La Liaison Idéale. Блейк Пирс

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La Liaison Idéale - Блейк Пирс


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Jessie.

      Cependant, avant qu’il ait pu répondre, ils atteignirent la porte. Un agent baraqué du nom de Lester se tenait juste devant la zone bouclée. Il avait l’air aussi méfiant que l’agent du dehors, mais moins nerveux. Jessie remarqua que Ryan ne lui montrait pas son badge.

      – Cette zone est interdite, dit brusquement l’agent Lester. Police. L’agent stationné devant aurait dû vous le dire.

      – Ah bon ? chuchota Ryan sur un ton étrange et peu policier. Que s’est-il passé ? Vous pouvez me le dire.

      – Je n’en ai pas le droit, dit sèchement Lester. Êtes-vous un résident de ce bâtiment, monsieur ? On ne peut pas laisser les civils se promener sur une scène de crime.

      – Oh non, ce serait inacceptable, convint Ryan d’un ton mielleux. Ce serait presque aussi mal qu’en retirer un cadavre avant que les policiers en fonction n’aient pu examiner la scène. Qu’en pensez-vous ?

      En entendant cette question, l’agent plissa les yeux. Maintenant, il était entièrement conscient qu’il se passait quelque d’inhabituel.

      – Qui êtes-vous, monsieur ? demanda-t-il d’un ton dont la brusquerie contenait maintenant un soupçon d’appréhension.

      – Certainement pas un agent de la Vallée, dit Ryan d’une voix tonitruante.

      – Monsieur … commença à dire l’agent, visiblement sidéré.

      – Ça va, Lester, dit un policier chauve au torse puissant qui arriva derrière lui. Tu ne sais pas qui c’est ? C’est le célèbre inspecteur Ryan Hernandez du Poste Central. Tu peux le laisser entrer, mais assure-toi de lui demander son autographe avant qu’il ne parte.

      – Sergent Costabile, je présume ? demanda Ryan en levant les sourcils.

      – C’est ça, dit Costabile avec un sourire moqueur. À quoi devons-nous l’honneur de votre présence, inspecteur ? Vous voulez montrer à votre jolie amie aux longues jambes comment vit l’autre moitié des habitants de la Vallée ?

      – Ma ‘jolie amie aux longues jambes’ est en fait la profileuse criminelle Jessie Hunt. Vous savez, c’est elle qui attrape les tueurs en série presque aussi souvent que vous les maladies vénériennes.

      Il y eut un long silence gêné pendant lequel Jessie pensa que Costabile allait tout simplement sortir son arme et abattre Ryan. Le sourire mauvais du policier disparut et fut remplacé par un air renfrogné mauvais. Au bout de ce qui sembla être une éternité, le sergent laissa échapper un gros rire bruyant et sans joie.

      – J’imagine que je méritais ça, dit-il en jetant un coup d’œil à Jessie sans avoir l’air assagi, ne serait-ce qu’un peu. Je n’aurais pas dû avoir l’impolitesse de vous dédaigner, Mme Hunt. Votre réputation vous précède. Je ne peux qu’imaginer quelle loterie policière nous permet de bénéficier de votre génie singulier ce soir. Qu’est-ce qui vous emmène ici, si je puis demander ?

      Jessie avait terriblement envie de répondre à la moquerie de cet homme avec quelques réflexions bien trouvées de son cru, mais elle ne voulait pas déranger le plan que Ryan semblait avoir prévu quel qu’il soit, donc, elle réprima son dédain.

      – Je crains de ne pouvoir le dévoiler franchement, dit-elle d’un air désolé, mais je vais laisser l’inspecteur Hernandez vous révéler ce qu’il pourra.

      – Merci, Mme Hunt, dit Ryan en jouant aisément le jeu de Jessie. Nous étions en train de conclure une interrogation aux alentours, puis on nous a avertis de l’existence de cette affaire. Elle semblait ressembler à une autre affaire sur laquelle nous enquêtons et nous avons pensé que nous devrions nous y intéresser en priorité.

      – Vous pensez que c’est lié à une affaire sur laquelle vous travaillez ? demanda Costabile d’un air incrédule.

