Le Sourire Idéal. Блейк Пирс

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Le Sourire Idéal - Блейк Пирс


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y avoir de lien avec les tueurs en série qui la menaçaient. Il était donc difficile de justifier qu’il fallait qu’elle continue à chercher le tueur.

      Pourtant, elle voulait vraiment le faire. Ses raisons n’étaient pas toutes altruistes. L’une d’elle était simplement le frisson de la chasse au coupable. Comme cela faisait maintenant plusieurs jours qu’elle était prisonnière de cette maison de la WITSEC, elle n’avait pas pu satisfaire ce plaisir. Maintenant qu’elle avait pris du goût à la chasse, elle ne pouvait pas simplement dire à son instinct de la laisser en paix.

      Elle savait aussi que, si le capitaine Decker pensait comme Dolan que cette affaire n’était pas liée aux deux tueurs en série, son expérience et ses compétences en médecine légale, qu’elle avait tellement mises en avant, perdraient tout leur intérêt. La seule raison pour laquelle on lui permettait de travailler sur cette affaire, c’était parce qu’il semblait qu’elle pourrait mieux comprendre la psychologie du tueur. Si ce n’était plus vrai, alors, elle n’aurait plus aucune raison d’être là et cela signifiait probablement qu’on la renverrait dans cette maison de Palms où elle s’ennuierait et passerait sûrement d’innombrables heures à se morfondre à côté de la piscine. Pour éviter ça, elle était prête à tout.

      Finalement, sans tenir compte de sa propre situation, il y avait cette fille. Jessie avait vu le visage de Claire, si jeune et si belle, figé sous un masque de peur. Elle avait vu les perforations affreuses qui avaient transformé son cou en immonde bouillie. Ce n’était pas parce que Claire Stanton n’était pas la victime d’un tueur en série qu’elle n’avait pas droit à la justice, elle aussi. Si Jessie pouvait aider à la venger, elle avait l’obligation de le faire. Elle ne pouvait pas se contenter de laisser tomber cette affaire parce que ça ne l’arrangeait pas de travailler dessus. Donc, elle mentit.

      — Nous ne sommes pas encore certains que ce n’est pas l’œuvre de Crutchfield ou de Thurman, dit-elle finalement.

      L’effet fut indiscutable. Murph et Toomey se retournèrent, surpris.

      — De quoi parlez-vous ? demanda Dolan, incrédule. Ce meurtre ne porte les marques d’aucun des deux.

      — Il n’en porte aucune marque évidente, dit-elle avec une conviction impressionnante, mais ces hommes sont tous deux très intelligents. Ils savent forcément que, s’ils utilisaient leurs méthodes habituelles, ils seraient aussitôt repérés. Utiliser des clés comme arme du crime leur permettrait à tous les deux de satisfaire cette pulsion meurtrière sans révéler leur implication. En fait, cette manœuvre détournerait efficacement les soupçons et, actuellement, elle semble fonctionner avec vous.

      Dolan la regarda fixement avec un mélange de perplexité et de frustration et un soupçon d’admiration.

      — Essayez-vous vraiment de me convaincre que Thurman ou Crutchfield, qui sont tous deux pourchassés pendant que l’un d’eux est gravement blessé, ont prit le temps d’aller dans la vallée de San Fernando et d’assassiner une escort girl au hasard avec une arme qu’ils n’avaient jamais utilisée ?

      Jessie écouta sa diatribe avec un sourire poli, sachant que cela ne ferait que l’exaspérer encore plus.

      — Je n’ai pas besoin vous en convaincre, agent Dolan. Il me suffira d’en convaincre mon capitaine. N’hésitez surtout pas à abandonner cette affaire et je continuerai à travailler dessus toute seule. Comme vous l’avez remarqué, il y a deux tueurs dangereux en cavale et, de mon côté, je compte faire tout mon possible pour les retrouver, mais faites ce que vous voulez.

      — Vous êtes vraiment une forte tête, dit Dolan.

      Jessie ouvrit la portière de la voiture en souriant gentiment et y entra.

      — C’est ce qu’on m’a dit.

