Le Mensonge Idéal. Блейк Пирс

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Le Mensonge Idéal - Блейк Пирс


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l’aurait cru. De toute façon, pour être tranquille, cela en valait la peine. Certes, elle avait aussi cru que son dernier appartement avait été sans danger.

      Sa cafetière fit bip et elle alla se verser une tasse. Alors qu’elle la préparait en y ajoutant de la crème et du sucre, elle se demanda si la police avait pris des mesures spéciales pour protéger Hannah Dorsey. Hannah était la fille de dix-sept ans qui avait été attachée et bâillonnée par Xander Thurman et forcée de le regarder assassiner ses parents et essayer de tuer Jessie.

      Jessie pensait souvent à Hannah, en partie parce qu’elle se demandait si cette fille tenait bon dans sa famille d’adoption après avoir subi un tel traumatisme. Jessie avait subi quelque chose de semblable pendant son enfance, mais elle avait été beaucoup plus jeune : elle n’avait eu que six ans. Xander l’avait attachée dans une cabane isolée et forcée à le regarder torturer et tuer la mère de Jessie, sa propre épouse.

      Cette expérience avait laissé des séquelles permanentes et elle était sûre qu’il devait en être de même pour Hannah. Bien sûr, ce que cette fille ne savait pas, ce qu’elle avait la chance énorme d’ignorer, c’était que Xander était aussi son père, ce qui signifiait qu’elle était la demi-sœur de Jessie.

      Selon les autorités, Hannah savait qu’elle était adoptée mais ne connaissait pas l’identité de ses parents biologiques. De plus, comme on avait interdit à Jessie de la rencontrer suite à l’épreuve qu’elles avaient partagée, Hannah ne savait pas qu’elles étaient de la même famille. Jessie avait eu beau demander la permission de parler à Hannah et promettre de ne pas lui révéler ce qui les unissait, toutes les personnes qui avaient autorité dans ce domaine avaient été d’accord pour dire que Jessie ne devait pas revoir Hannah avant que les médecins soient certains que Hannah pourrait le supporter.

      Sur un plan purement intellectuel, Jessie comprenait cette décision et allait même jusqu’à l’approuver. Cependant, à un niveau plus profond, elle avait très envie de parler à Hannah. Elles avaient tant de choses en commun. Leur père était un monstre. Leurs mères étaient des mystères. Hannah n’avait jamais rencontré la sienne et Jessie ne se souvenait de la sienne que vaguement. Or, tout comme Xander avait tué les parents adoptifs de Hannah, il avait tué ceux de Jessie.

      Malgré tout cela, elles n’étaient pas seules. Elles avaient chacune une liaison familiale susceptible d’offrir de la consolation et un espoir de guérison. Elles avaient chacune une sœur, chose que Jessie n’aurait jamais imaginée possible. Elle avait très envie d’entrer en contact avec Hannah et de créer un lien avec le seul autre membre de sa lignée qui ait survécu.

      Et pourtant, alors même qu’elle désirait communiquer avec cette fille, Jessie ne pouvait s’empêcher de s’interroger.

      Si cette fille faisait ma connaissance, est-ce qu’elle en retirerait plus de mal que de bien ?

      CHAPITRE DEUX

      L’homme rôdait dans le hall extérieur de l’immeuble d’appartements en regardant par-dessus son épaule toutes les quelques secondes. C’était tôt le matin et un homme comme lui, aussi épais qu’un tank, afro-américain et affublé d’un sweat à capuche, avait tendance à attirer l’attention.

      Il était au huitième étage, juste devant l’appartement de la femme qui, savait-il, habitait là. Il savait aussi à quoi ressemblait sa voiture et, comme il l’avait vue dans le garage du dessous, il en déduisait qu’elle devait être chez elle. Par précaution, l’homme frappa doucement à la porte de devant.

      Il n’était même pas sept heures du matin et il ne voulait pas que des voisins tôt levés l’observent avec curiosité. Il faisait froid dehors, ce matin, et l’homme ne voulait pas enlever sa capuche. Cependant, craignant de trop attirer l’attention, il baissa la capuche, exposant sa peau à la morsure du vent.

