L’alibi Idéal. Блейк Пирс

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L’alibi Idéal - Блейк Пирс


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de bois de construction suggéraient que les propriétaires avaient essayé d’y remédier.

      Ryan montra son badge et un policier en uniforme souleva le cordon de police pour qu’ils puissent passer dessous et aller à la porte d’entrée. Ils croisèrent l’agent Pete Clark, policier vétéran avec une boule à zéro grise et des bras de figurine de super-héros. Célèbre à la section pour être un homme qui va droit au but, il ne les déçut pas.

      – Comment ça va, Pete ? demanda Ryan quand ils le croisèrent au perron.

      – Alors que les Dodgers allaient entrer dans le treizième tour de batte, on m’a appelé, donc, je ne vais pas très bien. Cette affaire m’a gâché la soirée, en somme.

      – Désolé que ce fichu meurtre t’ait empêché de regarder ta partie de base-ball, répondit Ryan avec une compassion de façade. Tu veux bien nous expliquer ce qui s’est passé ici ?

      – Pas de problème, dit Clark, passant en mode professionnel sans s’offenser aucunement de l’ironie de Ryan. Suivez-moi.

      Avant d’entrer dans la maison, Jessie prit le temps de rassembler ses pensées. Tout ce qu’elle allait voir pourrait devenir un indice qui lui permettrait de comprendre l’état d’esprit de l’assassin. Elle entra en écartant toute pensée de demi-sœurs troublées et de femmes enlevées. Quand Clark les emmena dans le hall en marchant lourdement sur le plancher affaissé et irrégulier, il les mit au courant.

      – La victime est une femme de vingt-neuf ans, mariée, sans enfants. Son mari venait de la remmener de l’aéroport international de Los Angeles suite à une conférence qui avait eu lieu hors de la ville. Il est allé se doucher pendant qu’elle se préparait un en-cas. Quand il est sorti de la douche, il l’a trouvée morte sur le sol de la cuisine. Elle avait été poignardée onze fois dans le bas du dos. La nourriture était encore sur l’îlot de la cuisine, avec un économe couvert de sang. Elle tenait un couteau de boucher, mais il semble qu’elle n’ait pas eu la possibilité de s’en servir.

      Ils arrivèrent dans la cuisine, où un autre agent leur donna des chaussons à mettre par-dessus leurs chaussures. Jessie vit la victime allongée face contre terre de l’autre côté de l’îlot. Elle avait la tête détournée d’eux, vers la porte. Elle avait un énorme plâtre sur la jambe gauche. Le plâtre était taché de sang.

      – Au sol, nous avons trouvé des empreintes de bottes qui menaient à l’allée, ajouta Clark. Le mari dit qu’ils ne portaient jamais de chaussures dans la maison. Donc, les empreintes sont en cours d’analyse ; on n’a pas encore les résultats. L’équipe de la scène de crime dit aussi que la poignée de l’économe a été essuyée et qu’ils ne croient donc pas qu’ils vont pouvoir trouver quelque chose dessus.

      – Qui est la victime ? demanda Ryan.

      – C’est ça le plus fou, répondit Clark. C’est une des femmes kidnappées qui se sont échappées récemment. Elle s’appelait Morgan Remar.

      Jessie tendit machinalement la main pour s’appuyer contre l’encadrement de la porte. Ryan se tourna vers elle, non moins choqué.

      – En êtes-vous sûr ? demanda-t-il à Clark.

      – Oui. Son mari nous a dit qu’elle se sentait finalement assez bien pour repartir travailler demain pour la première fois depuis son enlèvement. C’est vraiment une honte.

      Quand elle fut sûre de pouvoir rester debout sans assistance, Jessie contourna l’îlot pour voir clairement le visage de la victime. Malgré le visage bleu pâle et les yeux marron vides et vitreux, Jessie reconnut la femme qu’elle avait vue sur les photos du dossier, même si ses cheveux marron clair étaient beaucoup plus courts maintenant parce qu’on les lui avait coupés à l’hôpital. C’était bien la femme qu’elle devait retrouver le lendemain.

