Le Sourire Idéal. Блейк Пирс

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Le Sourire Idéal - Блейк Пирс


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C’était la chambre de Claire Stanton, dit-il. La salle de bains mène à la chambre de l’autre fille, Gabrielle. C’est là que Gabrielle a trouvé Claire, qui était dans la baignoire.

      — Est-ce que l’équipe de police scientifique a fini là-dedans ? demanda Jessie. Peut-on entrer ?

      — Oui. Le corps a été emporté. Je peux demander au chef de la police scientifique de vous envoyer les photos par SMS, si vous voulez.

      — S’il vous plaît, dit Jessie en entrant dans la salle de bains.

      Même si le corps avait été emporté, il restait des traces du carnage. Le reste de la salle de bains semblait ne pas avoir souffert, mais la baignoire, un modèle indépendant démodé installé au milieu de la pièce, était couverte de sang, dont une grande partie avait coulé et formé une mare sombre et visqueuse près du tuyau d’évacuation.

      Pendant que Jessie examinait la scène, les photos de la police scientifique arrivèrent sur son téléphone. Elle les afficha et Dolan, qui avait reçu le même message, fit de même sur son appareil.

      Dans le premier plan large, on voyait le corps de Claire Stanton allongé dans la baignoire, sur le dos, un bras tendu par-dessus le bord. Elle avait les yeux ouverts et le sang coulait de son cou, lui couvrait la poitrine et une grande partie du visage.

      Malgré cela, Jessie voyait que cette fille avait été belle, encore plus belle que les innombrables jolies filles de Hollywood qui voulaient devenir actrices. Blonde et menue, avec des membres tonifiés et bronzés, elle ressemblait à la majorette en chef d’une grande université.

      D’autres photos montraient des gros plans de son cou et des dégâts qui lui avaient été infligés. Même si c’était difficile d’en être sûr, au premier regard, il semblait que les blessures soient trop découpées et irrégulières pour avoir été pratiquées par la plupart des couteaux. Si Jessie avait dû deviner, cela ressemblait plus au travail opéré par un tournevis ou …

      — Des clés, dit Dolan.

      — Quoi ? demanda l’agent Martin du coin de la pièce.

      — Ces blessures à son cou, on dirait que quelqu’un les a pratiquées par perforation avec de longues clés. Est-ce que la police scientifique a émis des hypothèses ?

      — Je n’étais pas là quand ils ont évalué la scène, Inspecteur, admit-il.

      — Je crois que vous avez raison, dit Jessie. Les marques de perforation semblent venir d’angles différents et avoir atteint des profondeurs différentes, presque comme si l’assaillant avait tenu plusieurs clés et les avait toutes enfoncées en même temps.

      — Je ne savais pas que vous aviez été formée en analyse de scène de crime, dit Dolan en levant les yeux d’un air sceptique.

      — Je n’ai pas reçu cette formation, mais j’ai appris à voir ce que j’ai devant mes yeux, répliqua-t-elle. De plus, j’ai de l’expérience en agressions au couteau. Plus important, je suis formée en comportement psychologique. Or, d’après les images préliminaires que nous voyons ici, je dirais que nous avons probablement affaire à un crime passionnel plutôt qu’à un crime planifié.

      — Pourquoi dites-vous ça ? demanda Dolan sans contester l’hypothèse.

      — Si le coupable avait planifié le crime, il est difficile d’imaginer qu’il ait pu choisir des clés comme arme. Elles sont trop difficiles à utiliser et d’une efficacité douteuse. Ce meurtre semble avoir été plus impromptu.

      — Un crime passionnel ? répéta Dolan sur un ton taquin.

      — C’est un cliché, mais oui.

      — Cela ne va pas vraiment dans le sens de l’idée selon laquelle ce serait Crutchfield ou Thurman, fit-il remarquer. D’après ce que je comprends, ils sont très méticuleux tous les deux.

      — Certes, ça rend leur implication moins probable.

