L’Assassin Zéro. Джек Марс

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L’Assassin Zéro - Джек Марс


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ça,” répondit-elle fermement. Elle ne l’avait jamais appelé Zéro. Venant d’elle, c’était comme si elle l’engueulait. “Parce que ce n’est pas son boulot d’être là. C’est le tien. Tout comme c’est mon boulot de me mouiller pour toi, encore et encore. Mon boulot est aussi de te dire où tu dois aller et ce que tu dois faire.” Elle tapa deux fois du doigt sur la tablette. “Voilà où tu vas et ce que tu vas faire.”

      Zéro baissa les yeux vers l’écran lisse et poli qui reflétait son image. Il avait bêtement cru que Maria et lui pourraient rester amis après tout ce qu’ils avaient traversé. Mais voilà comment ça allait finir : elle était sa patronne et il vivait mal le fait qu’elle lui donne des ordres.

      Il n’aimait pas du tout cette sensation, et encore moins l’idée que le président ordonne qu’il prenne part à cette affaire. Selon lui, c’était un gâchis monumental de ses compétences. Mais il garda ces pensées pour lui.

      “Regardez les choses en face.” Le ton de Maria s’était radouci, mais elle ne regardait directement aucun d’eux deux. “Nous avons une guerre commerciale contre la Chine sur les bras. Nos liens avec la Russie sont presque rompus. L’Ukraine est remontée contre nous. La Belgique et l’Allemagne sont toujours en colère depuis le mois dernier parce qu’ils pensent qu’on a mené une opération non autorisée. Personne ne croit en notre leadership… et encore moins nos propres citoyens. Nous n’avons même pas encore de vice-président.” Elle secoua la tête. “Nous ne pouvons pas permettre la possibilité d’une attaque sur le sol américain, même si c’est juste une possibilité. Pas si on peut l’empêcher.”

      Zéro voulait protester. Il voulait pointer du doigt le fait que l’efficacité de deux hommes, hautement entraînés ou pas, était quand même bien pâle à côté de l’effort coopératif des différentes autorités. Il pouvait tout à fait comprendre pourquoi ils n’en faisaient pas un sujet public mais, quand même, s’ils voulaient vraiment trouver ces gens et s’ils pensaient réellement qu’une attaque aux USA était probable, ils auraient pu diffuser une note aux autorités, en commençant par les zones côtières de la Floride, de la Louisiane, du Texas, les cibles potentielles les plus probables en prenant en considération l’attaque de La Havane. Faire en sorte que le gouvernement cubain enquête sur le bateau disparu. Qu’ils travaillent ensemble, comme il se devaient de le faire, afin de protéger leurs citoyens respectifs et qui que ce soit d’autre pouvant être potentiellement touché.

      Et Zéro était sur le point de le suggérer à voix haute quand, avant qu’il n’en ait eu le temps, le téléphone mobile de Maria sonna.

      “Une seconde,” leur dit-elle avant de répondre avec son typique : “Johansson.”

      Puis, son visage se figea et son regard croisa celui de Zéro. Il avait déjà vu cette expression plusieurs fois… beaucoup trop de fois même. C’était une expression choquée et horrifiée.

      “Envoyez-moi toutes les infos,” dit Maria au téléphone, d’une voix grave. Elle raccrocha, et il savait déjà ce qu’elle allait leur dire avant même qu’elle ne le prononce.

      “Il y a eu une attaque sur le sol américain.”

      CHAPITRE HUIT

      Déjà ? Zéro fut estomaqué par la vitesse avec laquelle une deuxième attaque avait eu lieu. Il avait clairement sous-estimé la gravité de la situation.

      Mais il fut encore plus choqué quand Maria leur annonça elle avait eu lieu.

      “L’attaque a eu lieu dans une petite ville du Midwest.” Maria regardait l’écran de la tablette, lisant tous les documents qu’elle avait reçus. “Un endroit du nom de Springfield, au Kansas… huit-cent-quarante-et-un habitants.”

      “Au Kansas ?” répéta Zéro. S’ils avaient fait le chemin jusqu’au Kansas depuis La Havane, ça voulait dire… “Ils ont forcément voyagé par avion.”

