La Mort et Un Chien. Фиона Грейс

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La Mort et Un Chien - Фиона Грейс


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Et si on prenait ce ouï-dire avec des pincettes ? suggéra-t-elle à Gina.

      Son amie la “pfft”, et toutes deux se mirent à glousser.

      La plage avait l’air particulièrement attrayante avec ces températures plus clémentes. Il ne faisait pas assez chaud pour bronze ou patauger, mais beaucoup plus de gens commençaient à marcher le long de la plage et à acheter des glaces auprès des camionnettes. En chemin, les deux amies se mirent à bavarder et Lacey raconta à Gina tout l’appel téléphonique de David et l’histoire touchante de l’homme et de la ballerine. Puis elles arrivèrent au salon de thé.

      Il se trouvait dans ce qui avait autrefois été un garage à canoés, un emplacement de choix en bord de mer. Les anciens propriétaires avaient été ceux qui l’avaient reconverti, transformant l’ancienne remise en un café un peu miteux – ce qu’on appelait en Angleterre un “boui-boui” lui avait appris Gina. Mais le nouveau propriétaire en avait grandement amélioré le design. Il avait nettoyé la façade en briques, enlevant les traces de fientes de mouettes qui étaient probablement là depuis les années 50. Il avait mis une ardoise noire à l’extérieur, affichant café biologique dans l’écriture manuscrite d’un lettreur professionnel. Et les portes en bois d’origine avaient été remplacées par une en verre brillant.

      Gina et Lacey s’approchèrent. La porte s’ouvrit automatiquement, comme pour les inviter à l’intérieur. Elles échangèrent un regard et entrèrent.

      Elles furent accueillies par l’odeur très forte des grains de café frais, suivie par un parfum de bois, de terre humide et de métal. Le vieux carrelage blanc du sol au plafond avait disparu, ainsi que les box roses en vinyle et le sol en lino. Maintenant, toutes les briques anciennes avaient été exposées et le vieux plancher avait été verni avec une teinture foncée. Dans le même esprit rustique, toutes les tables et les chaises semblaient avoir été fabriquées à partir des planches de bateaux de pêche récupérés – ce qui expliquait l’odeur du bois – et des tuyaux en cuivre dissimulaient toute l’installation électrique de plusieurs grosses ampoules de style Edison qui pendaient du haut plafond – ce qui expliquait l’odeur métallique. L’odeur de terre était causée par le fait que chaque centimètre carré d’espace libre contenait un cactus.

      Gina saisit le bras de Lacey et murmura, mécontente :

      — Oh non. C’est… branché !

      Lacey avait récemment appris lors d’une expédition pour acheter des antiquités à Shoreditch à Londres que branché n’était pas un compliment à utiliser à la place d’élégant, mais qu’il avait plutôt un sous-entendu frivole, prétentieux et arrogant.

      — J’aime ça, répliqua Lacey. C’est très bien conçu. Même Saskia serait d’accord.

      — Attention. Tu ne voudrais pas te faire piquer, ajouta Gina, faisant un mouvement d’esquive exagéré pour éviter un gros cactus à l’aspect piquant.

      Lacey lui lança un tsss et se rendit au comptoir, qui était fait de bronze poli, et avait une vieille machine à café assortie qui devait sûrement être ornementale. Malgré ce que Gina avait entendu, il n’y avait pas un seul homme qui ressembla à un catcheur debout derrière, mais une femme avec une coupe au carré déstructurée, teinte en blond et un débardeur blanc qui soulignait sa peau dorée et ses biceps saillants.

      Gina vit le regard de Lacey et fit un signe de tête aux muscles de la femme dans un tu vois, je te l’avais dit.

      — Que puis-je vous servir ? demanda la femme avec l’accent australien le plus prononcé que Lacey ait jamais entendu.

      Avant que Lacey n’ait pu demander un cortado, Gina lui donna un coup de coude dans les côtes.

      — Elle est comme toi ! s’exclama Gina. Une Américaine !