      — Quand l’appel a-t-il été passé ? demanda Dolan en se retournant vers l’agent Martin.

      — Peu après deux heures du matin. Cantu et son copain revenaient d’une nuit de fête. Elle est allée dans la salle de bains et y a trouvé son amie. Le copain, Carter Harrington, a appelé la police.

      Dolan marcha dans la salle de bains pendant quelques secondes de plus. Il avait l’air de s’ennuyer.

      — Je crois que nous avons appris tout ce que nous pouvions ici pour l’instant, dit-il en se tournant vers Jessie. Et si on allait voir Gabrielle Cantu afin de recueillir son témoignage ?

      Jessie hocha la tête. Elle sentait qu’il essayait de faire avancer les choses. Visiblement, si cette affaire n’était pas liée à l’un de leurs tueurs en série d’exception, il voulait l’établir rapidement pour pouvoir laisser tomber l’affaire et Jessie par la même occasion.

      Même si cela lui paraissait froid comme façon d’agir, Jessie ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. Il poursuivait les tueurs en série, pas les victimes de meurtres maladroits à coups de clés, et, même si Jessie n’aimait pas l’admettre, elle aussi.

      CHAPITRE CINQ

      Quel que soit le travail du copain de Gabrielle, Carter Harrington, c’était un travail qui rapportait gros. Le fichier que Jessie lut pendant le trajet indiquait seulement qu’il était investisseur du marché, ce qui pouvait presque tout signifier. Son manoir sécurisé de Briar Summit Drive, juste à côté de Mulholland Drive, était sur trois niveaux et donnait aussi bien sur la vallée de San Fernando que sur l’ouest de Los Angeles. Quand ils eurent sonné et qu’on les eut laissés entrer, la voiture contenant Jessie, Dolan, Murph et Toomey roula sur la longue descente de garage qui menait au parking circulaire situé devant la maison. Les autres marshals restèrent à l’extérieur de la propriété, dans leur véhicule.

      Carter Harrington sortit les accueillir. Il avait presque cinquante ans, les cheveux poivre et sel et un physique qui suggérait qu’il avait des quantités de temps pour faire de la gymnastique. Il était habillé de façon décontractée, avec un polo, un pantalon brun clair et des sandales. Il souriait mais, à voir ses yeux rouges et troubles, il était clair qu’il avait passé une nuit blanche.

      — Carter Harrington, dit-il en tendant la main à Jessie en premier puis à Dolan. Désolé de faire votre connaissance en de pareilles circonstances.

      — Je comprends, dit Jessie. Je suis Jessie Hunt de la Police de Los Angeles et voici Jack Dolan du FBI. Merci d’avoir accepté de nous recevoir aussi rapidement.

      — Le FBI ? répéta Harrington, visiblement étonné. Et les inspecteurs auxquels j’ai parlé à la maison ?

      — Oh, ils sont encore la première équipe qui travaille sur cette enquête, dit Dolan avec désinvolture, mais nous traitons cette affaire selon une approche multi-juridictionnelle. Ce n’est pas si inhabituel que ça.

      Harrington sembla accepter cette réponse qui, pour Jessie, n’avait absolument aucun sens. D’ailleurs, c’était probablement pour cela que Dolan l’avait dite.

      — Où est Mme Cantu ? demanda-t-elle.

      — Oh, oui, dit-il comme s’il venait de se souvenir pourquoi ces gens étaient venus ici. Gabby est dans le salon et elle regarde la télévision. Elle a pris une dose de Zoloft pour se clamer les nerfs, mais elle est réveillée. Vous êtes arrivés au moment idéal, si ça se trouve. Elle est consciente, mais pas agitée.

      — Génial, dit Dolan. Vous pourrez peut-être nous donner votre version des événements pendant que nous allons la rejoindre.

      — Bien sûr, acquiesça Harrington avant de remarquer que seul Murph les accompagnait alors que Toomey restait près de la voiture.

      — Euh, que fait votre ami, là ? demanda-t-il.


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