Avant Qu’il Ne Blesse. Блейк Пирс

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Avant Qu’il Ne Blesse - Блейк Пирс


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effet. Mais l’enquête est dans l’Utah. Et il faut que nous soyons dans l’avion vers cinq heures du matin. »

      Patricia leva la tête vers eux pour la première fois depuis leur retour, son attention étant restée portée vers Kevin pendant tout ce temps. « Rien de dangereux ? demanda-t-elle.

      – Pas plus que d’habitude, dit Mackenzie. Mais si nous vous évoquons tout cela à toutes les deux, c’est parce que nous nous sommes dit que c’était vraiment inattendu que vous soyez ensemble ici. Donc Maman… tu avais prévu de rester en ville pour deux jours, c’est ça ?

      – Oui, c’est ça.

      – Et toi, dit Ellington en se tournant vers sa mère, tu as débarqué sans prévenir, ce qui me laisse penser que tu n’avais rien de prévu pour bientôt. C’est juste ?

      – Je comptais rentrer par avion demain mais je n’ai aucun projet concret, non.

      – Ce serait possible que tu annules ta chambre d’hôtel et obtienne un remboursement, Maman ? » demanda Mackenzie.

      Patricia sembla saisir où l’on voulait en venir. Elle regarda Kevin, sourit d’un air radieux puis se tourna de nouveau vers sa fille avec un peu d’appréhension. « Mackenzie… je ne sais pas. Ca me fait envie, c’est certain. Bien sûr que je le souhaite. Mais es-tu sûre ?

      – Ca vous concernerait toutes les deux, dit Mackenzie. Si Frances est d’accord. Deux ou trois jours tout au plus, je pense. Vous êtes partantes pour ça ? »

      Les larmes qui coulèrent des yeux de sa mère constituèrent la réponse que Mackenzie attendait. Puis Patricia acquiesça et se releva. Lorsqu’elle s’approcha pour prendre sa fille dans ses bras, Mackenzie sut à peine comment se comporter. Elle étreignit sa mère en retour, ne sachant trop ce que cela signifiait, mais sentant que c’était un peu forcé et gênant. Cela faisait-il vraiment aussi longtemps depuis qu’elles s’étaient serrées dans les bras l’une de l’autre, guidées par l’émotion plutôt que par convention sociale ?

      « Vous pouvez compter sur moi aussi, dit Frances. Je n’ai des vêtements de rechange que pour un jour ou deux mais je peux faire une lessive.

      – Mackenzie, je ne sais même pas par où commencer, dit Patricia. Ca fait si longtemps depuis que je me suis occupée d’un bébé et…

      – C’est comme de faire du vélo, la rassura Frances. Et le petit Kevin est un ange. Il n’y a jamais de problème.

      – Et nous vous laisserons un emploi du temps, dit Mackenzie.

      – Ainsi que le numéro de téléphone du docteur, des pompiers et du centre antipoison » ajouta Ellington pour plaisanter.

      Lorsque personne ne rit, il grimaça et sortit de la pièce à pas lents. Kevin, assis par terre, fut le seul à fournir une réponse en tendant son cou pour voir où son papa s’en allait.

      « Tu penses pouvoir y arriver, mon chéri ? » demanda Mackenzie en s’asseyant au sol à côté de lui.

      Pour toute réponse, il fit son sourire habituel en plus de ses grands yeux brillants, tandis qu’il levait la tête vers sa mère et les deux femmes plus âgées derrière elle.

      CHAPITRE CINQ

      Parvenus environ à mi-chemin de leur vol direction l’Utah, Mackenzie en était déjà à sa seconde tasse du café amer de l’avion tandis que des premiers signes d’inquiétudes commençaient à s’insinuer en elle. Elle regarda par la fenêtre, la lumière du petit matin s’épanouissant à l’horizon, puis vers Ellington.

      « Tu as toujours confiance en notre arrangement ? lui demanda-t-elle.

      – Oui. Pourquoi ? Tu as changé d’avis ?

