Si elle s’enfuyait. Блейк Пирс

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Si elle s’enfuyait - Блейк Пирс


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petite fille. »

      « Alan, je ne peux pas te demander de faire ça ! »

      « Et tu ne me le demandes pas. C’est pour ça que je me propose. »

      Kate s’approcha du divan et s’assit à côté de lui. Elle posa sa tête sur son épaule. « Tu sais que tu es vraiment incroyable. »

      Il haussa les épaules. « Vraiment ? »

      « Qu’est-ce que tu veux dire par là ? » demanda-t-elle, en sentant une pointe d’amertume dans sa voix.

      « Ton boulot… » dit-il. « C’était censé être une fois de temps en temps, non ? Et c’est vrai que c’est le cas. Mais quand ils t’appellent, ils s’attendent à ce que tu laisses tout tomber pour eux. »

      « Ça fait partie du boulot. »

      « Mais tu as pris ta retraite il y a deux ans. Est-ce que ça te manquait tant que ça ? »

      « Alan… c’est injuste de dire ça. »

      « Peut-être bien. Et je ne sais pas ce qui t’attire autant dans ce boulot. Mais je suis du même avis que Mélissa. Je ne sais pas combien de temps je vais encore pouvoir accepter cette situation. »

      « Si c’est aussi important pour toi, je vais refuser cette affaire. J’appelle tout de suite Duran et… »

      « Non. Il faut que tu acceptes. Je ne veux pas que tu nous en veuilles, à moi ou à ta fille, pour avoir refusé cette enquête. Alors, vas-y. Mais vu que je suis de plus en plus amoureux de toi, je dois te dire qu’il serait temps d’avoir une sérieuse conversation quand tu reviendras. Avec moi, avec ta fille, mais aussi avec toi-même. »

      La première réaction de Kate fut d’être triste et indignée. Mais peut-être qu’il avait raison. Après tout, est-ce qu’elle n’avait pas elle-même réalisé il y a à peine quelques minutes que sa décision était limite égoïste ? Elle allait avoir cinquante-six ans dans trois semaines. Peut-être qu’il était temps qu’elle mette des limites dans son boulot. Et si ça signifiait que leur petit arrangement avec Duran et le FBI devait se terminer, alors tant pis.

      « Alan… j’ai besoin que tu sois franc avec moi. Si accepter cette affaire risque de nous éloigner… »

      « Ça n’arrivera pas. Pas cette fois-ci. Mais je ne sais pas combien de temps ça peut encore durer à l’avenir. »

      Elle ouvrit la bouche pour répondre mais elle fut interrompue par la sonnerie de son téléphone. Elle regarda l’écran et vit que c’était Jo DeMarco, la jeune femme qui était sa coéquipière depuis un an et qui l’accompagnait dans cette petite expérience avec le FBI.

      « C’est DeMarco, » dit-elle. « Il faut que je sache à quelle heure est le vol. »

      « Pas de problème, » dit-il. « Tu n’as pas besoin de te justifier. »

      Ce qu’elle ne lui dit pas mais qu’elle pensa très fort, ce fut : Alors pourquoi j’ai l’impression de devoir le faire ?

      Mais c’était une question sur laquelle elle ne voulait pas s’attarder pour l’instant. Et comme elle avait l’habitude de le faire depuis quelques mois, quand elle se retrouvait confrontée à ce genre de dilemme, elle tourna son attention sur son boulot. Avec une pointe de culpabilité, elle répondit à l’appel.

      « Salut, DeMarco. Comment ça va ? »

      CHAPITRE DEUX

      Kate et DeMarco parvinrent à dormir un peu pendant le vol de nuit qui les emmena de Washington à Chicago. Mais pour Kate, ça n’avait été qu’un sommeil entrecoupé. Quand elle se réveilla à 6h15, au moment où l’avion descendait sur Chicago, elle ne se sentait pas vraiment reposée. Elle repensa tout de suite à Mélissa, à Michelle et à Alan. Elle se sentait vraiment coupable. Elle regarda la ville de Chicago se rapprocher à travers le hublot, dans la faible lueur de l’aube.

