La Mort et Un Chien. Фиона Грейс

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La Mort et Un Chien - Фиона Грейс


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      — David ? Est-ce que tout va bien ?

      — Non, ça ne va pas, dit-il d’une voix aiguë, réveillant un million de souvenirs latents qui sommeillaient dans l’esprit de Lacey, comme de la poussière que l’on remue.

      Elle se tendit, se préparant à un choc terrible.

      — Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce qui s’est passé ?

      — Ta pension alimentaire n’a pas été versée.

      Lacey leva si fort les yeux au ciel qu’ils lui firent mal. L’argent. Bien sûr. Il n’y avait rien qui comptait plus pour David que l’argent. Un des aspects les plus ridicules de son divorce d’avec David était le fait qu’elle devait lui payer une pension alimentaire parce qu’elle avait la mieux payée du couple. Elle se dit que la seule chose qui pouvait le forcer à entrer directement en contact avec elle était bien cela.

      — Mais j’ai organisé le paiement par la banque, lui dit Lacey. Ça devrait être automatique.

      — Eh bien, apparemment les Britanniques ont une interprétation différente du mot automatique, dit-il avec arrogance. Parce qu’aucune somme d’argent n’a été déposée sur mon compte en banque, et si tu l’ignorais, la date limite est aujourd’hui ! Je te suggère donc de téléphoner à ta banque immédiatement et de résoudre la situation.

      On aurait dit un directeur d’école. Lacey s’attendait à ce qu’il finisse son monologue par la phrase “petite fille stupide”.

      Elle serra le portable, fermement, en essayant de son mieux de ne pas laisser David l’atteindre, pas aujourd’hui, la veille de sa vente aux enchères qu’elle attendait avec impatience !

      — Quelle suggestion intelligente, David, répondit-elle, en coinçant le téléphone entre son oreille et son épaule afin de pouvoir libérer ses mains et les utiliser pour se connecter à son compte bancaire en ligne. Je n’aurais jamais pensé faire ça moi-même.

      Ses paroles furent accueillies par un silence. David ne l’avait probablement jamais entendu user de sarcasmes auparavant, et cela l’avait déconcerté. Elle tenait Tom pour responsable. Le sens de l’humour anglais de son nouveau prétendant déteignait sur elle très rapidement.

      — Tu ne prends pas ça très au sérieux, répondit David, une fois qu’il eut enfin rattrapé son retard.

      — Je le devrais ? répondit Lacey. C’est juste une confusion à la banque. Je peux probablement faire en sorte qu’on s’en occupe d’ici la fin de la journée. En fait, oui, il y a un avis là sur mon compte. Elle cliqua sur la petite icône rouge et une boîte d’information apparut. Elle la lut à haute voix. “En raison des jours fériés, les paiements prévus qui tombent le dimanche ou le lundi seront effectués le mardi.” Ahah. Et voilà. Je savais que ce serait quelque chose de simple. Un jour férié. Elle s’arrêta et regarda par la fenêtre la foule de gens qui passaient. Je trouvais bien que les rues avaient l’air très animées aujourd’hui.

      Elle pouvait pratiquement entendre David grincer des dents à travers le haut-parleur.

      — C’est à vrai dire extrêmement gênant, dit-il sèchement. J’ai des factures à payer, tu sais.

      Lacey regarda Chester, comme si elle avait besoin d’un camarade dans cette conversation particulièrement frustrante. Il releva la tête de ses pattes et leva un sourcil.

      — Frida ne peut pas te prêter deux millions de dollars si tu es à court ?

      — Eda, corrigea David.

      Lacey connaissait bien le nom de la nouvelle fiancée de David. Mais elle et Naomi avaient pris l’habitude de l’appeler Frida la Quinzaine, en référence à la rapidité avec laquelle tous deux s’étaient fiancés et maintenant elle ne pouvait plus la nommer autrement.

