Roulette Russe. May Freighter

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Roulette Russe - May Freighter


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si ses cheveux bouclés blond-fraise étaient en feu, Laura sortit du café en trombe, laissant Helena seule. Nadine n'avait pas l'air du tout gênée, elle s’installa sur une chaise et se mit à siroter son thé vert.

      Helena était sur le point de dire quelque chose, mais elle réalisa bien vite que c’était stupide. Elle décida donc de garder le silence.

      Au bout de quelques minutes, Nadine décida enfin d’interrompre le silence :

      - Pourquoi as-tu choisi de me parler, moi en particulier ?

      - Que veux-tu dire ?

      La fille posa sa tasse dans son plateau avec l'élégance d'une dame, une chose qu'Helena n'avait jamais vu auparavant.

      - Il y a d'autres personnes ici qui sont dans le même cours que nous. Alors pourquoi m’avoir choisie moi et pas quelqu’un d’autre ?

      Elle réfléchit et haussa les épaules.

      - Tu es la première personne que j'ai reconnue et, j'ai pensé que nous pourrions devenir amies.

      Nadine lui lança un regard méfiant.

      - Tu aimerais qu’on soit amies ?

      - J'aimerais bien, oui.

      Cachant son visage derrière sa tasse, Nadine ne répondit pas. En deux gorgées rapides, elle but sa boisson, récupéra ses affaires et lui fit ce sourire charmant qui arrivait toujours à énerver Helena.

      - Je crois que j'ai un cours. Désolée de ne pas pouvoir rester plus longtemps…

      En fixant la chaise où sa camarade de classe était assise il y a à peine quelques secondes, Helena se dit qu’elle devait avoir une sorte de pouvoir mystique à repousser les gens ou qu'elle n’était pas du tout douée pour se faire de nouveaux amis. Elle se pencha sur la table.

      *****

      Sa journée de cours terminée, Helena se rendit au centre-ville pour distribuer son CV. L’endroit où elle serait embauchée lui importait peu, elle voulait juste trouver un boulot. Même si Laura et Andrew lui avaient assurée que ce n’était pas urgent, elle refusait de dépendre d'eux. Elle ne voulait dépendre de personne d’ailleurs. Pas même de Michael.

      Maintenant qu’elle y pensait, elle ne l’avait pas revu depuis leur dispute. Est-ce qu'il s'était fait passer un savon par ses supérieurs anges pour l’avoir emmenée dans leur royaume ?

      Elle s'arrêta aux feux de circulation de Dame Street, les épaules affaissées. Le soleil s'était déjà couché. Combien de temps lui restait-il avant que ces vieux bâtiments ne soient réclamés par la nuit ?

      Sur le trottoir opposé, un homme vêtu de noir se détachait des autres piétons. Il n'avait pas plus de trente ans, devina-t-elle. Il était grand et il portait une veste en cuir et un jeans serré. Le vent soufflait dans ses cheveux couleur corbeau. Ses lèvres charnues sensuelles s’étirèrent en un demi-sourire et elle nota que ses yeux bleus perçants la fixaient.

      Elle sentit une chaleur lui monter aux joues et elle baissa les yeux.

      Elle traversa la rue en évitant tout contact visuel, jusqu'à ce qu'elle se cogne dans quelqu'un.

      Deux grandes mains la rattrapèrent par le bras pour la stabiliser. Son touché lui avait fait ressentir une sensation de picotement se répandre le long de son membre. Elle s’excusa et releva les yeux pour réaliser que c'était le même beau mec qu’elle avait aperçu plus tôt. Elle s’était trompée, ses yeux étaient couleur bleu-brun avec un effet hypnotique.

      Elle sentit une piqûre douloureuse à la poitrine et une étrange énergie lui titilla l'estomac.

      Elle s'éloigna de lui d’un pas rapide. Ce qu’elle avait senti était très étrange et elle avait appris de toujours s'éloigner des choses anormales, sauf de Michael qui lui avait juré que sa mission était de veiller sur elle.

