Si elle craignait. Блейк Пирс

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Si elle craignait - Блейк Пирс


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n’était peut-être rien, mais elle préférait ne prendre aucun risque. Elle préférait…

      Elle entendit alors des bruits de pas résonner derrière elle. Elle sentit l’escalier trembler sous le poids de quelqu’un qui la poursuivait. Elle voulut crier en arrivant en bas des marches, mais elle n’en eut pas le temps. Elle sentit quelque chose la frapper violemment au niveau de la nuque.

      Tamara tomba en avant. Elle essaya d’amortir sa chute avec les mains pour éviter de tomber sur la tête et elle se tordit le poignet. Elle l’entendit craquer mais elle en fut vaguement consciente. Elle pensait encore à ce bruit de pas qui avait résonné derrière elle. Elle était à moitié étourdie et elle ressentait une douleur lancinante à l’arrière du crâne et au niveau du poignet. Elle essaya de se retourner pour voir le visage de son assaillant mais elle n’en eut pas le temps.

      Elle sentit quelque chose de rugueux glisser sur sa tête et autour de son cou. Puis se serrer fermement… et elle n’essaya plus de se retourner pour voir qui l’attaquait.

      Maintenant, elle luttait pour essayer de respirer.

      Mais ce fut une lutte qu’elle perdit rapidement et l’obscurité l’envahit très vite, la douleur au niveau du cou et des poumons prenant le dessus sur celle qu’elle avait ressentie au poignet et à l’arrière du crâne.

      CHAPITRE UN

      Les personnages de la série télé Stranger Things commençaient tout doucement à ennuyer Kate Wise. Mais c’était un peu normal, vu que ce n’étaient que des enfants pareils à tous les autres. Intéressants et adorables quand on les rencontre, mais avec une tendance à devenir très vite agaçants en grandissant. Kate avait l’impression de bien connaître les enfants de la série. Elle avait dévoré les saisons une et deux en l’espace de trois jours. Et maintenant qu’elle commençait la saison trois, elle se rendait compte que ça ne l’intéressait pas plus que ça.

      Kate déposa la télécommande de la télé sur la table du salon et se leva du divan. Elle regarda l’horloge et fut un peu écœurée de voir qu’il était déjà 17h10. Elle regarda ensuite vers la petite table qui se trouvait à côté du divan, sur laquelle elle avait empilé des livres qu’elle avait achetés le weekend dernier dans un magasin de seconde main de Carytown. Elle avait commencé à en lire un – un livre assez ennuyeux sur la vie de John Wayne Gacy – mais elle n’avait pas eu la motivation suffisante pour le terminer… ce livre-là, ni aucun autre d’ailleurs.

      Alors elle avait fini par se rabattre sur Netflix, auquel elle s’était abonnée sur la demande d’Allen. Au début, ils avaient regardé plusieurs choses ensemble, surtout des documentaires et la série The Office, mais ils s’étaient très vite rendus comptesqu’ils préféraient de loin se parler quand ils étaient ensemble. Mais dernièrement, quand Kate se retrouvait seule, elle avait envie de ne rien faire. Elle n’avait jamais vraiment aimé passer du temps devant la télé mais récemment, elle avait commencé à apprécier faire des choses sans intérêt qui lui permettaient de déconnecter et de ne penser à rien. Elle commençait à aimer l’idée de s’échapper du monde réel. Que ce soit en compagnie des enfants de Stranger Things ou en faisant semblant d’être intéressée par l’intrigue de Grey’s Anatomy, ça lui faisait du bien de se déconnecter et de ne plus voir des drames que de l’extérieur.

      Et puis, elle avait tout le temps devant elle pour le faire. Le directeur Duran avait été fidèle à ses mots et il ne l’avait pas appelée depuis plus de six semaines. Elle savait qu’elle n’était pas licenciée, mais qu’on ne l’appellerait que pour des affaires où ils auraient besoin d’une certaine expertise ou de recherches en profondeur. En effet, Duran l’avait réprimandée et il lui avait dit qu’on ne ferait plus appel à elle que dans le cadre de recherches plus poussées – juste en tant que bouée de sauvetage. Mais elle comprenait. Quand elle travaillait sur une affaire, elle était un peu trop imprudente pour son âge, comme elle l’avait prouvé lors de sa dernière enquête. Mais Duran savait également qu’elle faisait du bon boulot et c’est pour ça qu’il n’était pas encore prêt à totalement la mettre à la retraite.

