Henri VIII. Уильям Шекспир

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Henri VIII - Уильям Шекспир


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avoir parlé «du duc son père et du poignard,» il s'est mis en posture; et, une main sur son poignard et l'autre à plat sur son sein, élevant les yeux, il a vomi un horrible serment, dont la teneur était que, si on le maltraitait, il surpasserait son père, autant que l'exécution surpasse un projet indécis.

      LE ROI HENRI.–Il a vu mettre un terme à son projet d'enfoncer son poignard dans notre sein.–Il est arrêté; qu'on lui fasse son procès sans délai. S'il peut trouver grâce devant la loi, elle est à lui; sinon, qu'il n'en attende aucune de nous. C'est, de la tête aux pieds4, un traître dans toute la force du terme.

(Ils sortent.)

      SCÈNE III

Un appartement du palais Entrent LE LORD CHAMBELLAN ET LE LORD SANDS

      LE CHAMBELLAN.–Est-il possible que la France ait une magie capable de faire tomber les hommes dans de si étranges mystifications?

      SANDS.–Les modes nouvelles, fussent-elles le comble du ridicule et même indignes de l'homme, sont toujours suivies.

      LE CHAMBELLAN.–Autant que je puis voir, tout le profit que nos Anglais ont retiré de leur dernier voyage se réduit à une ou deux grimaces, mais aussi des plus ridicules. Quand ils les étalent, vous jureriez sans hésiter que leur nez a été du conseil de Pépin ou de Clotaire, tant ils le portent haut.

      SANDS.–Ils se sont tous fait de nouvelles jambes, et tout estropiées; quelqu'un qui ne les aurait jamais vus marcher auparavant leur croirait les éparvins ou des convulsions dans les jarrets.

      LE CHAMBELLAN.–Par la mort! milord, leurs habits aussi sont taillés sur un patron tellement païen qu'il faut qu'ils aient mis leur chrétienté au rebut. (Entre sir Thomas Lovel.) Eh bien, quelles nouvelles, sir Thomas Lovel?

      LOVEL.–En vérité, milord, je n'en sais aucune que le nouvel édit qui vient d'être affiché aux portes du palais.

      LE CHAMBELLAN.–Quel en est l'objet?

      LOVEL.–La réforme de nos voyageurs du bel air, qui remplissaient la cour de querelles, de jargon, et de tailleurs.

      LE CHAMBELLAN.–J'en suis bien aise; et je voudrais prier aussi nos messieurs de croire qu'un courtisan anglais peut avoir du sens, sans avoir jamais vu le Louvre.

      LOVEL.–Il faut qu'ils se décident (car telles sont les dispositions de l'ordonnance) ou à abandonner ces restes d'accoutrement de fou, ces plumes qu'ils ont rapportées de France, et toutes ces brillantes billevesées qu'ils y ajoutent, comme leurs combats et leurs feux d'artifices, et toute cette science étrangère dont ils viennent insulter des gens qui valent mieux qu'eux; qu'ils abjurent net leur culte religieux pour la paume, les bas qui montent au-dessus du genou, leurs courts hauts-de-chausses bouffis, et toute cette enseigne de voyageurs, et qu'ils en reviennent à se comporter en honnêtes gens; ou bien qu'ils plient bagage pour aller rejoindre leurs anciens compagnons de mascarade; là, je crois, ils pourront cum privilegio achever d'user jusqu'au bout leur sottise et se faire moquer d'eux.

      SANDS.–Il est grand temps de leur administrer le remède, tant leur maladie est devenue contagieuse!

      LE CHAMBELLAN.–Quelle perte vont faire nos dames en fait de frivolités!

      LOVEL.–Oui, vraiment; ce seront de grandes douleurs, milords; ces rusés drôles ont imaginé un moyen tout à fait prompt pour venir à bout de nos dames; une chanson française, et un violon; il n'est rien d'égal à cela.

      SANDS.–Le diable leur donne du violon! je suis bien aise qu'ils délogent; car, certes, il n'y a plus aucun espoir de les convertir. Enfin un honnête lord de campagne, tel que moi, chassé longtemps de la scène, pourra hasarder tout bonnement son air de chanson, se faire écouter une heure, et par Notre-Dame, soutenir le ton à l'unisson.

      LE CHAMBELLAN.–Bien dit, lord Sands, vous n'avez pas encore mis à bas votre dent de poulain.

      SANDS.–Non, milord, et je n'en ferai rien, tant qu'il en restera un chicot.

      LE CHAMBELLAN.–Sir Thomas, où allez-vous de ce pas?