      Elle regarda par-dessus son épaule à plusieurs reprises pour s'assurer que l’homme ne l’avait pas suivie. Dès qu’elle tourna au coin de la rue, Helena se tapa le front. Qui suivrait une cinglée qui s'est enfuie comme un animal effrayé ?

      Elle poussa un soupir de soulagement et se mit à distribuer son CV dans les différents commerces à proximité de son arrêt de bus. Elle monta ensuite dans le premier bus pour rentrer chez elle. Il était grand temps qu'elle ait des réponses sur son père et de l'étrange lien qu'elle avait créé.

      *****

      Au-delà de sa barrière protectrice, les choses semblaient différentes. Quelque chose se cachait dans l'ombre. Son énergie rampante encerclait ses boucliers comme un requin attendant une faille. Les poils de sa nuque se hissèrent et elle se rappela des mots de Michael : « Des choses essayeront d'entrer. »

      Ce qui essayait de pénétrer en elle n’avait pas l’air amical. C’était une énergie qui la glaçait jusqu'à la moelle, la faisant frissonner. Elle fit alors la seule chose à laquelle elle pouvait penser, elle renforça ses boucliers d’une autre couche en acier. Même si elle n’était pas certaine que ça marchait, elle se sentait beaucoup plus en sécurité ainsi. Cette impression ne dura pas longtemps.

      L'obscurité l'encercla, forçant sa barrière à grincer comme un sous-marin écrasé par la pression de l'eau. Une rigole de sueur coula le long de son front alors qu'elle faisait de grands efforts pour se concentrer.

       C’est quoi cette chose ?

      En résistant, elle fortifia la structure avec autant de couches qu'elle le put. Son énergie s’épuisa et elle s'effondra à genoux. Elle haleta pour essayer d’inspirer autant d’air que possible.

      Au loin, une lumière brillante brillait.

      Michael, pensa-t-elle. Il est revenu.

      La lueur apaisante enveloppa ses boucliers et repoussa l'ombre, apportant soulagement et chaleur à son corps glacé. Enfin, elle pouvait réduire ses barrières à une seule couche.

      Elle entendit une voix l'appeler, lui demandant de se réveiller. Les mots paniqués la bombardaient d'une soudaine urgence.

      Quelqu'un lui tirait les épaules pour essayer de la sortir de là. Elle ouvrit les yeux sur une paire d'orbes vert. C’était Andrew.

      - Dieu merci, tu t'es réveillée !

      Il l'attira en une étreinte frénétique.

      Pas sûre de ce qui s’était passé, elle le serra maladroitement dans ses bras. Elle sentit la chair de poule dès qu’elle sentit le confinement de son corps dans son emprise. Elle avait très froid, comme si elle avait été plongée dans une piscine remplie d'eau glacée. Son pyjama en était la preuve.

      - J'ai très froid, réussit-elle à dire en claquant des dents.

      Andrew se précipita vers son armoire et l'ouvrit. Il en sortit plusieurs vêtements et retourna à ses côtés. Il se mit à lui retirer son T-shirt. Elle lui donna une claque sur ses mains.

      - Holà, je peux me changer toute seule !

      En réalisant ce qu’il venait de faire, il recula et lui donna du dos.

      - Désolé, mon intention était seulement de t’aider.

      - Pourquoi t’es dans ma chambre ?

      - Laura a pris un appel pour toi. Comme elle avait laissé un mot et qu'elle était sortie, j’étais venu pour t'annoncer la bonne nouvelle. Mais tu n’arrêtais pas de gémir. Je me suis précipité pour m'assurer que tu vas bien… Tu étais gelée et j'ai essayé de te réveiller.

      Il enfonça ses mains dans les poches de son pantalon et continua :

      - Ensuite, tu sais ce qui s’est passé.

      Helena le serra à nouveau dans ses bras.

      - Merci de m'avoir réveillée.

      Il


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