L’Amour Comme Ça . Sophie Love

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L’Amour Comme Ça  - Sophie Love


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l’air complètement insensible. « Qu’étais-je censée faire ? » Elle haussa les épaules. « Son corps est sexy. »

      Submergée par l’émotion, Keira regarda autour d’elle, désespérée, haletante. Un par un, les invités assis ôtèrent leurs masques. Le premier à se dévoiler, réalisa Keira avec épouvante, fut un autre Shane. Ce Shane était accompagné de Julia, la fille avec qui Zach l’avait trompée. À côté de cette version de Shane, un autre Shane se révéla, cette fois avec Maxine. Et encore et encore, Shane avec Shelby, Shane avec Tessa, l’irlandaise avec qui elle avait pensé que Shane avait couché, Shane avec sa mère. Encore et encore. Partout, Keira regarda les invités masculins se transformer en Shane.

      Elle tomba à genoux et se mit à pleurer. Mais quelqu’un lui saisit soudain le coude. Elle leva les yeux, le soleil obscurcissant sa vision, et se retrouva en train de regarder les plus beaux yeux marrons, bordés de cils épais.

      « Keira, ne pleure pas », dit l’homme avec un doux accent italien, musical.

      « Qui êtes-vous ? », demanda-t-elle. Elle le laissa la remettre sur pieds.

      « Tu ne me reconnais pas ? », demanda-t-il en souriant.

      Son visage était parfait, réalisa Keira en le contemplant. Il était si magnifique qu’elle sentit ses genoux flageoler.

      Tout à coup, il la prit dans ses bras. Il la berça contre sa poitrine, la tenant facilement comme si elle était légère comme une plume. La mer clapota soudain autour de ses mollets. Ils se tenaient debout dans l’océan.

      « Vous ne m’avez toujours pas dit votre nom », demanda à nouveau Keira.

      L’homme rit, un bruit qui était un pur plaisir à ses oreilles.

      « Je n’ai pas besoin de te le dire, tu le sais déjà », dit-il.

      Keira se creusa la cervelle. Puis le nom lui vint, impromptu et plein de clarté.

      « Êtes-vous Roméo ? », demanda-t-elle avec incrédulité.

      L’homme sourit, son visage animé par la beauté. « Oui. Je suis Roméo. Ton Roméo. »

      Il se pencha vers elle, lentement, leurs lèvres séparées de quelques millimètres.

      Une secousse soudaine fit brusquement ouvrir les yeux de Keira. Elle regarda autour d’elle, désorientée, surprise de se retrouver dans un avion. Ils descendaient à travers les nuages et le voyant pour la ceinture de sécurité était allumé. La dernière approche avait dû commencer. Elle avait dormi durant tout le voyage.

      Le rêve l’avait laissée haletante. Elle toucha sa poitrine et sentit son cœur palpiter sous sa chemise. Sa tête lui tournait toujours sous l’effet de l’alcool qu’elle n’avait pas réussi à complètement évacuer pendant son sommeil.

      « Je pense que vous faisiez un cauchemar », dit Garrett.

      Keira se massa les tempes, et se remémora le rêve étrange qu’elle avait eu. « Oui, je pense que vous avez raison. Au début. J’étais hantée par mon ex-petit ami qui épousait ma sœur. Et tous mes meilleurs amis. Et ma mère. »

      L’homme eut l’air perplexe. Keira se demanda ce qu’il pensait vraiment d’elle. D’après son expression, elle supposait qu’il pensait qu’elle était folle. Une cinglée.

      L’avion atterrit dans une secousse, puis commença à rouler le long de la piste. Quand il s’arrêta enfin, l’homme à côté de Keira bondit à la seconde où le voyant pour la ceinture de sécurité s’éteignit.

      « Pour éviter les files d’attente », dit-il, l’air gêné.

      « Bien sûr », répondit Keira avec un rictus dans son sourire.