      Elle passa ce premier instant à Chicago à se haïr. Ça allait déjà un peu mieux quand elles parvinrent à traverser l’aéroport et à trouver l’agence de voitures de location.

      Maintenant qu’elles arrivaient dans la petite ville de Frankfield, dans l’Illinois, le sentiment de culpabilité était toujours présent mais s’apparentait plus à un vague sentiment de ne pas parvenir à faire les choses correctement.

      DeMarco était derrière le volant et buvait une gorgée du café qu’elle avait acheté à l’aéroport. Elle jeta un coup d’œil vers Kate qui regardait par la vitre, et la poussa du coude.

      « OK, Wise, » dit DeMarco. « Je vois bien qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Qu’est-ce qui se passe ? Tu as l’air malheureuse. »

      « On en est déjà arrivé au stade des conversations sérieuses ? »

      « Ça n’a pas toujours été le cas ? »

      Kate se redressa sur son siège et soupira. « Je gardais Michelle quand je me suis rendu compte que j’avais raté un appel de Duran. Et j’ai dû laisser Michelle pour partir. Pire que ça, je l’ai laissée avec Alan parce que Mélissa et son mari ont quelques soucis de couple à régler. Et je me sens vraiment coupable. »

      « Je suis contente que tu sois là, » dit DeMarco. « Mais tu aurais pu refuser. Tu n’es pas liée au FBI par une sorte de contrat fixe, non ? »

      « C’est vrai. Mais refuser n’est pas si facile que ça. Je m’implique bien trop. Je crois que ce boulot me donne la sensation d’avoir un but. »

      « Et le fait d’être grand-mère ne te donne pas cette même sensation ? » demanda DeMarco.

      « Si, bien sûr. C’est juste… je ne sais pas. »

      Elle s’arrêta de parler et DeMarco respecta son silence… pendant un moment. « Bon, alors, cette affaire, » dit DeMarco. « Ça a l’air plutôt ordinaire, non ? Tu as lu les dossiers ? »

      « Oui, c’est vrai, mais sans aucune piste, aucun indice, ou même la moindre suggestion venant des forces de police locales, ça ne va pas être si facile que ça. »

      « Alors… la victime la plus récente, c’est une femme de cinquante-quatre ans. C’était il y a deux jours et elle était seule chez elle. Aucun signe d’entrée par effraction. Elle a été retrouvée par son mari quand il est rentré du boulot. Apparemment, elle a été brutalement étranglée avec quelque chose qui lui a entaillé le cou. »

      « Et ça pourrait être un bon point de départ, » dit Kate. « Qu’est-ce qui pourrait être utilisé pour étrangler quelqu’un et qui puisse également provoquer une telle entaille ? »

      « Du fil barbelé ? »

      « Il y aurait eu plus de sang, » dit Kate. « La scène de crime en aurait été remplie. »

      « Et les rapports disent que les lieux étaient assez propres. »

      « Alors ça explique pourquoi la police locale est aussi perplexe. Mais il doit bien y avoir un quelconque point de départ, non ? »

      « On va bientôt en savoir plus, » dit DeMarco, en ralentissant et en faisant un signe de tête devant elle. « On est arrivé. »

      ***

      Il y avait un seul policier qui les attendait quand elles se garèrent dans l’allée en forme de U. Il était assis dans sa voiture de patrouille et buvait un café. Il leur fit un geste poli de la tête quand elles s’approchèrent de sa voiture. Il portait un uniforme et le badge en forme d’étoile indiquait qu’il s’agissait du shérif. Mais il ne devait plus en avoir pour très longtemps à ce poste. Il devait avoir la soixantaine et ça se voyait surtout à ses sourcils et à ses cheveux gris.

      « Agents Wise et DeMarco, » dit Kate, en lui montrant son


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