Lueur d’Espoir . Блейк Пирс

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Lueur d’Espoir  - Блейк Пирс


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surprise, ce n'était plus le noir de jais dont elle se souvenait. À présent, c’était principalement un mélange sel et poivre. Aux bords de sa combinaison de prison, elle put encore voir des bouts des nombreux tatouages qui recouvraient le côté droit de son corps, de ses pieds jusqu’à sa nuque. Son côté gauche restait immaculé.

      Tandis qu’il était conduit vers la chaise en métal de l’autre côté de la table, en face d’elle, ses yeux gris ne la quittèrent pas. Elle savait qu'il la sondait, l'étudiait, l'évaluait, essayait d'en apprendre le plus possible sur sa situation avant qu'elle ne dise un mot.

      Après qu’il se soit assis, le garde se posta près de la porte.

      — Ça ira, officier… Kiley, dit Keri qui loucha vers son badge.

      — La procédure, madame, dit le garde brusquement.

      Elle lui jeta un regard. Il était nouveau… et jeune. Elle doutait qu'il soit déjà corrompu mais elle ne pouvait pas se permettre que quelqu'un, corrompu ou pas, entende cette conversation. Anderson sourit légèrement, sachant ce qui allait suivre. Cela serait sans doute divertissant pour lui.

      Elle se leva et fixa le garde jusqu’à ce qu’il sente ses yeux sur lui et qu’il relève la tête.

      — Tout d’abord, ce n’est pas madame, c’est détective Locke. Deuxièmement, je me contrefiche de vos procédures, le nouveau. Je veux parler à ce détenu en privé. Si vous ne pouvez pas faire cela, alors je vais devoir vous parler en privé, et ce ne sera pas une conversation agréable.

      — Mais… Kiley commença à balbutier tandis qu’il se balançait d’un pied sur l’autre.

      — Mais rien du tout, officier. Vous avez deux choix. Vous pouvez me laisser parler à ce détenu en privé. Ou nous pouvons avoir cette conversation ! Quel sera votre choix ?

      — Je devrais peut-être chercher mon supéri…

      — Ce n’est pas dans la liste des choix, officier. Vous savez quoi ? Je décide pour vous. Sortons de là pour que je puisse avoir une petite conversation avec vous. On pourrait penser qu'abattre un fanatique religieux pédophile me donnerait un laissez-passer pour le reste de la semaine, mais je suppose que je dois maintenant aussi instruire un agent correctionnel.

      Elle tendit la main vers la poignée de porte et commença à l’actionner lorsque l’officier Kiley perdit finalement le peu de courage qui lui restait. Elle était impressionnée de voir combien de temps il avait tenu.

      — Laissez tomber, détective, dit-il précipitamment. J’attendrai dehors. Faites juste attention, s’il vous plaît. Ce prisonnier à un passif d’incidents violents.

      — Bien sûr que je le ferai, dit Keri d’une voix à présent mielleuse. Merci d’être si accommodant. Je vais essayer de rester brève.

      Il sortit, referma la porte et Keri se retourna pour s’asseoir, pleine d’une confiance et d’une énergie qui lui faisaient défaut seulement trente secondes plus tôt.

      — C’était amusant, dit Anderson avec légèreté.

      — J’en suis sûre, répondit Keri. Vous devez vous douter que j’attends des informations de premier ordre pour vous avoir apporté un divertissement d’une telle qualité.

      — Détective Locke, dit Anderson d’un ton faussement indigné, vous avez offensé ma délicate sensibilité. Cela fait des mois que nous ne nous sommes pas vus et pourtant, votre premier réflexe en me voyant est de demander des informations ? Pas de bonjour ? Pas de comment allez-vous ?

      — Bonjour, dit Keri. Je vous demanderais bien comment vous allez, mais il est clair que vous n’allez pas fort. Vous avez perdu du poids. Vos cheveux sont grisonnants. La peau près de vos yeux s’est affaissée. Êtes-vous malade ? Ou quelque chose pèse-t-il sur votre conscience ?