      – C’est possible, dit Ryan. Pour tirer des conclusions sérieuses, nous devons examiner le corps. Bien sûr, nous ne voulons pas vexer les policiers déjà assignés. De qui s’agit-il ?

      Costabile regarda fixement Ryan en remarquant son ton provocateur. Il était clair que Ryan savait qu’il n’y avait encore aucun policier sur la scène de crime. Costabile sembla se demander s’il fallait qu’il réponde sérieusement à la question manifeste de Ryan ou à la question sous-jacente qui demandait ce qui se passait exactement ici.

      – L’inspecteur Strode devrait arriver bientôt, dit-il finalement d’un ton d’une politesse troublante. Cela dit, nous étions en train de préparer le corps pour examen chez le médecin légiste. Tout a l’air très simple. Nous ne voulions pas utiliser les ressources de la section sans que ce soit nécessaire.

      – Bien sûr, bien sûr. Je comprends, répondit Ryan en utilisant la même politesse officielle mais non sincère que Costabile. Toutefois, nous devrions peut-être jeter un coup d’œil ici pour ne pas compromettre la scène. Il s’agit donc bien d’une adolescente poignardée dans son propre lit … combien de fois ?

      Costabile rougit et sembla déployer des efforts immenses pour garder son calme.

      – Neuf … d’après ce que nous savons.

      – Neuf fois ? répéta Ryan. Cela me paraît beaucoup. Ça ne vous semble pas beaucoup, Mme Hunt ?

      – Oui, ça paraît beaucoup, convint Jessie.

      – Oui, beaucoup, ajouta Ryan avec emphase. Donc, nous devrions peut-être mettre les points sur les i avant d’enfouir la jeune fille dans un sac en plastique et de la faire voyager dans les rues pleines de nids de poule de la Vallée. Vous savez, juste par souci de minutie.

      Il sourit gentiment comme s’il avait seulement parlé du temps qu’il faisait. Costabile ne lui rendit pas son sourire.

      – Est-ce que vous prenez le contrôle de cette enquête, inspecteur ? demanda impassiblement le sergent sans réagir sur la moquerie des nids de poule.

      – Pas à ce stade, Sergent. Comme je l’ai dit, nous voulons juste voir si ce meurtre correspond à notre autre enquête. Vous n’allez pas nous refuser l’accès au corps, n’est-ce pas ?

      Cette question mena à un autre silence gênant. Jessie regarda un autre policier du nom de Webb arriver de l’intérieur de l’appartement et se placer juste derrière Costabile. Il tenait la main droite désagréablement près de l’étui de son arme. Quand Jessie jeta un coup d’œil derrière elle, elle vit que l’agent Lester avait maintenant franchi le cordon de la police et se tenait derrière eux en prenant la même posture avec la main dans la même position.

      Costabile baissa le regard vers ses chaussures et ne bougea plus pendant plusieurs secondes. Ryan regardait fixement le haut de la tête de l’homme sans cligner des yeux. Jessie craignait de respirer. Finalement, Costabile leva le regard. Sur son front, une veine était gonflée. Ses yeux à moitié fermés luisaient de colère. Sans se presser, il les ouvrit complètement et son corps sembla se détendre légèrement.

      – Entrez, dit-il en agitant la main en un geste exagérément accueillant.

      Ryan avança et Jessie le suivit. Quand elle entra dans l’appartement, elle se rappela qu’elle avait le droit de recommencer à respirer.

      CHAPITRE CINQ

      C’était difficile de rester concentré.

      Avec toute la testostérone qu’il y avait dans l’appartement, Jessie craignait encore un peu qu’une fusillade ne se déclenche à tout moment.

      Elle traversa l’endroit en essayant d’oublier l’animosité qui couvait sous la surface. Elle avait besoin d’avoir les idées claires, maintenant. Le médecin légiste allait sans doute se concentrer sur l’état du corps et les techniciens de la scène de crime allaient chercher des éclaboussures de sang ou des empreintes digitales, mais elle devait être consciente de tout ce qui contribuait à la dimension psychologique de la victime. Même le plus petit


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