Si elle s’enfuyait. Блейк Пирс

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Si elle s’enfuyait - Блейк Пирс


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tourna vers son bureau, où se trouvait son téléphone portable.

      Au moment où elle se retourna, elle heurta quelque chose de dur. Pendant une fraction de seconde, elle sentit une odeur de transpiration.

      C’est à ce moment-là que quelque chose passa autour de son cou et commença à serrer.

      Karen Hopkins lutta pour essayer de s’en débarrasser. Mais plus elle luttait, plus cette chose se serrait autour de sa nuque. C’était quelque chose de tranchant, qui s’enfonçait de plus en plus profondément au fur et à mesure qu’elle se débattait. Elle sentit un léger filet de sang couler sur sa poitrine et elle commença à avoir du mal à respirer.

      Mais elle continua néanmoins à se débattre, faisant tout ce qu’elle pouvait pour amener son assaillant dans son bureau pour pouvoir prendre son téléphone. Elle sentit encore du sang couler le long de son cou, mais juste un léger ruissellement. Cette chose se mit à se serrer de plus en plus. Ses jambes commencèrent à flancher à quelques mètres de son bureau. Elle vit l’ordinateur qui se trouvait devant elle. Elle vit l’écran blanc, avec un email incomplet qu’elle n’enverrait jamais.

      Elle regarda le curseur clignoter, dans l’attente du mot suivant.

      Mais il ne viendrait jamais.

      CHAPITRE UN

      Une des nombreuses choses qui surprenaient Kate Wise à l’âge de cinquante-cinq ans (cinquante-six dans quelques semaines), c’était le fait que se préparer pour un rencard la rendait toujours aussi anxieuse qu’une adolescente. Est-ce qu’elle s’était bien maquillée ? Pas de trop ? Est-ce qu’elle devrait commencer à se teindre les cheveux pour couvrir les mèches grises qui l’envahissaient de plus en plus ? Est-ce qu’elle devrait porter un soutien-gorge confortable ou plutôt un soutien-gorge qu’Allan aurait facile à enlever ?

      C’était une nervosité plutôt agréable, qui lui rappelait qu’elle était déjà passée par là auparavant. Au cours de la première année qui avait suivi son mariage, elle avait ressenti le même genre de nervosité. Mais maintenant avec Alan, le premier homme avec lequel elle soit sortie depuis la mort de Michael, elle avait redécouvert ce que ça signifiait d’avoir un rencard avec un homme.

      Sa relation avec Alan était rapidement devenue très facile. Ils avaient tous les deux cinquante-cinq ans et ils n’avaient pas de temps à perdre – ils savaient tacitement que si cette relation allait mener quelque part, ils devaient s’y impliquer à fond. Et c’est exactement ce qu’ils avaient fait jusqu’à maintenant. Et ça avait été plutôt incroyable.

      Ce soir, ils allaient dîner, voir un film et revenir chez elle, où ils passeraient la nuit ensemble. C’était une autre chose que leur âge leur permettait de faire : de passer outre le doute de savoir s’ils allaient ou pas faire l’amour. La réponse à cette question avait été un oui sans équivoque depuis des mois – un oui qui les amenait à passer la nuit ensemble après chacun de leurs rencards (une chose de plus qui surprenait Kate sur le fait de sortir avec un homme à l’âge de cinquante-cinq ans).

      Alors qu’elle mettait du rouge à lèvres – juste un petit peu, comme aimait Alan – elle fut surprise d’entendre frapper à sa porte d’entrée. Elle consulta sa montre et vit qu’il était seulement 18h35. Elle n’attendait pas Alan avant 19h.

      Elle sourit, en supposant qu’il était venu plus tôt. Peut-être qu’il voulait changer l’ordre dans leur rendez-vous et commencer par la chambre à coucher. L’idée de se déshabiller alors qu’elle venait juste de s’habiller ne l’enchanta pas, mais ça en vaudrait sûrement la peine. Avec un sourire aux lèvres, elle quitta sa chambre à coucher, traversa la maison et ouvrit la porte.