      Lacey ne put s’empêcher de rire.

      — Hum… non, elle ne l’est pas.

      — Je viens d’Australie, corrigea la femme avec bonhomie.

      — Vraiment ? demanda Gina, l’air perplexe. Mais vous parlez exactement comme Lacey pour moi.

      Le regard de la femme blonde se reposa instantanément sur Lacey.

      — Lacey ? répéta-t-elle, comme si elle avait déjà entendu parler d’elle. Vous êtes Lacey ?

      — Euh… ouais… dit Lacey. Il était assez bizarre pour elle que cette étrangère la connaisse, d’une façon ou d’une autre.

      — Vous possédez le magasin d’antiquités, c’est ça ? ajouta la femme, en posant le petit bloc-notes qu’elle tenait et en glissant son crayon derrière son oreille. Elle tendit la main.

      Encore plus déconcertée, Lacey hocha la tête et prit la main qu’on lui tendait. La femme avait une forte poigne. Lacey se demanda brièvement si les rumeurs par rapport au catch avaient quelque chose de vrai après tout.

      — Désolée, mais comment savez-vous qui je suis ? l’interrogea Lacey, alors que la femme levait et baissait vigoureusement le bras avec un large sourire.

      — Parce que chaque local qui vient ici et qui se rend compte que je suis une étrangère me parle immédiatement de vous ! Comment vous avez aussi déménagé de l’étranger pour venir ici toute seule. Et comment vous avez créé votre propre magasin à partir de rien. Je pense que tout le Wilfordshire nous encourage à devenir les meilleures amies.

      Elle serrait encore vigoureusement la main de Lacey, et quand cette dernière parla, sa voix trembla à cause des vibrations.

      — Alors vous êtes venue au Royaume-Uni seule ?

      Finalement, la femme lâcha sa main.

      — Ouais. J’ai divorcé de mon mari, puis j’ai réalisé que divorcer de lui ne suffisait pas. Vraiment, j’avais besoin d’être de l’autre côté de la planète par rapport à lui.

      Lacey ne put s’empêcher de rire.

      — Pareil. Enfin, similaire. New York n’est pas exactement autre bout du monde, mais vu comme est le Wilfordshire, parfois on a l’impression que ça pourrait tout aussi bien l’être.

      Gina se racla la gorge.

      — Je peux avoir un cappuccino et un sandwich au thon ?

      La femme sembla se rappeler soudainement que Gina était là.

      — Oh. Je suis désolée. Où sont mes bonnes manières ? Elle tendit sa main à Gina. Je suis Brooke.

      Gina ne croisa pas son regard. Elle serra mollement la main de Brooke. Lacey perçut les vibrations de jalousie qu’elle émettait et ne put s’empêcher de sourire en son for intérieur.

      — Gina est ma partenaire de crime, dit Lacey à Brooke. Elle travaille avec moi dans mon magasin, m’aide à trouver du stock, emmène mon chien pour des sorties, me transmet toute sa sagesse en matière de jardinage, et m’a généralement permis de rester saine d’esprit depuis que je suis arrivée à Wilfordshire.

      La moue jalouse de Gina fut remplacée par un sourire penaud.

      Brooke sourit.

      — J’espère avoir ma propre Gina aussi, plaisanta-t-elle. C’est un plaisir de vous rencontrer toutes les deux.

      Elle reprit le crayon derrière son oreille, ce qui permit à ses cheveux blonds et lisses de se remettre en place.

      — Alors, ce sera un cappuccino et un sandwich au thon… dit-elle en prenant note. Et pour vous ? Elle regarda Lacey, dans l’expectative.

      — Un cortado, dit Lacey en regardant le menu. Elle parcourut rapidement tout ce qui était proposé. Il y avait un large éventail de plats à l’air très savoureux, mais en réalité le menu se composait uniquement de sandwiches aux descriptions fantaisistes. Celui au thon que Gina avait commandé était en fait un “croque-monsieur


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