      Mais pour l’instant, il ne l’appelait pas. Et au cours de ces six dernières semaines, la vie de Kate avait continué son cours. Elle avait eu cinquante-six ans et sa petite-fille, Michelle, avait célébré son premier anniversaire. Elle était partie deux fois en vacances avec Allen – une fois dans une cabane perdue dans les montagnes de Blue Ridge et une fois à Surfside Beach, en Caroline du Sud, pour profiter une dernière fois de l’été qui se terminait.

      Mais ces dernières vacances remontaient à deux semaines. Quand ils étaient rentrés, Allen était retourné au travail. Bien qu’il ait encore son propre appartement, il passait la plupart de son temps chez Kate. Ils avaient souvent parlé d’emménager ensemble et c’était probablement ce qu’ils allaient finir par faire. Elle s’était mise à réfléchir à tout ça pour occuper ses journées. Puis elle avait découvert Stranger Things et Grey’s Anatomy, et elle avait trouvé un autre moyen de remplir ses longues journées d’oisiveté.

      Elle avait envisagé de continuer à écrire ce livre qu’elle avait toujours voulu rédiger – une sorte de résumé de certaines de ses enquêtes les plus bizarres. Elle avait déjà écrit une cinquantaine de pages mais ça n’avait fait que lui rappeler que ses jours de gloire se trouvaient maintenant derrière elle. Malgré qu’un agent soit déjà intéressé par son livre (bien que ce soit surtout l’ami d’un ami), elle n’était pas parvenue à trouver la motivation suffisante pour continuer à l’écrire.

      Si Duran avait décidé de ne plus faire appel à elle, elle aurait préféré qu’il le lui dise. Elle préférait de loin être licenciée au fait de ne pas savoir.

      Elle avait encore une heure devant elle avant qu’Allen rentre du travail. Maintenant qu’elle avait éteint la télé, elle envisagea de se remettre à son livre. Mais elle savait qu’elle n’aurait pas la motivation suffisante pour travailler dessus aujourd’hui. Elle regarda son téléphone et se mit à consulter ses messages. Elle en avait reçu un de Kristen DeMarco cinq jours plus tôt, pour savoir comment elle allait. DeMarco avait continué à travailler avec d’autres agents qui, pour une raison ou une autre, s’étaient retrouvés sans coéquipier. Mais DeMarco avait gardé le contact avec Kate et c’était un geste que Kate appréciait particulièrement.

      DeMarco était très rapidement devenue une amie. Et ça voulait tout dire, vu la manière dont Kate avait toujours veillé à garder une distance très stricte entre amitié et coéquipier. Mais il y avait quelque chose chez DeMarco qui était différent de tous ses autres partenaires précédents. Et ça allait au-delà du fait qu’elle avait une carrière prometteuse et un caractère tenace. C’était une femme polyvalente qui rappelait à Kate la manière dont elle était quand elle était plus jeune. Et garder contact avec elle avait été l’une des choses les plus importantes dans la vie de Kate au cours de ces six dernières semaines.

      En souriant, elle afficha le numéro de DeMarco à l’écran et l’appela. Elle ne fut pas trop surprise de tomber sur sa messagerie vocale après quatre sonneries. Elle ne prit pas la peine de laisser un message. DeMarco travaillait probablement sur une affaire et Kate ne voulait surtout pas la gêner dans son travail.

      Elle reposa son téléphone et se rendit dans la cuisine. Ils avaient prévu d’aller manger au restaurant ce soir, alors elle n’avait pas besoin de cuisiner. Elle s’appuya contre le plan de travail et regarda par la fenêtre, en direction du jardin.

      C’était probablement à ça que ressemblait la retraite. C’est vrai qu’elle en avait eu un avant-goût il y a un an et demi, mais à ce moment-là, elle s’y attendait. Elle avait prévu des hobbies et elle se rendait régulièrement au stand de tir. Mais cette fois-ci, elle s’ennuyait vraiment. C’était peut-être parce qu’elle savait que Duran pouvait l’appeler à tout moment et qu’elle se retrouverait à nouveau plongée en pleine action.

      Ou peut-être,


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