      – Non. Mais je connais ma mère. Je veux dire, il est évident qu’elle est en train de changer et d’améliorer sa vie, et j’espère que passer du temps avec Kevin ne fera qu’accélérer ce processus. Mais je connais ma mère. Je sais combien elle peut être entêtée et sur la défensive. Je ne peux m’empêcher de me demander si le fait d’avoir nos mères réunies ne va pas se transformer en un match de catch.

      – Tant qu’elles gardent Kevin en vie, ça me convient. Mais je parierais de l’argent sur ta mère au fait. »

      Elle put voir qu’il était légèrement inquiet mais essayait d’avoir l’air du mari sûr de lui sur lequel elle pouvait compter. Tout au long de leur mariage et des années passées à travailler ensemble auparavant, il avait appris quand il devait assumer ce rôle et aussi quand il devait faire un pas en arrière et la laisser prendre les devants. Il devenait vraiment doué pour exécuter ces deux choses, à savoir quel rôle il devait prendre en fonction des occasions. Elle soupira, regarda de nouveau par le hublot et lui prit la main.

      « Hé, Mac ? Tout va bien, vraiment. Ca va être génial. C’est ça d’avoir une famille, tu sais ? Les beaux-parents, les proches, tout ça.

      – Je sais. Mais aujourd’hui, il s’agit de ma mère. Et si demain, c’est ma sœur qui débarque et veut brusquement jouer son rôle de tante ?

      – Alors tu devras la laisser faire. Ou du moins, la laisser essayer.

      – Oh, mais tu ne connais pas Stephanie…

      – Et je ne connaissais pas ta mère jusqu’à hier. Et cependant nous voilà, en plein ciel tandis qu’elle et ma mère sont en bas, à s’occuper de notre fils. Et si je peux être honnête… ?

      – Je t’en prie.

      – Je pense que tu t’inquiètes de ne pas être inquiète. Toi et moi avons été ébranlés que tout se passe aussi naturellement. Peut-être que nous avons juste besoin de l’accepter et de nous concentrer sur notre enquête. Nos mères nous ont élevés et tout s’est bien fini pour nous après tout.

      – En effet, hein ? demanda-t-elle avec un sourire.

      – Eh, suffisamment en tout cas. »

      Mackenzie continua de boire son café à petite gorgées et fit exactement ce qu’Ellington suggérait, détourner ses pensées du résultat surprenant qui s’était déroulé chez eux pour reporter son attention sur l’enquête.

***

      Ils conduisirent dans leur voiture de location sur une vingtaine de kilomètres dans les environs de Salt Lake City, prêts à devancer d’une heure l’estimation de McGrath selon laquelle ils arriveraient à midi. La ville où la femme sans identité avait été tuée était une jolie petite localité appelée Fellsburg. C’était une ville plutôt chic, le genre de lieu qui prospérait uniquement du fait de sa proximité d’avec Salt Lake City. Mackenzie se dit que la majorité de la population devait faire le trajet tous les jours, travaillant là-bas puis rentrant chez eux, dans l’un des nombreux quartiers de Fellsburg.

      Se reportant aux notes et instructions dans le dossier que McGrath leur avait envoyé par email, Ellington conduisit jusqu’à un lotissement baptisé Plainsview. Il ressemblait aux deux autres lotissements qu’il leur avait fallu traverser pour venir jusque-là – des maisons à deux étages, comme découpées à l’emporte-pièce. Des pelouses bien tondues, un bon éclairage de rue avec des lampadaires environ tous les trente mètres.

      Mais ils n’eurent pas à s’aventurer loin dans Plainsview. Au bout de quatre maisons, ils virent une voiture de police garée d’un côté de la rue. C’était celle de l’officier avec qui ils avaient convenu d’un rendez-vous lorsque Mackenzie lui avait téléphoné de l’aéroport pour prévenir de leur arrivée. Il descendait déjà de sa voiture de patrouille quand Ellington se gara derrière lui.

      Tous trois firent connaissance entre les deux voitures, chacun se présentant. Le badge et l’insigne qu’il portait à sa poitrine indiquaient qu’il s’agissait du Sheriff Burke.

      « Agents, dit Burke. Merci d’être venus. Je suis


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