      Les portes de la cabine s’ouvrirent et Garrett se précipita vers elles. Keira se mit à rire intérieurement. Elle avait apprécié sa fausse identité. Peut-être Bryn n’était-elle pas aussi ridicule qu’elle l’avait toujours pensé !

      Elle rassembla ses affaires et se détacha, puis récupéra son sac à main dans le compartiment supérieur. Le long de l’allée, Keira réfléchit à la façon dont le jeu auquel elle avait joué avec Garrett allait à présent devoir être réellement appliqué. Pendant les trois semaines à suivre, elle allait devoir faire semblant d’être quelqu’un qu’elle n’était pas, quelqu’un qui croyait encore en l’amour. D’une façon ou d’une autre, elle avait le sentiment que cela allait être beaucoup plus difficile que d’être une œnologue.

      Elle sortit de l’avion et laissa la chaleur du soleil lui caresser la peau. C’était beaucoup plus agréable que le temps froid qu’elle avait laissé à New York. Il y avait quelque chose dans le soleil qui la faisait toujours se sentir optimiste. Il rendait tout plus beau, et même si elle ne voyait pas grand-chose de l’Italie en ce moment hormis l’aéroport, les collines environnantes semblaient magnifiques sous la lumière vive.

      Elle suivit le chemin vers le hall, en sachant qu’elle rencontrerait bientôt son guide. Pour la première fois depuis son départ de New York, elle se laissa imaginer que son Roméo l’attendait…

      CHAPITRE SIX

      Le temps qu’elle récupère sa valise et émerge dans le hall des arrivées, l’esprit rêveur de Keira était passé à la vitesse supérieure. Elle avait fait fusionner le Roméo de son rêve avec le guide touristique qu’elle allait rencontrer, le transformant en un personnage complètement étoffé qui lui ferait perdre la tête avec sa personnalité fougueuse et passionnée. Elle avait simplement hâte de le rencontrer !

      Elle se tint là avec sa valise, et observa l’aéroport de Naples autour d’elle. Il y avait des gens tout autour qui tenaient des pancartes et quand Keira vit la sienne, son cœur s’envola.

      L’homme qui la tenait était un Adonis.

      Keira sentit une charge d’électricité la traverser tandis qu’elle se précipitait vers lui.

      « Salut, je suis Keira », dit-elle en désignant le panneau avec son nom dessus.

      L’homme la regarda, confus, puis regarda le panneau. « Oh ? Ça ? » Il se mit à rire. « Je le tenais juste pour un mec pendant qu’il allait aux toilettes. »

      Juste à ce moment-là, Keira aperçut un homme qui sortait des toilettes et se dirigeait vers elle. Il était petit, rondelet, négligé, vêtu d’une chemise grise tachée et d’un jean mal ajusté, et le peu de cheveux qu’il lui restait sur la tête ressemblaient à un nid d’oiseau désordonné. Elle souhaita ardemment qu’il les dépasse mais réalisa, le cœur serré, qu’il se dirigeait droit vers eux.

      L’Adonis avec la pancarte le remarqua. Une fois qu’il fut proche d’eux, le bel Apollon lui tendit le panneau et se précipita vers l’endroit où une splendide fille avait émergé dans le hall des arrivées. Ils entreprirent de mettre les bagages sur le charriot. Keira grimaça.

      « Jeune amour, hein ? », dit le guide en grattant la bande de peau exposée que sa chemise ne recouvrait pas complètement. « Vous Karla ? »

      « Keira. »

      Il vérifia le panneau et haussa les épaules. « Les noms américains sonnent pareil pour moi. »

      Quand il parla, un relent d’oignon et de café accompagna son haleine, et retourna l’estomac de Keira.

      « Allez », aboya-t-il à Keira. « La voiture est par ici. »

      Il tourna les talons et s’éloigna rapidement, pour disparaître dans la foule et laisser Keira perdue au milieu de l’aéroport. Elle attrapa sa valise et regarda frénétiquement autour d’elle pour trouver le panneau indiquant la sortie.

      Elle le repéra, lui et l’arrière de la tête du guide tandis qu’il marchait rapidement à travers l’aéroport.


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