle, Steffen, Brandt, Atme, Aberthol, Stara et des dizaines de ses hommes derrière elle. Elle considéra sur Darius avec respect, et elle put voir la reconnaissance dans ses yeux pour avoir décidé de venir à son aide aujourd’hui sur le champ de bataille. Après leur victoire, elle se sentait justifiée ; elle savait qu’elle avait pris la bonne décision, bien que cela ait été dur. Elle avait perdu des dizaines de ses hommes en ce jour, et elle pleurait leur perte. Mais elle savait aussi que, si elle n’avait pas fait demi-tour, Darius et tous les autres se tenant là seraient certainement morts.

      Voit Darius debout là, affrontant si bravement l’Empire, lui avait fait penser à Thorgrin, et son cœur se serra quand elle pensa à lui. Elle se sentait déterminée à récompenser le courage de Darius, quel qu’en soit le prix.

      « Nous nous tenons ici prêts à soutenir votre cause », dit Gwendolyn. Elle attira l’attention de Darius, Bobku, et tous les autres, tandis que tous les villageois restants se tournèrent vers elle. « Vous nous avez recueillis quand nous en avions besoin – et nous sommes là, prêts à vous soutenir quand vous en avez besoin. Nous ajoutons nos armes aux vôtres, notre cause à la vôtre. Après tout, c’en est une seule. Nous voulons retourner dans notre terre natale libres – vous voulez libérer votre terre librement. Nous partageons tous le même oppresseur. »

      Darius la dévisagea en retour, à l’évidence touché, et Bobku s’avança au milieu du groupe et se tint là, lui faisant face dans l’épais silence, tandis que tous regardaient.

      « Nous voyons aujourd’hui quelle grande décision nous avons prise quand nous vous avons accueillis », dit-il fièrement. « Vous nous avez récompensés bien au delà de nos rêves, et nous avons été grandement récompensés. Votre réputation, vous de l’Anneau, en tant que véritables guerriers


Скачать книгу