Henri VI. 2. Уильям Шекспир
Читать онлайн книгу.l'oeuvre de Dieu dans toutes ses créatures! Vraiment oui, l'homme et l'oiseau aspirent à monter.
SUFFOLK. – Il n'est pas étonnant, si Votre Majesté me permet de le dire, que les oiseaux de milord protecteur sachent si bien s'élever; ils n'ignorent pas que leur maître aime les hautes régions et porte ses pensées bien au delà du vol de son faucon.
GLOCESTER. – C'est un esprit ignoble et vulgaire, milord, que celui qui ne s'élève pas plus haut qu'un oiseau ne peut voler.
LE CARDINAL. – Je le savais bien; il voudrait se voir au-dessus des nuages.
GLOCESTER. – Sans doute. Milord cardinal, qu'entendez-vous par là? Ne siérait-il pas à Votre Grâce de prendre son essor vers le ciel?
LE ROI. – Trésor d'éternelle félicité!
LE CARDINAL. – Ton ciel est sur la terre. Tes yeux et tes pensées demeurent attachés sur la couronne, trésor de ton coeur. Pernicieux protecteur, dangereux pair, flatteur du roi et du peuple!
GLOCESTER. – Eh quoi! cardinal, cela me paraît bien violent pour un prêtre, Tantæne animis coelestibus iræ? Les ecclésiastiques sont-ils donc si colères? Mon cher oncle, cachez mieux votre haine. Convient-elle à votre caractère sacré?
SUFFOLK. – Il n'y a point là de haine, milord, pas plus qu'il ne convient dans une si juste querelle contre un pair si odieux.
GLOCESTER. – Que… qui, milord?
SUFFOLK. – Qui? vous, milord, n'en déplaise à Sa Seigneurie milord protecteur.
GLOCESTER. – Suffolk, l'Angleterre connaît ton insolence.
MARGUERITE. – Et ton ambition, Glocester.
LE ROI. – Tais-toi, de grâce, chère reine: n'aigris point la haine de ces pairs furieux; bienheureux sont ceux qui procurent la paix sur la terre!
LE CARDINAL. – Que je sois donc béni pour la paix que j'établirai entre ce hautain protecteur et moi, au moyen de mon épée!
GLOCESTER, à part au cardinal. – Sur ma foi, mon saint oncle, j'aimerais fort que nous en fussions déjà là.
LE CARDINAL, à part. – Nous y serons vraiment, dès que tu en auras le coeur.
GLOCESTER, à part. – Ne va pas ameuter pour cela un parti de factieux; charge-toi de répondre seul de tes insultes.
LE CARDINAL, à part. – Oui, pour que tu n'oses pas montrer ton nez; mais si tu l'oses, ce soir même, à l'est du bosquet.
LE ROI. – Qu'est-ce que c'est donc, milords?
LE CARDINAL, haut. – Croyez-m'en sur ma parole, cousin Glocester: si votre écuyer n'avait pas si soudainement rappelé l'oiseau, nous aurions poussé plus loin la chasse. (A part.) Viens avec ton épée 8 à deux mains.
GLOCESTER, à part. – Vous y pouvez compter, mon oncle.
LE CARDINAL, à part.-Entendez-vous?.. à l'est du bosquet.
GLOCESTER, à part.-J'y serai, cardinal.
LE ROI. – Comment? Qu'est-ce que c'est, oncle Glocester?
GLOCESTER. – Nous parlons de chasse: rien de plus, mon prince. (A part.) Par la mère de Dieu, prêtre, je vous élargirai la tonsure du crâne, ou tous mes coups porteront à faux.
LE CARDINAL, à part.-Medica teipsum, protecteur; songez-y, songez à vous protéger vous-même.
LE ROI. – Les vents augmentent, et votre colère aussi, milords. Quelle aigre musique vous faites entendre à mon coeur! Quand de pareilles cordes détonnent, comment espérer la moindre harmonie? Je vous en prie, milords, laissez-moi arranger ce différend.
GLOCESTER. – Que signifie ce bruit? Ami, quel miracle proclames-tu là?
L'HABITANT. – Un miracle! un miracle!
SUFFOLK. – Avance vers le roi, et dis-lui quel est ce miracle.
L'HABITANT. – Eh! vraiment: un aveugle qui a recouvré la vue à la châsse de saint Alban, il n'y a pas une demi-heure; un homme qui n'avait vu de sa vie.
LE ROI. – Gloire à Dieu, qui donne aux âmes croyantes la lumière dans les ténèbres et les consolations dans le désespoir!
LE CARDINAL. – Voici le peuple qui vient en procession présenter cet homme à Votre Majesté.
LE ROI. – Grande est sa consolation dans cette vallée terrestre, quoique la vue doive augmenter pour lui le nombre des pêchés!
GLOCESTER. – Arrêtez, mes maîtres, portez-le près du roi. Sa Majesté veut l'entretenir.
LE ROI. – Bonhomme, raconte-nous la chose en détail, afin que nous puissions glorifier en toi le Seigneur. Est-il vrai que tu sois depuis longtemps aveugle, et que tu aies été guéri tout à l'heure?
SIMPCOX. – Je suis né aveugle, n'en déplaise à Votre Grâce.
LA FEMME. – Oui, en vérité, il est né aveugle.
SUFFOLK. – Quelle est cette femme?
LA FEMME. – Sa femme, sauf le bon plaisir de Votre Seigneurie.
GLOCESTER. – Tu en serais plus certaine si tu eusses été sa mère.
LE ROI. – Où es-tu né?
SIMPCOX. – A Berwick, dans le nord, n'en déplaise à Votre Grâce.
LE ROI. – Pauvre créature! la bonté de Dieu a été grande envers toi. Ne laisse passer ni jour ni nuit sans le célébrer, et conserve éternellement la mémoire de ce que le Seigneur a fait pour toi.
MARGUERITE. – Dis-moi, mon ami, est-ce par hasard ou par dévotion que tu es venu à cette sainte châsse?
SIMPCOX. – Dieu sait que c'est par pure dévotion, parce que j'avais été appelé cent fois et plus pendant mon sommeil par le bon saint Alban, qui me disait: «Simpcox, va te présenter à ma châsse, et je viendrai à ton secours.»
LA FEMME. – Cela est bien vrai, sur ma parole. Moi-même j'ai entendu plusieurs fois, très-souvent, une voix qui l'appelait comme cela.
GLOCESTER. – Mais quoi! es-tu donc boiteux?
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