      Quand elle vit Mélissa sur le pas de la porte, elle passa rapidement par plusieurs émotions : la surprise, la déception et la préoccupation. Mélissa portait en main le siège bébé, où Michelle était installée. Quand Michelle vit sa grand-mère, elle se mit à gazouiller et à gesticuler de ses petites mains.

      « Salut, Mélissa, » dit Kate. « Viens, entre. »

      Mélissa entra, avant de froncer les sourcils en regardant sa mère. « Merde. Tu avais prévu de sortir ? Un rendez-vous avec Alan ? »

      « Oui. Il arrivera dans une vingtaine de minutes. Pourquoi ? Il y a quelque chose qui ne va pas ? »

      Ce fut à ce moment-là, alors qu’elles s’asseyaient sur le divan, que Kate remarqua que Mélissa avait l’air troublée. « J’avais espéré que tu aurais pu t’occuper de Michelle ce soir. »

      « Mélissa… j’adorerais, tu le sais bien. Mais comme tu peux le voir, j’avais déjà des projets pour ce soir. Est-ce que… tout va bien ? »

      Mélissa haussa les épaules. « J’imagine… je ne sais pas. Terry est bizarre depuis quelques temps. En fait, il est bizarre depuis qu’on a eu peur concernant la santé de Michelle. Il est comme absent parfois, tu vois ? C’est pire depuis quelques jours et je ne sais pas pourquoi. »

      « Donc vous avez besoin de passer un peu de temps ensemble ? De sortir tous les deux ? »

      Mélissa secoua la tête, en fronçant les sourcils. « Non. Il faut qu’on ait une discussion. Une discussion sérieuse et très longue. Et il se pourrait que le ton monte. Et bien qu’il ait été distant depuis quelques temps, on a toujours été d’accord sur le fait qu’on n’allait jamais se crier dessus avec Michelle à la maison. »

      « Est-ce qu’il… est-ce qu’il te maltraite ? »

      « Non, pas du tout. »

      Kate baissa les yeux vers le siège bébé et en sortit lentement Michelle. « Lissa, tu aurais dû m’appeler pour me prévenir. »

      « J’ai essayé de t’appeler il y a une heure. Ça a sonné quelques fois avant de tomber sur la messagerie vocale. »

      « Ah merde. Je l’ai laissé en mode silencieux après être allée chez le dentiste. Je suis vraiment désolée. »

      « Non, c’est moi qui suis désolée. Je n’aime vraiment pas l’idée de te demander cette faveur en dernière minute, alors que tu as visiblement déjà prévu quelque chose. Mais… je ne sais pas quoi faire d’autre. Je suis désolée d’avoir l’air de profiter de toi, mais tu es… je n’ai personne d’autre que toi, maman. Et dernièrement, j’ai l’impression que tu es passée à autre chose. Tu as Allan et ton boulot au FBI. J’ai l’impression que tu m’oublies… que Michelle et moi, on est devenu accessoire. »

      Kate ressentit de la peine en entendant ces mots. Elle assit Michelle sur ses genoux, en tenant ses petites mains et en la berçant légèrement.

      « Je ne vous ai pas oubliées, » dit Kate. « Au contraire, je pense que j’essaye de me redécouvrir. À travers le boulot, à travers ma relation avec Alan… mais aussi à travers toi et Michelle. Tu n’as jamais été un accessoire. »

      « Je suis désolée. Je n’aurais pas dû venir sans t’avoir prévenue. On peut faire ça une autre fois, peut-être dans quelques jours… qu’est-ce que tu en penses ? »

      « Non, » dit Kate. « Faites ça ce soir. »

      « Mais ton rendez-vous… »

      « Alan comprendra. Tu sais, il aime beaucoup Michelle… »

      « Maman… tu es sûre ? »

      « Absolument. »

      Elle se pencha en avant et prit Mélissa dans ses bras. Michelle se tortilla sur ses genoux, en essayant d’attraper une mèche de cheveux de sa grand-mère. « J’ai aussi été très effrayée quand Michelle a dû faire tous ses examens à l’hôpital, » dit-elle. « Peut-être que Terry n’a pas encore réussi à le surmonter. Laisse-lui une chance de s’expliquer. Et s’il n’est pas gentil avec toi, rappelle-lui que ta mère possède une


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