Il Suffira D'Un Duc. Bianca Blythe

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Il Suffira D'Un Duc - Bianca Blythe


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      Margaret reprit espoir.

      Maman allait peut-être vraiment la libérer. Peut-être que tout se passerait bien.

      Au lieu de cela, Maman retira les épingles des cheveux de Margaret. Elle retira un peigne de son réticule et lui lissa les cheveux.

      Ses yeux s’éclairèrent, et elle pinça les joues de Margaret.

      — Beaucoup mieux. Vous avez l’air très indécente, comme si l’on venait de vous ravir.

      Puis Maman se retourna et sortit de la pièce avec la bonne.

      Margaret fut seule.

      Elle avait toujours su que Maman était enthousiaste à l’idée de la marier, mais elle n’avait pas réalisé qu’elle se résoudrait à cela. N’aurait-elle pas dû s’y attendre ? Maman n’avait-elle pas soudoyé quelqu’un pour l’assister quand le marquis de Metcalfe avait ouvertement cherché une épouse ?

      La gorge de Margaret se teinta de nausée.

      Si seulement elle avait travaillé plus dur afin de trouver un mari cette saison. La prochaine fois que quelqu’un de même vaguement convenable montrerait le moindre intérêt pour elle, Margaret jurait de l’épouser.

      Elle n’aurait probablement même pas ma chance de le faire. Margaret serait perdue une fois qu’elle serait découverte dans le lit du duc.

      Son cœur trembla, et elle étudia son nouvel environnement.

      Du tissu vert foncé habillait les murs, comme s’il avait été choisi pour s’assortir avec l’habit de chasse du duc. De lourds meubles des siècles passés garnissaient la pièce. Des bustes royaux d’empereurs romains étaient perchés sur la table. Clairement, la personne qui les y avait placés n’avait pas prévu que des femmes puissent être trainées dans cette pièce par leurs mères marieuses.

      En matière de literie, celui-ci surpassait les autres par sa somptuosité. Les coussins possédaient une plaisante densité de plumes, et le cordage du sommier ne s’affaissait pas de façon intolérable. La courtepointe était confortablement moelleuse, et aucune brise de soufflait à travers la fenêtre. Le duc avait le bon nombre d’oreillers, et sa literie était convenablement douce. Aucun doute, les nuages pourraient en prendre exemple.

      Mais en dépit de la texture soyeuse, le cœur de Margaret tambourinait toujours, comme si elle était une criminelle en fuite, et pas allongée sur l’un des lits les plus luxueux de Grande-Bretagne.

      Margaret méprisait la danse, mais elle n’avait que peu d’envie de passer toute la durée du bal ici. Elle songea avec envie à la nourriture alignée sur la table de banquet. Geneviève et Juliette se demanderaient probablement où elle était.

      À un moment donné, le duc de Jevington entrerait dans la pièce, et tout se passerait horriblement.

      Margaret continua à tirer sur ses liens.

      Malheureusement, ils ne montrèrent aucun signe de faiblesse.

      Chapitre Deux

      Jasper Tierney, duc de Jevington, n’avait jamais estimé qu’il excellait à grand-chose. Ses aptitudes sportives étaient acceptables, même s’il n’ait jamais compris l’intérêt de risquer de se briser la nuque pour plonger après une balle en jouant au rugby. Ses compétences scolaires étaient pires. Harrow n’incluait aucun cours qui décernait de bonnes notes pour l’aptitude de quelqu’un à faire rire ses camarades de classe, et Jasper manquait d’enthousiasme, à parts égales, pour décliner les mots latins et diviser les fractions.

      Mais Jasper s’était trompé : il excellait à organiser des réjouissances.

      Les réceptions de Jasper étaient réputées, et il se tenait sur la mezzanine tandis que ses invités dansaient et plaisantaient, buvaient et se réjouissaient. Des valets de pied transportaient des plats en argent d’une main, sans se démonter face aux hommes et aux femmes qui affluaient autour d’eux. Une musique enjouée flottait dans la salle de bal, et les gens se balançaient joyeusement, formant les figures complexes habituelles avec gaieté.

      Un an auparavant, Jasper les aurait rejoints, mais à présent, observer lui suffisait. L’organisation d’une réception était épuisante, et le souvenir qu’il garderait de cet événement ne serait pas rehaussé par un mal de tête dû au brandy.

      Il tambourina les doigts contre la rampe de la mezzanine. Quelques jeunes femmes levèrent la tête vers lui, les cils papillonnants, et donnèrent des coups de coude à leurs voisines. Des diamants et des rubis scintillaient à leur gorge et leurs boucles savamment coiffées demeuraient impeccables. Jasper leur envoya son grand sourire coutumier. Il ne dut pas attendre longtemps avant qu’elles ouvrent leurs éventails. Ce rituel lui avait paru plus intéressant quand il était nouveau à Londres. Normalement, il descendrait et ferait leur connaissance, ou, comme dans la plupart des cas maintenant, la referait, mais un ennui étrange enlisait ses actions coutumières.

      Cependant, il ne pouvait rester sur la mezzanine toute la nuit. Il descendit les escaliers et se mêla à la foule.

      L’un de ses valets de pied s’approcha de lui.

      — J’ai un message pour vous, Votre Grâce.

      Les bals n’étaient pas l’endroit habituel pour recevoir de la correspondance, mais Jasper tendit la main.

      Les épaules du valet se détendirent, et il se dépêcha de partir.

      Jasper lut le message. Il ne reconnut pas l’écriture et se dirigea d’un bon pas vers le valet, le rejoignant rapidement.

      — Il me faut aller dans ma chambre ?

      — Je – euh – suppose, dit le domestique en détournant les yeux.

      — Qui vous a donné ceci ?

      — Est-ce important ?

      La voix du valet tremblait, et il se recroquevilla avec un curieux air de culpabilité.

      Jasper soupira. Le valet était nouveau, et même si Jasper s’évertuait à ne pas intimider son personnel, son titre rendait le processus difficile.

      — Ne vous inquiétez pas, le rassura Jasper.

      Sa curiosité était, après tout, bel et bien piquée. Une veuve avait-elle arrangé un tête-à-tête ? Plus probablement, un de ses amis avait envie de vanter les charmes de l’une des jeunes femmes présentes et d’établir une stratégie pour pouvoir gagner son cœur.

      Jasper se balada à travers la salle, parcourant la foule de fêtards. D’anciens camarades d’école lui assénèrent une tape dans le dos, souriant joyeusement, comme s’ils ne parvenaient toujours pas à croire qu’ils avaient atteint un âge auquel ils pouvaient boire et danser avec grand plaisir ; un monde dans lequel l’arithmétique et les leçons de géographie n’existaient plus et où personne ne viendrait leur donner des coups de bâtons à cause de déclinaisons latines erronées. Des débutantes se mirent à glousser lorsqu’elles le virent, rejetant leurs cheveux de façon à ce que leurs anglaises, bouclées avec soin, captent la lumière.

      Enfin, il quitta la salle de bal, et Jasper


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