Notre Honneur Sacré. Джек Марс
Читать онлайн книгу.révolution islamique de 1979.
– Mais s’ils avaient testé une arme nucléaire, on l’aurait su, remarqua Susan.
C’était la première fois qu’elle prenait la parole depuis le début de la réunion.
– Ce serait bien si c’était vrai, rétorqua Kurt. Des installations d’essais souterrains profonds prolifèrent partout dans le monde, très difficiles à repérer et cartographier. Des systèmes avancés de détection des radiations peuvent mesurer des radiations émises dans l’atmosphère, jusqu’à de très faibles quantités. Nous pouvons combiner ça avec notre capacité à mesurer la force et la direction des vents dominants, et déterminer avec une bonne précision d’où proviennent les radiations. Mais quand je dis une bonne précision, je veux dire dans un rayon de plusieurs centaines de kilomètres. Étant donné la proximité de l’Iran avec le Pakistan – qui est une puissance nucléaire connue et acceptée –, il est difficile de localiser une source de radiations et d’affirmer avec certitude qu’elle se trouve en Iran.
– Mais ces tests ont des signatures sismiques, argua Susan. Presque comme des tremblements de terre.
Kurt hocha la tête.
– Et c’est ce qui rend l’Iran doublement problématique. C’est l’un des endroits les plus actifs sismiquement sur la planète. Les séismes y sont courants et fréquemment dévastateurs. La catastrophe la plus récente s’est produite en 2003, quand un séisme de magnitude 6,6 a tué au moins 23 000 personnes dans la ville de Bam. Mais les catastrophes mises à part, l’activité sismique en Iran est quasiment constante. On la surveille quotidiennement. Écouter un grondement souterrain en Iran, c’est comme écouter les vagues rouler sur une plage. Ça arrive en permanence.
– Qu’est-ce que tu essaies de dire, Kurt ? lança Susan. Dis-le, simplement.
– L’Iran pourrait fabriquer et tester des armes nucléaires, répondit Kurt. Et on pourrait bien ne pas les découvrir.
Une idée s’imposa aussitôt à Luke. C’était juste un de ces trucs : il y a une question, et l’esprit crache la réponse. On n’aime pas la réponse, mais elle est là, évidente.
– Pourquoi n’enverrait-on pas une équipe d’infiltration ? proposa-t-il. Elle pourrait découvrir sur place si c’est du bluff ou non. Si ce n’est pas du bluff, elle repèrerait l’emplacement des armes nucléaires et y faire venir des frappes aériennes.
Certes, il n’avait pas encore en tête le plan tout entier, mais une fois prononcé à voix haute, il devinait que c’était la voix de la sagesse.
– Nous n’avons pas les personnes nécessaires sur place pour ce type de déploiement, remarqua un homme en uniforme kaki. Ça prendrait des semaines, voire des mois…
– Général, je ne suis pas de votre avis, le coupa Luke. Nous aurons des personnes sur place. Ma propre organisation, la Special Response Team, est prête à y aller.
CHAPITRE NEUF
08:15, heure normale de l’Est
Aile ouest
Maison-Blanche, Washington DC
– C’est une catastrophe, dit Susan. C’est dingue. Je ne vais pas le permettre.
Susan, Kurt et Kat Lopez retournaient à travers l’aile ouest vers le Bureau ovale. Les chaussures de Susan et de Kat claquaient sur le sol en marbre. Trois mastards du Secret Service marchaient dans leur sillage, et deux autres les précédaient.
Ils rejoignirent les doubles portes du Bureau ovale, flaquées de chaque côté d’un massif agent du Secret Service. Susan et la petite troupe qui l’entourait marchaient si vite qu’elle avait l’impression d’être transportée vers le bureau sur un tapis roulant. Elle sentait qu’elle perdait le contrôle. Elle n’avait pas voulu cette réunion. Deux mois plus tôt, envoyer ses meilleurs agents dans une mission potentiellement mortelle ne l’aurait pas autant secouée.
– Susan, on a un autre problème, annonça Kurt.
– Vas-y, achève-moi.
– Les Israéliens ne nous communiquent plus le décompte des victimes, ni ne nous tiennent au courant de leurs plans. Yonatan Stern est furieux. Il veut attaquer l’Iran immédiatement, et nous lui avons demandé de s’en abstenir. Il réduit déjà le Sud-Liban en poussière, mais le Hezbollah continue de lancer des missiles. Il qualifie ces attaques d’humiliation, ainsi que la menace iranienne sans moyen clair de riposter, et il nous en rend responsables. Il est prêt à expulser notre ambassadeur du pays. Il veut te parler en direct.
Susan secoua la tête.
– Cette journée devient de mieux en mieux.
Ils franchirent les doubles portes et entrèrent dans le Bureau ovale.
– Est-ce que tu veux que je planifie un rendez-vous téléphonique ? demanda Kat.
– Bien sûr. Je vais lui parler. Kurt, tu peux demander à quelqu’un de rédiger mes points à discuter ? Que suis-je censée lui dire ? Pourquoi tout le monde ne peut pas être juste ami ? Pourquoi on ne dit pas à ces types avec les missiles d’aller se faire foutre ?
– C’est ça, dit Kurt, qui s’isola dans un coin du bureau, déjà au téléphone.
Kat s’éclipsa par où ils étaient entrés.
Susan parcourut le Bureau ovale du regard. Devant elle, trois hautes fenêtres, dont les rideaux étaient écartés, donnaient sur la Roseraie. Dehors, c’était une journée ensoleillée de début d’hiver. Il y avait plusieurs personnes dans la pièce. Luke Stone était assis dans une chaise à haut dossier dans le coin salon. Sous ses pieds se trouvait le sceau du président des États-Unis. À côté de lui se tenait le gros Haley Lawrence, le secrétaire à la Défense, qui semblait avoir pris du poids – ce volume supplémentaire lui donnait l’apparence d’un bibendum, faisant beaucoup ressembler cet homme de plus d’un mètre quatre-vingt à un petit garçon.
Deux autres hommes étaient restés debout dans la pièce. Ils portaient des uniformes kaki et étaient dans la cinquantaine, estima Susan. Très musclés, coupe en brosse, ils auraient pu être jumeaux – Tweedledum et Tweedledee.
– Madame la présidente, se présenta Tweedledum, tendant la main vers elle. Je suis le général Steven Perkins de la Defense Intelligence Agency.
Elle lui adressa un signe de tête tandis qu’il lui serrait la main d’une ferme poigne militaire.
– Général…
Tweedledee vint également lui serrer la main.
– Madame la présidente, je suis Mike Sobchak de la Naval Intelligence.
– Amiral…
Susan leur adressa un signe de tête.
– Okay, messieurs, où en est-on ? Quel genre de plan avez-vous concocté, l’agent Stone et vous ?
Kurt était de retour, après avoir chuchoté dans son téléphone pendant onze secondes.
– Fermez la porte, s’il vous plaît, intima-t-il aux hommes du Secret Service.
– C’est une mission hautement confidentielle, déclara Haley Lawrence.
Susan haussa les épaules et fit un geste tournoyant de la main.
– J’imagine bien. Alors dites-moi.
– Nous envoyons une petite équipe en Israël dans un avion du département d’État2, expliqua Kurt. Nous avons déjà envoyé trois avions du département d’État depuis hier, donc pour ceux qui y prennent garde, ça peut ressembler à la même chose : des diplomates de crise qui arrivent en avion pour tenter de désamorcer la situation.
– Je suis sûre que nul ne se doutera que nous envoyons
2
Équivalent au ministère des Affaires étrangères aux USA.