      Quand personne ne répondit, il essaya sans y croire d’ouvrir la porte. Il était sûr qu’elle devait être verrouillée et elle l’était. Il alla à la fenêtre d’à-côté. Il voyait qu’elle était légèrement ouverte. Il se demanda s’il fallait vraiment qu’il insiste. Après un moment d’hésitation, il se décida, remonta brusquement la fenêtre et entra ainsi dans l’appartement. Il savait que, si quelqu’un le voyait, il appellerait la police, mais il avait décidé que le risque en valait la peine.

      Quand il se retrouva à l’intérieur, il essaya de se rendre discrètement dans la chambre. Toutes les lumières étaient éteintes et il y avait une odeur étrange qu’il n’arrivait pas à identifier. Quand il s’enfonça dans l’appartement, il eut un frisson sans aucun rapport avec le temps qu’il faisait. Il atteignit la porte de la chambre, tourna doucement la poignée et regarda à l’intérieur.

      Sur le lit, il y avait la femme qu’il s’était attendu à voir. Elle semblait être en train de dormir, mais il y avait quelque chose de bizarre. Même dans la faiblesse de la lumière matinale, sa peau avait l’air étrangement pâle. De plus, elle ne semblait pas bouger du tout. Sa poitrine ne montait ni ne descendait. Elle n’effectuait pas le moindre mouvement. Il entra dans la chambre et avança jusqu’au lit. À présent, l’odeur était accablante, une puanteur qui sentait la putréfaction et qui le faisait pleurer en lui donnant mal à l’estomac.

      Il voulait tendre le bras et la toucher, mais il ne pouvait pas s’y résoudre. Il voulait dire quelque chose, mais il ne trouvait pas les mots. Finalement, il se détourna et sortit de la chambre.

      Il sortit son téléphone et composa le seul numéro qui lui vint en tête. Après plusieurs sonneries, le téléphone diffusa une voix enregistrée. Il appuya sur plusieurs boutons et repartit dans le salon de l’appartement en attendant une réponse. Finalement, une voix se fit entendre.

      — 911. Quelle est votre urgence ?

      — Euh, je m’appelle Vin Stacey. Je crois que mon amie est morte. Elle s’appelle Taylor Jansen. Je suis venu à son appartement parce que cela faisait plusieurs jours que je n’arrivais pas à la contacter. Elle est allongée dans son lit, mais elle ne bouge pas et elle … n’a pas l’air normale. Et puis, il y a une odeur.

      Ce fut à ce moment que la réalité de la situation le frappa. Taylor, femme vivace et enthousiaste, gisait morte à moins de neuf mètres de lui. Il se pencha et vomit.

      *

      Assise à l’arrière, Jessie espérait que c’était la dernière fois. Le véhicule des U.S. Marshals entra dans le parking du Poste Central de la police de Los Angeles et se gara dans une place réservée aux visiteurs. À cet endroit-là, le patron de Jessie, le capitaine Roy Decker, l’attendait.

      Il n’avait pas l’air très différent de la dernière fois où elle l’avait vu. Il avait presque soixante ans, mais il avait l’air beaucoup plus âgé. Il était grand et maigre, quasiment chauve, avait le visage très ridé, le nez pointu et de petits yeux pénétrants. Il parlait à un agent en uniforme mais, visiblement, il était venu rencontrer Jessie.

      — Ouah, dit-elle d’un ton sarcastique aux marshals assis à l’avant, j’ai l’impression d’être une femme du dix-huitième siècle que son père remet formellement à son mari.

      Le marshal assis sur le siège du passager la regarda d’un air renfrogné. Il s’appelait Patrick Murphy, même si tout le monde l’appelait Murph. Petit et svelte, avec des cheveux marron coupés très court, il donnait l’impression d’être un homme terre à terre, même si cela s’avérait être un peu une pose.

      — Dans ce scénario, il faudrait un mari qui voudrait de toi, chose que je trouve fort peu crédible, dit l’homme qui avait organisé une grande partie de la protection de Jessie pendant qu’elle avait essayé d’échapper à plusieurs tueurs en série.

      Seule une trace très légère de sourire aux coins de sa bouche suggérait qu’il plaisantait.

      —


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