Presque Perdue. Блейк Пирс

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Presque Perdue - Блейк Пирс


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déjà retournées et traversaient la queue vers la sortie. Cassie suivit les filles, reconnaissante qu'elles lui aient ouvert la voie, mais la panique monta en elle tandis que les policiers la suivaient.

      « Attendez, madame ! Arrêtez-vous ! » cria l'homme derrière elle.

      Elle n’allait pas se retourner. Non. Elle crierait, elle saisirait les autres personnes dans la file, elle supplierait et implorerait, elle dirait qu’ils s’en prenaient à la mauvaise personne, qu'elle ne savait rien du meurtrier présumé Pierre Dubois et n'avait jamais travaillé pour lui. Elle ferait tout ce qu'il faudrait pour s'enfuir.

      Mais alors qu'elle se préparait à se défendre, l'homme la dépassa et attrapa les deux adolescentes devant elle.

      Celles-ci commencèrent à crier et à se débattre comme elle avait prévu de le faire. Deux autres policiers en civil convergèrent, poussant les passants de côté, saisissant les bras des filles pendant que l'un des policiers en uniforme ouvrait leurs sacs.

      À l'étonnement de Cassie, elle vit le flic prendre trois téléphones portables et deux portefeuilles dans le sac à dos rose fluo de la plus grande des filles.

      « Ce sont des pickpockets. Vérifiez vos sacs à main, mesdames et messieurs. Veuillez nous informer s’il vous manque quelque chose », déclara l'officier.

      Cassie saisit sa veste, soulagée de sentir son téléphone bien planqué dans la poche intérieure. Puis, elle baissa les yeux vers son sac à main et elle eut un haut-le-cœur en voyant que la fermeture Éclair était ouverte.

      « Mon portefeuille a disparu », déclara-t-elle. « Quelqu'un l'a volé. »

      Le souffle court et anxieuse, elle suivit la police hors de la queue jusqu’au petit bureau de sécurité situé à proximité. Les deux pickpockets attendaient déjà là-bas, les deux en larmes, alors que la police déballait leurs sacs.

      « Est-ce qu’il y a quelque chose à vous, madame ? » demanda l'officier en civil, indiquant les téléphones et les portefeuilles placés sur le comptoir.

      « Non, il n’y a rien à moi. »

      Cassie avait envie de fondre en larmes. Elle regarda l'un des policiers renverser le sac à dos, espérant qu'elle verrait tomber son portefeuille en cuir usé, mais le sac était vide.

      Le policier secoua la tête, agacé.

      « Ils les font passer vers l’extrémité de la file et les mettent hors de vue très rapidement. Vous étiez devant les voleuses, donc le vôtre a probablement été volé il y a un moment. »

      Cassie se tourna et fixa les filles. Elle espérait que tout ce qu'elle ressentait et pensait à leur sujet se reflétait sur son visage. Si le flic n'avait pas été là, elle les aurait injurié, leur aurait demandé de quel droit elles gâchaient sa vie. Elles ne mouraient pas de faim ; elle pouvait voir leurs nouvelles chaussures et vestes de marque. Elles doivent rechercher des sensations fortes à bon compte ou faire cela pour acheter de l'alcool ou de la drogue.

      « Toutes mes excuses, madame », poursuivit l'officier de police. « Si cela ne vous dérange pas d'attendre quelques minutes, nous aurons besoin de vous pour faire une déclaration. »

      Une déclaration, Cassie savait que ce n’était pas pour elle.

      Elle ne voulait pas du tout être le centre d’intérêt de la police. Elle ne voulait pas leur donner son adresse, ni dire qui elle était, ni avoir ses coordonnées dans un rapport officiel ici au Royaume-Uni.

      « Je vais juste dire à ma sœur que je suis ici », dit-elle en mentant à l'officier.

      « Pas de problème. »

      Il se détourna, parlant sur son talkie-walkie, et Cassie sortit précipitamment du bureau.

      Son portefeuille était déjà de l'histoire ancienne, il avait disparu. Elle n'avait aucun moyen de le récupérer, même en rédigeant une centaine de déclarations de vol. Elle décida donc de faire ce qui lui paraissait être la meilleure chose : s'éloigner du London Eye et ne jamais y revenir.

