Renan, Taine, Michelet: Les maîtres de l'histoire. Gabriel Monod

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       Gabriel Monod

      Renan, Taine, Michelet: Les maîtres de l'histoire

      Publié par Good Press, 2020

       [email protected]

      EAN 4064066083083

       À CHARLES DE POMAIROLS

       PRÉFACE

       ERNEST RENAN

       I

       II

       III

       IV

       V

       VI

       VII

       HIPPOLYTE TAINE

       I

       II

       III

       I

       II

       III

       IV

       V

       JULES MICHELET

       I

       II

       APPENDICE I

       APPENDICE II

      ERNEST RENAN

      HIPPOLYTE TAINE

      I.—La vie de Taine.—Les années d'apprentissage

      II.—Les années de maitrise

      III.—L'homme et l'œuvre

      JULES MICHELET

      I.—La vie de Michelet

      II.—L'homme et l'œuvre

      APPENDICE

      I.—Michelet éducateur

      II.—Le Journal intime de Michelet

       Table des matières

       Mon cher ami,

       J'ai tenu à inscrire ton nom en tête de ce volume. Les études qui le composent ont trouvé chez toi, lorsqu'elles ont paru séparément dans divers recueils périodiques, une sympathie qui a été pour moi le plus précieux des encouragements. Ton goût littéraire si délicat et ton sens moral si droit me garantissaient que je ne m'étais pas trompé en donnant à ces essais sur des écrivains que j'ai personnellement connus, que j'ai admirés et aimés, non la forme d'une analyse critique de leur œuvre aboutissant à l'approbation ou à la réfutation de leurs doctrines, mais celle d'essais biographiques où j'ai cherché à démêler les rapports qui existent entre leurs écrits et leur vie, la nature de leur influence, les idées et les sentiments qui les ont inspirés.

      Quelques personnes se sont étonnées que j'aie pu parler avec une sympathie presque égale d'écrivains aussi dissemblables que le furent Michelet, Renan et Taine; et que j'aie mêlé si peu de critiques à l'exposé que j'ai fait de leurs idées. Elles auraient aimé me voir indiquer les points sur lesquels je me sépare d'eux et les motifs de mon dissentiment. Je n'ai point pensé qu'il importât beaucoup au public de connaître mon sentiment personnel sur les questions religieuses, philosophiques et historiques que Taine, Renan et Michelet ont abordées et résolues chacun à leur manière. Si je croyais devoir le dire, je le ferais directement, et non sous forme de réfutation des idées d'autrui. Je crois d'autre part avoir suffisamment indiqué, bien qu'avec discrétion, les points sur lesquels ces grands esprits me paraissent avoir donné prise à la critique. Je n'ai point caché le tort qu'une sensibilité et une imagination trop vives ont fait chez Michelet à la critique de l'historien et à l'observation raisonnée du savant; la part de responsabilité qui lui revient dans ce culte aveugle de la Révolution française dont nous avons si longtemps souffert; l'influence troublante que les luttes religieuses et politiques ont exercée sur la sérénité et l'équilibre de sa pensée. J'ai indiqué comment Renan, trop sensible à la crainte de paraître juger autrui ou imposer ses opinions alors qu'il avait rejeté la foi absolue et l'autorité sacerdotale, trop désireux de poursuivre les nuances infinies de la vérité, trop porté par sa nature à un optimisme et à une bienveillance universels, avait encouru le reproche de tomber dans le dilettantisme, et avait engendré des imitateurs dont le scepticisme superficiel, raffiné et pervers a rendu haïssable ce qu'on appelle le Renanisme. J'ai laissé voir que chez Taine il y avait quelque désaccord entre la hardiesse de sa pensée et la timidité de son caractère, et que ce désaccord pouvait expliquer quelques uns de ses jugements historiques; que ses convictions déterministes et la puissance logique de son esprit lui ont fait méconnaître ce qu'il y a de complexe, de mystérieux, d'insaisissable dans la nature et dans l'homme; qu'il a trop cru à la possibilité de réduire à des classifications fixes et à des formules simples l'histoire et la vie; qu'il a pris trop souvent la clarté et la logique d'un raisonnement pour une preuve suffisante de sa justesse; qu'il a eu enfin, lui aussi, dans les écrivains naturalistes et matérialistes de ces dernières années des disciples dont les hommages étaient pour lui une amertume et presque un remords.

       J'aurais pu sans doute insister plus que je ne l'ai fait sur les imperfections de leurs œuvres et sur les limites de leur génie; mais il me semble que j'aurais alors altéré la vérité du portrait que je voulais tracer d'eux. Au lieu de m'attarder à dire ce qu'ils n'ont pas fait et ce qu'ils n'ont pas été, j'ai cherché à montrer ce qu'ils ont été et ce qu'ils ont voulu faire. Connaissant personnellement


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