      — Et non, continua-t-il. Elle ne devrait pas avoir à le faire. Qui t’a parlé d’Eda ?

      — Ma mère a peut-être laissé échapper ça une ou deux douzaines de fois. Qu’est-ce que tu fais à parler à ma mère de toute façon ?

      — Elle a fait partie de ma famille depuis quatorze ans. Je n’ai pas divorcé d’elle.

      Lacey soupira.

      — Non. J’imagine que non. Alors, quel est le plan ? Vous trois allez nouer des liens autour d’une manucure-pédicure ?

      Maintenant elle essayait de l’énerver, et elle ne pouvait pas s’en empêcher. C’était assez amusant.

      — Tu es ridicule, dit David.

      — N’est-elle pas l’héritière d’un emporium de faux ongles ? dit-elle avec une innocence feinte.

      — Oui, mais tu n’as pas besoin de le dire comme ça, dit David, d’une voix qui catapulta l’image de son visage renfrogné dans l’esprit de Lacey.

      — Je m’interrogeais juste sur la façon dont vous trois allez probablement passer votre temps ensemble.

      — Avec un ton critique.

      — Maman me dit qu’elle est jeune, dit Lacey en changeant de cap. Vingt ans. Je veux dire, je pense que vingt ans est peut-être un peu trop jeune pour un homme de ton âge, mais au moins elle a dix-neuf ans pour décider si elle veut des enfants ou non. Trente-neuf ans, c’est la limite pour toi, après tout.

      À peine l’eut-elle dit qu’elle réalisa à quel point elle ressemblait à Taryn. Elle frissonna. Alors qu’elle n’avait aucun scrupule à ce que les manières de Tom déteignent sur elle, sa tolérance s’arrêtait définitivement à Taryn !

      — Désolée, marmonna-t-elle, en faisant marche arrière. C’était déplacé.

      David laissa passer une mesure.

      — Donne-moi juste mon argent, Lace.

      L’appel fut coupé.

      Lacey soupira et posa le téléphone. Aussi exaspérante qu’ait été la conversation, elle était absolument déterminée à ne pas se laisser abattre. David appartenait à son passé désormais. Elle s’était construit une toute nouvelle vie ici à Wilfordshire. Et de toute façon, le fait que David soit parti avec Eda était une bénédiction déguisée. Elle n’aurait plus à lui payer de pension alimentaire une fois qu’ils se seraient mariés, et le problème serait résolu ! Mais connaissant la façon dont les choses se passaient habituellement pour elle, elle avait le sentiment que ce seraient des fiançailles très longues.

      CHAPITRE DEUX

      Lacey était en plein travail d’évaluation quand, de l’autre côté de la fenêtre, Taryn déplaça enfin son énorme fourgon, et la vue sur le magasin de Tom de l’autre côté des rues pavées se dégagea. Les guirlandes de fanions vichy sur le thème de Pâques avaient été remplacées par d’autres sur le thème de l’été, et Tom avait mis son étalage de macarons au goût du jour pour qu’il représente maintenant une île tropicale. Des macarons au citron composaient le sable, entouré d’une mer de différents bleus-turquoise (parfum barbe à papa), bleu layette (parfum bubble gum), bleu foncé (parfum myrtille) et bleu marine (parfum framboise bleue). De grandes piles de macarons au chocolat, de macarons au café et de macarons aux cacahuètes formaient l’écorce des palmiers, et les feuilles avaient été fabriquées en pâte d’amande ; un autre matériau alimentaire pour le travail duquel Tom était doué. La vitrine était impressionnante, pour ne pas dire appétissante, et elle attirait toujours une foule de touristes spectateurs excités.

      En regardant le comptoir à travers la fenêtre, Lacey pouvait voir Tom derrière, occupé à ravir ses clients avec ses présentations théâtrales.

      Elle posa son menton sur son poing et poussa un soupir rêveur. Pour le moment, les choses se passaient merveilleusement


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