      – Y a-t-il des traces de vol ? demanda-t-elle doucement, étonnée d’entendre sa propre voix. A-t-on pris quelque chose ? Des objets de valeur ? Son sac à main ?

      – Pour autant que nous sachions, rien, dit Clark.

      – Où est le mari ? demanda Ryan.

      – Il est dans la chambre. Il est vraiment secoué. Pour moi, il est sous le choc. Les médecins veulent l’emmener à l’hôpital, mais il ne veut partir que quand ils auront emmené le corps de sa femme. Il dit qu’il ne peut pas la laisser ici.

      – Savons-nous s’il a un casier judiciaire ? demanda Ryan.

      Jessie répondit avant que Clark ne le puisse.

      – Il n’en a pas, dit-elle. Il a été arrêté pour une bagarre dans un bar près du campus quand il était étudiant de premier cycle à l’université de Californie à Los Angeles mais, plus tard, les poursuites ont été abandonnées.

      – Comment le savez-vous, Hunt ? demanda Clark, stupéfait.

      – Je fournis à une amie détective privée des services de consultant pour l’affaire d’enlèvement, dit-elle. En fait, j’ai lu le dossier de Morgan ce soir. Je sais tout sur le parcours scolaire des deux Remar, sur leur rencontre, je connais leur date de mariage et je sais combien de temps ils ont exercé leur profession. Je savais même qu’ils habitaient à West Adams. Pourtant, je n’avais pas fait le lien.

      – Pourquoi l’aurais-tu fait ? demanda Ryan. Je veux dire, il y avait combien de chances que ce soit la même victime ?

      – C’est à creuser, marmonna Jessie plus pour elle-même que pour Ryan.

      – Que dites-vous ? lui demanda Clark d’un air sceptique. Celui qui l’a kidnappée serait revenu finir le boulot ? Ça ne ressemble pas à son mode opératoire, d’après ce que j’ai vu.

      – Vous avez raison, admit Jessie. Ça n’y ressemble pas. Cela pourrait n’être qu’une coïncidence, une terrible malchance.

      – Ou alors, ajouta Ryan, c’est peut-être que M. Remar a décidé de profiter de la situation pour se débarrasser de sa femme. Avec son enlèvement, il aurait eu le moyen idéal de faire accuser quelqu’un d’autre. Nous devrions lui parler avant qu’il ait le temps de se remettre.

      – Allez-y, dit Clark. Le corps ne sera pas emporté avant au moins vingt minutes. Comme il ne veut pas bouger avant ce moment-là, ça vous donne l’occasion idéale.

      Il les emmena vers la chambre principale, où Ari Remar était assis sur le rebord du lit, voûté, la tête dans les mains. Il perdait ses cheveux et avait décidé de ne pas le cacher mais tout simplement de se faire raser la tête ; il lui restait donc un tout petit peu de cheveux au sommet et à l’arrière de la tête. Il avait l’air fragile et pitoyable dans son tee-shirt blanc et son short, les vêtements qu’il avait apparemment mis après s’être douché.

      Jessie l’imagina entrer dans la cuisine en espérant convaincre sa femme de venir au lit après une longue journée au cours de laquelle elle avait essayé de se détendre pour pouvoir repartir travailler pour la première fois le lendemain. Cependant, soudain, une autre image lui vint en tête, une image qu’elle ne pouvait pas ignorer. Elle se tourna vers Clark.

      – Est-ce que quelqu’un a vérifié la douche ? demanda-t-elle.

      – Que voulez-vous dire ? demanda-t-il.

      – Est-ce que l’équipe de la scène de crime a vérifié s’il y a des résidus de sang dans le bac de la douche, dans la grille d’évacuation ou dans les tuyaux dessous ?

      – Je vais voir, dit Clark.

      – Je vous en prie, insista-t-elle. Je suppose qu’ils vont aussi vérifier la poubelle pour voir s’il y a des vêtements tachés dedans.

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