Physiologie de l'amour moderne. Paul Bourget

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Physiologie de l'amour moderne - Paul Bourget


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LA RUPTURE

       III

       APRÈS (suite) .—DE QUELQUES VENGEANCES

       MÉDITATION XVIII

       DE LA RUPTURE

       IV

       APRÈS (fin) .—LES ENFANTS DE L'AMOUR

       MÉDITATION XIX

       THÉRAPEUTIQUE DE L'AMOUR

       I

       LA MÉTHODE DU DOCTEUR NOIROT

       MÉDITATION XX

       THÉRAPEUTIQUE DE L'AMOUR

       II

       LE SYSTÈME DU PROFESSEUR SIXTE

       MÉDITATION XXI

       THÉRAPEUTIQUE DE L'AMOUR

       III

       LE PROCÉDÉ CASAL

       MÉDITATION XXII

       UN SENTIMENT VRAI

       PHYSIOLOGIE DU PHYSIOLOGISTE

       Table des matières

      Édition définitive

      PRÉFACE

       Table des matières

      Au mois de septembre 1888, la Vie Parisienne, ce curieux journal d'observation et de raillerie, d'élégance mondaine et de philosophie profonde, l'image en un mot de Marcelin,—ce dandy camarade de Taine,—et que son esprit anime encore, publiait la lettre suivante, adressée à son directeur par le signataire de la présente préface:

      «Je vous envoie, cher monsieur, le manuscrit que mon pauvre ami Claude Larcher m'a légué avec mission de vous l'offrir sous ce titre: Physiologie de l'Amour moderne ou Méditations de philosophie parisienne sur les rapports des sexes entre civilisés dans les années de grâce 188-.... Je ne sais si vous trouverez dans ces pages, d'ailleurs inachevées, la légèreté de main qu'il eût fallu. Quand il commença cette Physiologie, Claude suivait déjà cette carrière d'homme très malheureux en amour, qui est celle de quelques jeunes gens à Paris. Il avait, certes, d'excellentes raisons pour ne pas croire à la fidélité de sa maîtresse, cette Colette Rigaud qu'il a trop affichée pour que ce soit une indiscrétion de la nommer. Mais, à force d'en parler, il était devenu un virtuose, presque un dilettante de sa propre infortune, au point qu'il eût été fort embarrassé si elle lui avait offert de l'aimer uniquement, fidèlement, et si elle avait tenu parole. Cette déception lui fut épargnée. Il continua de gémir sur les perfidies de cette fille avec une persévérance qui le rendit intolérable à ses meilleurs amis. Moi-même, dois-je l'avouer? je l'évitais dans les derniers temps pour ne plus subir le cinquantième récit de ses infortunes amoureuses. L'actrice partit pour la Russie, et nous espérâmes que la manie de Claude s'apaiserait. Elle grandit. Il allait au cercle des Mirlitons réciter la liste des amants de Colette, au tiers, au quart, à des gens qu'il connaissait de la veille, jusqu'à ce qu'un de nos camarades finit par lui dire: «Laisse-nous donc tranquilles, nous savions tout cela avant toi....» Sur ce mot, il prit le cercle en horreur, comme il avait déjà fait le théâtre, parce qu'elle avait joué la comédie; le monde et le demi-monde, parce qu'il s'y rencontrait avec des rivaux,—et des rivales;—les cafés, parce que nos confrères le plaisantaient sur ses doléances; son intérieur, parce qu'elle y était venue. Il fut la victime, comme il arrive, de cette comédie, aux trois quarts sincère, qu'il se jouait à lui-même et aux autres. Il crut, en effet, devoir à ses désillusions de se livrer à l'alcool. Il ne sortit plus de deux ou trois bars anglais où il s'intoxiquait de cocktails et de whisky en compagnie de jockeys et de bookmakers. Une dyspepsie, causée par ces absurdes excès, le força de quitter Paris au moment même où la reprise fructueuse de sa première pièce allait lui permettre de régler ses dettes les plus pressantes et de remonter le courant. Il se retira en Auvergne, chez une vieille parente. Il dut ébaucher là les derniers chapitres de sa Physiologie, avant la crise de foie, mal soignée dans cette campagne perdue, qui l'emporta en juin dernier. Vous voyez, cher monsieur, que les quelque vingt méditations, peu cohérentes par les dates et les endroits de travail, qui composent ce livre, sont l'œuvre d'un cerveau singulièrement morbide. Cela soit dit pour excuser de nombreux paradoxes et des allusions qui font songer au vers classique et regretter que le style de Claude

      ...se ressente des lieux et fréquentait l'auteur....

       «Mon devoir d'exécuteur testamentaire m'interdisait de toucher même aux passages qui peuvent choquer le plus mon goût personnel. Voici donc le manuscrit intact avec son épigraphe: «Pas de pudeur devant le vrai pour qui se sent un savant.» Publiez ce que vos abonnés en pourront supporter sans trop d'ennui, et croyez-moi, etc.»

      Elle était bien nette, semble-t-il, cette lettre. C'était avertir le lecteur dès la première page qu'il ne trouverait pas dans le livre,—ou les fragments de livre,—ainsi présenté, un traité de l'amour à la Beyle ou à la Michelet, avec un plan raisonné, avec des généralisations savantes, avec une doctrine enfin, bonne ou mauvaise. Cette Physiologie—dénommée de ce gros nom par naïf snobisme littéraire et ressouvenir d'un vieux genre démodé—ne pouvait être, dans ces conditions, qu'une mosaïque de notes écrites au jour la journée par un humoriste désenchanté. L'étiquette annonçait une œuvre sans suite, avec des pages sans lien, au ton inégal, heurtées, parfois justes, plus souvent excessives, quelque chose comme des propos de club ou de fumoir, entre voisins qui goûtent la malice des anecdotes sans trop y croire, qui ne peuvent se passer d'aimer et qui voudraient n'être pas trop dupes, tout en se résignant d'avance à l'être beaucoup. Ce ne serait pas du grand art, ce ne serait pas non plus de l'art très délicat, que la notation d'une causerie de ce genre. Pourtant, cela pourrait être de l'art encore, et tel fut évidemment le rêve de mon camarade tant regretté. J'avais cru devoir accomplir les dernières intentions en donnant au public ces débris d'un ouvrage qu'entre parenthèses je considère comme impossible à jamais mettre sur pied d'ensemble. Le cœur


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