      Quel désastre avait été cette sortie. Elle avait tiré beaucoup d'argent ce matin-là, et ses cartes bancaires avaient également disparu. Elle ne pouvait pas aller dans une banque pour retirer de l'argent parce qu'elle n'avait pas de pièce d'identité avec elle - son passeport était à la pension et elle n’avait pas le temps d’aller le chercher, car elle avait prévu de rejoindre son amie Jess pour le déjeuner, directement du London Eye.

      Une demi-heure plus tard, encore secouée par l’incident, consternée par la somme d'argent qu'elle avait perdue et profondément ennuyée par Londres, Cassie entra dans le pub où elles avaiennt rendez-vous. Elle était en avance sur le coup de feu du déjeuner, et demanda à la serveuse de leur réserver une table d'angle pendant qu'elle allait aux toilettes.

      Se regardant dans le miroir, elle lissa ses cheveux auburn ondulés et tenta un sourire joyeux. L'expression ne lui était pas familière. Elle était sûre d'avoir perdu du poids depuis qu'elle et Jess s’étaient vues pour la dernière fois, et elle pensait d'un œil critique qu'elle avait l'air trop pâle et trop stressée - et ce n'était pas seulement dû à la contrariété qu'elle venait de vivre.

      Elle sortit des toilettes, juste à temps pour voir Jess entrer dans le pub.

      Celle-ci portait la même veste qu'elle avait lors de leur première rencontre, il y a plus d'un mois, toutes les deux en route pour des emplois au pair en France. La voir lui ramena des souvenirs à la mémoire. Cassie se souvenait de ce qu'elle avait ressenti en montant dans l'avion. Effrayée, indécise et ayant de sérieuses réserves sur la famille à laquelle elle avait été affectée. Celles-ci se révélèrent bien fondées.

      En revanche, Jess était employée par une famille charmante et sympathique, et Cassie se disait qu'elle avait l'air très heureuse.

      « C'est bon de te voir », déclara Jess en serrant fort Cassie. « Quel plaisir.»

      « C'est super, mais je suis dans la merde », avoua Cassie.

      Elle expliqua alors le vol à la tire de la matinée.

      « Non ! C’est terrible. Quelle manque de veine qu’ils aient trouvé d'autres portefeuilles, et pas le tien. »

      « Pourrais-tu me prêter de l'argent pour le déjeuner et les tickets de bus pour rentrer à ma pension ? Je ne peux même pas retirer de l'argent dans une banque sans mon passeport. Je te le rendrai dès que je pourrai me connecter. »

      « Bien sûr. Ce n'est pas un prêt, c'est un cadeau. La famille pour laquelle je travaille est venue à Londres pour un mariage, et ils sont tous à Winchester avec la mère de la mariée aujourd'hui, alors ils m'ont filé de l'argent pour profiter de Londres toute la journée. Après cela, je vais à Harrods. »

      Jess secoua ses cheveux blonds en riant, tout en donnant de l'argent à Cassie.

      « Hé, on se prend un selfie ? » suggéra-t-elle, mais Cassie refusa.

      « Je ne suis absolument pas maquillée », expliqua-t-elle. Jess rit et rangea son téléphone.

      L’absence de maquillage n'était pas la vraie raison, bien sûr ; elle faisait de son mieux pour rester incognito. La première chose qu'elle avait faite, après son arrivée à Londres, avait été de changer ses paramètres de médias sociaux, les rendant totalement privés. Des amis bien intentionnés pourraient dire quelque chose avec toutes les conséquences qu’on peut imaginer. Elle ne voulait pas que quelqu’un sache où elle était. Pas son ex-petit ami retourné aux États-Unis, et certainement pas son ex-employeur et ses avocats en France.

      Elle avait pensé qu'elle se sentirait en sécurité une fois qu'elle aurait quitté la France, mais elle n'avait pas réalisé à quel point l'Europe entière était accessible et interconnectée. Retourner directement aux États-Unis aurait été un choix plus judicieux.

      « Tu as l'air en pleine forme – as-tu perdu du


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