      “Ce qui signifie que c’était prévu,” ajouta Strickland. Le jeune agent se leva soudain, comme s’il pouvait faire quoi que ce soit en ce moment-même. “Mais pourquoi ? Quel pouvait bien être leur but en attaquant une petite ville rurale du Kansas ?”

      “Aucune idée,” murmura Maria. Puis, elle couvrit sa bouche à deux mains. “Oh mon dieu.” Elle leva des yeux écarquillés vers Zéro. “Il y avait une parade. Des étudiants, des familles… des enfants.”

      Zéro prit une profonde inspiration, s’efforçant de mettre mentalement de la distance entre la part en lui qui était père et ancien professeur, et la part en lui qui était agent. “Quels sont les dégâts ?”

      “On ne sait pas encore,” répondit Maria en regardant de nouveau la tablette. “Ça vient juste de se produire. Le premier appel au 911 a été passé il y a vingt-trois minutes. Mais…” Elle déglutit. “Les rapports initiaux des premiers secours font état de seize morts sur les lieux de l’attaque, même si c’est certainement plus.”

      Strickland faisait les cent pas le long de la petite salle de conférence, comme un lion qui attend de sortir de sa cage. “Si ça se trouve, certaines des pertes ne sont pas entièrement le résultat de l’arme. Certaines doivent être dues à la panique.”

      “Mais c’est peut-être justement le but,” murmura Zéro.

      “Attendez, on a une vidéo qui vient d’arriver.” Maria inclina la tablette, et les deux hommes se rapprochèrent d’elle afin de voir. Elle appuya sur lecture et l’écran afficha la perspective tremblante de quelqu’un en train de filmer avec un téléphone mobile. La scène montrait l’artère principale de la petite ville, avec l’angle de la caméra dirigé vers le haut de la rue, montrant les trottoirs couverts de monde et de chaises des deux côtés de l’avenue.

      De l’angle de la rue, arrivait un groupe de jeunes gens en uniformes verts et blancs, une fanfare frappant en rythme sur des instruments dont la musique se mêlait au bruit des cris et des applaudissements de la foule.

      “Ils sont presque là, Ben !” dit une joyeuse voix féminine, sûrement la femme qui tenait le téléphone. “Tu es prêt ? Fais coucou à Maddie !”

      La caméra fut brièvement baissée, montrant un petit garçon qui n’avait pas plus de cinq ou six ans, avec un énorme sourire aux lèvres, alors qu’il saluait le groupe en approche. Puis, la caméra se remit à filmer la parade, montrant un groupe de garçons en maillots verts qui arrivait derrière la fanfare : apparemment une équipe de football, jetant par poignées des bonbons contenus dans des seaux.

      Un nœud d’effroi se forma dans l’estomac de Zéro, sachant que le désastre était sur le point d’avoir lieu.

      La transition ne fut pas soudaine. Elle fut lente et bizarre, se déroulant sur les quelques secondes qui suivirent. Zéro se pencha plus près, avec appréhension, mais en même temps absorbé par ce qu’il voyait.

      Tout d’abord, la caméra descendit légèrement, et il entendit à peine la femme qui murmurait, “Est-ce que quelqu’un ressent ça ? Qu’est-ce que c’est… ?”

      Presque en même temps, plusieurs membres de la fanfare s’arrêtèrent. Un par un, les instruments cessèrent de jouer, alors que des gémissements et des cris confus remplaçaient les applaudissements.

      Une trompette tomba par terre, puis un corps. Les membres de la fanfare trébuchèrent. Derrière eux, les garçons en maillots de football s’arrêtèrent de marcher. La caméra fut fortement secouée, tandis que la femme balayait la zone de gauche à droite, cherchant la source de tout ça, ou essayant peut-être de trouver un sens à ce qui était en train de se produire.

      “Ben ?” hurla-t-elle. “Ben !”

      Des cris s’élevèrent de la foule qui partait dans tous les sens. En l’espace de deux secondes, Zéro fut témoin d’un chaos absolu. Les gens se piétinaient les uns les autres, se prenaient la tête à deux mains, se pliaient en deux ou tombaient à la renverse. Puis, le téléphone tomba par terre et


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