      LOVEL.–Chez le cardinal: Votre Seigneurie est aussi invitée.

      LE CHAMBELLAN.–Et vraiment oui! il donne ce soir à souper; un grand souper à quantité de lords et de dames: vous y verrez les beautés de l'Angleterre, je puis vous en répondre.

      LOVEL.–C'est, il faut l'avouer, un homme d'église qui a de la grandeur dans l'âme; sa main est aussi libérale que la terre qui nous nourrit: la rosée de ses grâces se répand partout.

      LE CHAMBELLAN.–Cela est certain, il est très-noble; ceux qui ont dit le contraire ont proféré une noire calomnie.

      SANDS.–Il le peut, milord; il a tout ce qu'il lui faut pour cela: l'avarice serait en lui un pire péché que la mauvaise doctrine: les hommes de sa sorte doivent être des plus généreux: ils sont faits pour donner l'exemple.

      LE CHAMBELLAN.–Sans doute, ils sont faits pour cela; mais peu en donnent aujourd'hui de si grands.–Ma barge m'attend: vous allez nous accompagner, milord.–Venez, mon bon sir Thomas: autrement nous arriverions trop tard; ce que je ne veux pas, car c'est sir Henri Guilford et moi qu'on a chargés d'être les ordonnateurs de la fête.

      SANDS.–Je suis aux ordres de Votre Seigneurie.

(Ils sortent.)

      SCÈNE IV

La salle d'assemblée du palais d'York Hautbois. On voit une petite table à part, sous un dais pour le cardinal: une autre plus longue, dressée pour les convives. Entrent par une porte ANNE BOULEN, et plusieurs autres dames invitées à la fête. Entre par l'autre porte SIR HENRI GUILFORD

      GUILFORD.–Mesdames, je vous donne à toutes la bienvenue, au nom de Sa Grandeur: il consacre cette soirée aux doux plaisirs et à vous; il se flatte qu'il n'en est aucune dans cette noble assemblée, qui ait apporté avec elle le moindre souci, et désire voir, à tout le moins, la gaieté que doivent inspirer à des gens de bonne volonté, une très-bonne compagnie, de bon vin et un bon accueil. (Entrent le lord chambellan, lord Sands, et sir Thomas Lovel.) Ah! milord, vous vous faites attendre: l'idée seule d'une si belle assemblée m'a donné des ailes.

      LE CHAMBELLAN.–Vous êtes jeune, sir Henri Guilford.

      SANDS.–Sir Thomas Lovel, si le cardinal avait seulement la moitié de mon humeur laïque, quelques-unes de ces dames pourraient recevoir, avant de s'aller reposer, un petit impromptu, qui, je crois, serait plus à leur gré que tout le reste. Sur ma vie, c'est une charmante réunion de belles personnes.

      LOVEL.–Que n'êtes-vous seulement pour cet instant le confesseur d'une ou deux!

      SANDS.–Je le voudrais de tout mon coeur: elles auraient de moi une pénitence commode.

      LOVEL.–Comment! Eh! vraiment donc, comment?

      SANDS.–Aussi commode que pourrait la leur procurer un lit de plumes.

      LE CHAMBELLAN.–Aimables dames, vous plaît-il de vous asseoir? Sir Henri, placez-vous de ce côté.–Moi, j'aurai soin de celui-ci.–Sa Grâce va entrer.–Allons donc, il ne faut pas vous geler; deux femmes l'une près de l'autre, il n'en peut sortir que du froid.–Milord Sands, vous êtes bon pour les tenir éveillées. Je vous prie, asseyez-vous entre ces deux dames.

      SANDS.–Oui, par ma foi, et j'en rends grâces à Votre Seigneurie.–Permettez, belles dames (il s'assied): s'il m'arrive de battre un peu la campagne, pardonnez-le-moi; je tiens cela de mon père.

      ANNE.–Est-ce qu'il était fou, milord?

      SANDS.–Oh! très-fou, excessivement fou, et surtout en amour; mais il ne mordait personne: tenez, précisément comme je fais à présent, il vous aurait embrassée vingt fois en un clin d'oeil.

(Il embrasse Anne Boulen.)

      LE CHAMBELLAN.–A merveille, milord.–Allons, vous voilà tous bien placés.–Cavaliers, ce sera votre faute si ces belles dames s'en vont de mauvaise humeur.

      SANDS.–Quant à ma petite affaire, soyez en repos.

(Hautbois.
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<p>4</p>

By day and night, paraît être une ancienne expression signifiant de tout point, et répondant à peu près à celle-ci: de la tête aux pieds.