AntiAmerica. T. K. Falco

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AntiAmerica - T. K. Falco


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occupées. Elle aperçut Brayden assis sur l'un des tabourets hauts en bois qui étaient alignés le long de la vitre. Son coude droit était posé sur le dessus de table allongé, sa main portant tout le poids de sa tête. Les gens autour de lui étaient trop occupés avec leur café et leurs ordinateurs portables pour lui prêter attention. Alanna lui tapota l'épaule puis lui tendit la main.

      — Donne-moi ton téléphone !

      Quand elle agita les doigts, il sortit le téléphone de sa poche avant.

      — Que veux-tu en faire ?

      Elle le lui arracha puis commença à parcourir ses applications.

      — Je t'appelle un Uber.

      — Je peux conduire...

      — Tu ne peux même pas marcher droit sans tomber sur de parfaits inconnus.

      Il leva la main droite dans sa direction.

      — C'était de ta faute, ça. Pourquoi diable me poussais-tu vers la porte ?

      — J'ai reçu un SMS menaçant du téléphone portable de Javier.

      — Ça disait quoi ?

      Elle entra son emplacement dans l'application, faisant mine de ne pas avoir entendu la question. Ses lèvres se retroussèrent en un ricanement alors qu'il reculait et se cognait dans le dessus de la table.

      — Il te faut apprendre la différence entre mystérieuse et grossière.

      Alanna était moins préoccupée par la photo que par le commentaire sur le partage d'informations privées. Elle ne menaçait pas de partager des secrets de Brayden. Elle n'avait jamais mis en lumière son histoire personnelle avec lui ou quelqu'un d'autre. Malgré le fait qu'il était son ami le plus proche qui était là pour elle à son plus bas et à chaque fois depuis lors. Ils ne pourraient probablement ne pas rester amis proches s'il était au courant de son passé. Elle lui rendit son téléphone.

      — Tu te sens mieux ?

      Il plissa brièvement les yeux.

      — Oui. Mon cerveau s'éclaircit.

      — Tu ferais mieux d'attendre dehors. Ta voiture sera là d'une minute à l'autre. Puis-je te faire confiance pour éviter les ennuis ?

      Il s'éloigna de la table pour se tenir debout sur ses deux pieds.

      — Peux-tu me faire confiance ? À toi de me le dire.

      La mâchoire d'Alanna trembla. La réplique l'avait prise au dépourvu. Quand il se précipita vers l'entrée, elle laissa échapper les seuls paroles d'adieu qu'elle pouvait trouver.

      — Appelle-moi quand tu auras des nouvelles de Javier.

      Elle commanda un café au lait glacé au comptoir pendant que Brayden attendait à côté d'un panneau de signalisation. Après avoir récupéré son verre, elle le vit entrer dans une Civic blanche. Elle but une gorgée de sa tasse en plastique réfrigérée tout en retournant jusqu'à sa place de parking. Alors qu'elle traversait la rue vers sa Corolla, une camionnette noire démarré son moteur à l'autre bout du pâté de maison. Elle s'arrêta une minute pour fouiller dans son sac à la recherche de ses clés avant de jeter un coup d'œil vers la camionnette. Elle était en train de s'éloigner imperceptiblement du trottoir.

      Alanna demeura calme en entrant dans son véhicule. Elle éloigna sa Corolla du trottoir avant d'appuyer sur le champignon pour couper la route à une voiture qui s'approchait. Tout en accélérant sur la voie de droite, elle jeta un coup d'œil au rétroviseur toutes les cinq secondes. La camionnette noire traînait derrière quelques voitures. Elle était prête à parier que c'était l'UFCC. Mais elle ne prendrait aucun risque.

      La camionnette l'a suivit sur plusieurs pâtés de maison de plus avant qu'elle ne se heurte à une circulation plus lente. Elle accéléra dans la voie de gauche qui était dégagée. Une jeep s'engouffra dans l'espace derrière elle. La camionnette rattrapa son retard puis se plaça derrière la Jeep. Les voitures à côté d'elle ralentirent alors que le feu tricolore devant elle passait à l'orange. Elle serra les dents avant de griller le feu au moment même ou il virait au rouge.

      Il n'y avait aucun signe de son poursuivant lorsqu'elle emprunta la bretelle d'accès vers la A1A, en direction de l'ouest. Une fois qu'elle rejoignit la chaussée, son iPhone sonna de nouveau avant qu'elle ne l'éteigne. Elle ne parlerait à personne tant qu'elle n'était pas en sécurité dans son appartement. Si l’UFCC le lui demandait, elle expliquerait son comportement en disant être paniquée par les messages texte. Ça ne nécessiterait pas un grand talent de comédienne de sa part.

      La circulation fluide et la brise chaude de l'océan le long de la baie de Biscayne n'aidèrent pas à alléger son humeur lorsqu'elle dépassa le centre-ville en direction de la voie express du Dauphin. Son pied reposa sur l'accélérateur pendant tout le trajet jusqu'à la rue menant à son immeuble de briques oranges. Elle appuya sur le frein à la vue de quelqu'un qui descendait sur la chaussée, au milieu de la route. Ses phares de voiture éclairèrent l'agent McBride. Après s'être arrêtée à côté d'elle, Alanna baissa la vitre. Avant qu'elle ne puisse sortir un mot, l'agent McBride agrippa la portière puis se rapprocha.

      — Pourquoi diable ne répondais-tu pas à ton téléphone ?

      — Je l'avait éteint.

      — Tu n'as pas vu les messages texte ?

      Elle fit claquer une masse de gomme à quelques reprises avant de répondre.

      — Ouais.

      — La prochaine fois que ton petit ami te contactera, fais mieux, pour ce qui est d'obtenir des informations.

      Alanna agrippa le bord de son siège d'auto.

      — Ce n'était pas Javier.

      — C'était son numéro de portable.

      — Il n'a pas pu répondre à la question concernant mon anniversaire.

      Les doigts de l'agent McBride tapèrent contre la portière.

      — Il t'as donné une preuve. La photo.

      — C'est un autre pirate faisait semblant d'être lui.

      Alanna pensa au début que le numéro avait peut-être été usurpé. Avec une application de clonage comme celle qu'elle avait téléchargée sur son téléphone jetable un peu plus tôt, les données de l'expéditeur pouvaient être modifiées pour afficher n'importe quelle adresse e-mail ou numéro qu'il voulait. Mais il avait pu envoyer et recevoir des SMS du même numéro, ce qui signifiait qu'il avait probablement accès au téléphone portable de Javier.

      — Alors quoi - tu as désactivé ton GPS à cause d'un SMS effrayant ?

      Les yeux d'Alanna se plissèrent après avoir vu l'expression suffisante de l'agent McBride.

      — J'ai désactivé le GPS parce que mon téléphone est infecté par un virus.

      — Réagis-tu toujours de manière excessive chaque fois que tu reçois des messages étranges ?

      — Je connais son genre. Des comme lui, j'en côtoie nuit et jour.

      L'agent McBride détourna les yeux puis secoua la tête.

      — C'est ça. Tu as raison. Qui d'autre que ton petit-ami prendrait la peine d'infecter ton téléphone ?

      — AntiAmerica.

      — Qu'est-ce qui te rend si sûre qu'il n'est pas AntiAmerica? S'il l'est, tu devrais avoir peur à en perdre la tête. Ce sont des tueurs de sang-froid. Nous avons des témoins qui placent ces gens dans l'appartement de Paul avant que son colocataire ne soit battu à mort.

      — Avez-vous la preuve que Javier fasse partie d'AntiAmerica ?

      — Pourquoi le protège-tu encore ?

      Elle


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