      *

      L’assurance de Jessie s’effondra rapidement.

      Au poste, alors qu’elle attendait de pouvoir convaincre le capitaine Decker, il se passait quelque chose. Personne ne disait ouvertement de quoi il s’agissait, mais l’ambiance était électrique.

      Elle se demanda s’ils avaient découvert une piste plus crédible pour retrouver l’un ou l’autre des deux hommes, ce qui retirerait toute crédibilité à l’argument contestable qu’elle comptait utiliser pour qu’on la laisse poursuivre son travail sur l’affaire Stanton. Si tel était le cas, elle n’avait pas de plan B. En tout cas, quelle que soit la cause de cette agitation, elle était de taille. On fit entrer Jessie dans la même salle de conférence isolée, où elle attendit en vain pendant vingt minutes avec Murph. Dolan avait disparu.

      — Savez-vous ce qui se passe ? demanda-t-elle à Murph.

      Il la regarda, légèrement satisfait de son inconfort.

      — Comment pourrais-je savoir quoi que ce soit ? demanda-t-il. J’ai été coincé ici avec vous.

      — Vous avez cette oreillette, signala-t-elle. Je suis sûre qu’on vous communique des nouvelles.

      — Je ne peux rien vous dire, répondit-il.

      Il semblait apprécier de se retrouver en position de supériorité après avoir été guère mieux qu’un simple chauffeur pendant plusieurs heures. Avant que Jessie ne puisse répondre, la porte s’ouvrit et Decker et Dolan entrèrent tous les deux.

      — Il y a des nouvelles, dit le capitaine sans préambule.

      Jessie comprit immédiatement que, quelles que soient les nouvelles, elles n’étaient pas bonnes. Le visage déjà profondément ridé de Decker l’était encore plus que d’habitude et il semblait réticent à croiser le regard avec Jessie. D’une façon ou d’une autre, elle savait que les nouvelles étaient liées à sa personne. Decker semblait hésiter à poursuivre. Derrière lui, Dolan avait l’air encore plus taciturne que d’habitude.

      — Allez-y, capitaine, dit-elle en se préparant. Je peux supporter ça.

      — On a retrouvé Ernie Cortez.

      Cela aurait dû être une excellente nouvelle. Ernie était l’agent de sécurité de la DNR qui avait tué ses collègues et aidé Bolton Crutchfield à s’évader. Si on l’avait retrouvé, ils allaient finalement pouvoir bénéficier d’une piste sur l’endroit où se cachait Crutchfield, mais l’attitude de Decker et de Dolan suggérait qu’elle ne devait pas trop espérer.

      — Je sens que ce n’est pas tout, dit-elle.

      — Il est mort, soupira Decker.

      — De crise cardiaque ? demanda Jessie d’un air sceptique tout en essayant de lutter contre la panique insidieuse qu’elle sentait monter en elle.

      Dolan dévoila tout le reste.

      — On l’a trouvé dans une benne à ordures, dans une ruelle située à environ six pâtés de maisons d’ici. Il avait été éventré du sternum au bassin. Ses entrailles gisaient à côté de la benne. C’est grâce à ça qu’on a réussi à le trouver.

      Jessie se pencha en arrière sur sa chaise en essayant de digérer les nouvelles. Crutchfield avait discrètement noué des liens avec Ernie pendant des années, surtout pour le séduire. Il avait tellement bien réussi qu’Ernie avait volontairement massacré six de ses propres collègues pour plaire à un tueur en série, et maintenant, Crutchfield s’était débarrassé de lui avec brutalité et sans cérémonie.

      Pourquoi ? Est-ce qu’Ernie l’avait déçu ou mis en colère d’une quelconque façon ? Est-ce qu’il s’était retourné contre son maître ?

      Pourtant, Jessie savait que cela ne pouvait pas être la raison principale de sa mort ou, autrement, il n’aurait pas laissé le corps aussi près de l’endroit où il savait que Jessie travaillait. C’était un message et elle en était la destinataire.

      — Qu’est-ce que vous n’avez pas dit ? Quelle partie craignez-vous


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