      — Les deux, en fait, admit-il. Voyez-vous, les garçons ici m’ont traité un peu plus brusquement dernièrement. Je ne fais désormais plus partie des populaires. Alors, je me fais parfois « emprunter » mon dîner. Je reçois de temps en temps un massage des côtes que je n’ai pas commandé. Et il se trouve que j’ai aussi une touche de cancer.

      — Je ne savais pas, dit doucement Keri, sincèrement décontenancée. Tous les signes physiques d’affaiblissement semblaient maintenant logiques.

      — Comment auriez-vous pu ? demanda-t-il. Je n’en ai pas fait la publicité. J’aurais pu vous le dire à mon audience de libération conditionnelle en novembre, mais vous n’y étiez pas. Je n’ai pas compris, d’ailleurs. Mais ce n’était pas votre faute. Votre lettre était adorable, merci beaucoup.

      Keri avait écrit une lettre en faveur d’Anderson après qu’il l’ait aidée auparavant. Elle n’avait pas plaidé sa libération mais elle avait été généreuse dans la description de l’aide qu’il avait apportée aux forces de l’ordre.

      — Vous n’étiez pas surpris de ne pas y être autorisé, je présume ?

      — Non, dit-il. Mais il est difficile de ne pas espérer. C’était ma dernière chance réelle de sortir d’ici avant que la maladie ne m’emporte. Je rêvais de me promener sur une plage à Zihuatanejo. Hélas, cela n’arrivera pas. Mais assez bavardé, détective. Passons à la vraie raison de votre venue ici. Et souvenez-vous, les murs ont des oreilles.

      — Ok, commença-t-elle avant de se pencher et de murmurer. Êtes-vous au courant pour demain soir ?

      Anderson hocha la tête. Keri sentit une vague d’espoir lui soulever la poitrine.

      — Savez-vous où ça se passe ?

      Il secoua la tête.

      — Je ne peux pas vous aider avec le où, lui répondit-il en murmurant. Mais je vais peut-être vous aider avec le pourquoi.

      — À quoi cela me servirait ? demanda-t-elle amèrement.

      — Savoir pourquoi pourrait vous aider à trouver le où.

      — Laissez-moi vous demander un autre pourquoi, dit-elle tandis qu’elle réalisait que la colère l’emportait et qu’elle était incapable de la contenir.

      — Très bien.

      — Pourquoi m’aidez-vous tout court ? M’avez-vous guidée tout du long depuis que je vous ai rencontré la première fois ?

      — Voilà ce que je peux vous dire, détective. Vous savez ce que je faisais pour vivre, de quelle façon j’organisais le vol d’enfants dans leurs familles pour les donner à d’autres familles, souvent pour un prix aberrant. C’était un commerce très juteux. J’ai pu le mener à distance en utilisant un faux nom et vivre une vie heureuse, sans complication.

      — En tant que John Johnson ?

      — Non, ma vie heureuse a été sous le nom de Thomas Anderson, bibliothécaire. John Johnson était mon alter égo, facilitateur de kidnapping. Quand je me suis fait arrêté, je me suis tourné vers quelqu’un que nous connaissons tous les deux pour m’assurer que John Johnson serait exonéré et que Thomas Anderson ne serait jamais relié à lui. C’était presque dix ans auparavant. Notre ami n’a pas voulu le faire. Il a dit qu’il représentait seulement ceux maltraités par le système, et que j’étais, et c’est amusant d’y repenser maintenant, un cancer dans ce système.

      — C’est amusant, lui accorda Keri sans rire.

      — Mais comme vous le savez, je peux être convaincant. Je l’ai persuadé que je prenais des enfants à des familles aisées et qui ne les méritaient pas et les donnait à des familles aimantes n’ayant pas les mêmes ressources. Puis je lui ai offert un énorme paquet d’argent pour qu’il me fasse acquitter. Je pense qu’il savait que je mentais. Après tout, comment ces familles aux faibles revenus pouvaient se permettre de me payer ? Et les parents qui perdaient leurs enfants était-ils tous si terribles ? Notre ami est très intelligent. Il devait savoir. Mais ça lui apportait


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