Le Piège Zéro. Джек Марс

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Le Piège Zéro - Джек Марс


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vers la porte, il réalisa qu’il ne reverrait peut-être plus jamais Idan.

      “Sois fort,” cria-t-il par-dessus son épaule. “Que dieu te garde.”

      Yosef plissa les yeux sous la lumière vive du soleil, pendant qu’il était traîné dans une cour entourée d’un haut mur de pierre, puis jeté sans ménagement à l’arrière d’un pick-up dont la benne était recouverte d’un toit en toile. On passa un sac de jute sur sa tête, et il fut une fois de plus plongé dans l’obscurité.

      Le pick-up démarra et quitta la base. Dans quelle direction ils allaient, Yosef n’aurait su le dire. Il ne savait plus depuis combien de temps ils roulaient et les voix dans la cabine étaient à peine audibles.

      Au bout d’un moment, deux heures ou peut-être même trois, il put entendre le bruit d’autres véhicules, des moteurs qui tournaient, des chauffeurs qui klaxonnaient. Au-delà, il entendait les vendeurs haranguer les passants et ces derniers crier, rire ou discuter. Une ville, comprit Yosef. Nous sommes dans une ville. Mais quelle ville ? Et pourquoi ?

      Le pick-up ralentit et, soudain, une dure voix profonde pénétra directement dans son oreille. “Tu es mon messager.” Aucun doute possible : la voix appartenait à Ben Saddam. “Nous sommes à Bagdad. À deux pâtés de maisons à l’est, se trouve l’ambassade américaine. Je vais te relâcher, et tu vas te rendre là-bas. Ne t’arrête en aucun cas. Ne parle à personne jusqu’à ce que tu sois arrivé. Je veux que tu leur raconte ce qui t’es arrivé, à toi et à tes compatriotes. Je veux que tu leur dises que c’est la Confrérie qui a fait ça, ainsi que leur chef, Awad Ben Saddam. Fais cela et tu auras gagné ta liberté. Est-ce que tu comprends ?”

      Yosef acquiesça. Il était confus à propos du contenu de ce simple message et sur la raison pour laquelle il devait le délivrer, même s’il était pressé d’être libéré de cette Confrérie.

      On enleva le sac de jute de sa tête et, en même temps, il fut jeté durement hors de la benne du pick-up. Yosef grogna et roula en tombant au sol. Un objet fut lancé derrière lui et atterrit juste à côté de lui Il était petit, marron et rectangulaire.

      C’était son portefeuille.

      Il cligna des yeux à cause de la soudaine lumière du jour, tandis que des passants s’arrêtaient, étonnés de voir un homme attaché aux poignets jeté de l’arrière d’un véhicule en mouvement. Mais le pick-up ne s’arrêta pas. Il poursuivit sa route et s’évanouit dans le dense trafic de l’après-midi.

      Yosef s’empara de son portefeuille et se releva. Ses vêtements étaient poisseux, tachés, et il avait mal partout. Il avait le cœur brisé en pensant à Avi et Idan. Mais il était libre.

      Il descendit la rue, ignorant les regards des habitants de Bagdad, pendant qu’il se dirigeait vers l’ambassade des USA. Un énorme drapeau américain guidait ses pas, placé au sommet d’un très haut poteau.

      Yosef était à moins de vingt-cinq mètres de la grande clôture grillagée qui entourait l’ambassade, surmontée de fils barbelés, quand un soldat américain le héla. Il y en avait quatre postés à la porte, chacun armé d’un fusil automatique et portant un équipement tactique complet.

      “Halte !” ordonna le soldat. Deux de ses camarades levèrent leur arme dans sa direction, tandis que le sale Yosef aux mains liées, à moitié déshydraté et en sueur, s’arrêtait net. “Identifiez-vous !”

      “Je m’appelle Yosef Bachar,” répondit-il en anglais. “Je suis l’un des trois journalistes israéliens ayant été kidnappés par des rebelles islamistes près d’Albaghdadi.”

      “Fais passer le message à l’intérieur,” dit le soldat qui donnait les ordres à un autre. Alors que deux armes étaient toujours pointées sur Yosef, le soldat s’approcha de lui prudemment en tenant son fusil à deux mains, le doigt sur la gâchette. “Mains sur la tête.”

      Yosef fut soigneusement fouillé à la recherche de la moindre arme, mais la seule chose que trouva le soldat fut son portefeuille et, dedans, sa carte d’identité. Des appels furent passés puis, quinze minutes plus tard, Yosef Bachar fut autorisé à entrer dans l’ambassade des États-Unis.

      On coupa les cordes à ses poignets et on le fit entrer dans un bureau qui était petit, sans fenêtres, mais non dénué de tout confort. Un jeune homme lui apporta une bouteille d’eau qu’il accepta avec reconnaissance.

      Quelques minutes plus tard, un homme en costume noir, avec des cheveux bien peignés de la même couleur, entra dans la pièce. “M. Bachar,” dit-il, “je suis l’Agent Cayhill. Nous avons été mis au courant de votre situation et sommes très heureux de vous voir vivant et en bonne santé.”

      “Merci,” dit Yosef. “Mon ami Avi n’a pas eu autant de chance.”

      “J’en suis navré,” dit l’agent américain. “Votre gouvernement at été informé de votre présence ici, ainsi que votre famille. Nous allons organiser votre transfert pour que vous puissiez rentrer chez vous aussi vite que possible, mais nous devons d’abord discuter de ce qui vous est arrivé.” Il leva le doigt pour désigner l’endroit où se rejoignaient les murs et le plafond dans l’angle. Une caméra noire était dirigée vers le bas, sur Yosef. “Notre échange est enregistré et la bande audio de notre conversation est diffusée en direct à Washington, D.C. Vous avez le droit de refuser d’être enregistré. Vous pouvez demander la présence d’un ambassadeur ou d’un autre représentant de votre pays si vous le souhaitez…”

      Yosef leva sa main, fatigué. “Ce ne sera pas nécessaire. Je veux parler.”

      “Alors allez-y dès que vous serez prêt, M. Bachar.”

      Et c’est ce qu’il fit. Yosef détailla ce qu’il avait vécu pendant trois jours, à commencer par le trek vers Albaghdadi et leur voiture arrêtée sur une route dans le désert. Tous les trois, lui, Avi et Idan, avaient été forcés de monter à l’arrière d’un pick-up avec des sacs sur la tête. Ces derniers n’avaient pas été retirés jusqu’à ce qu’ils soient dans le sous-sol de leur base où ils avaient passé trois jours dans le noir. Il leur raconta ce qui était arrivé à Avi d’une voix légèrement tremblante. Il leur parla d’Idan, toujours dans leur base et à la merci de ces fanatiques.

      “Ils m’ont dit qu’ils me libéraient pour délivrer un message,” dit Yosef en conclusion de son récit. “Ils voulaient que vous sachiez qui est responsable de tout ça. Ils voulaient que vous connaissiez le nom de leur organisation, la Confrérie, ainsi que celui de leur chef, Awad Ben Saddam.” Yosef soupira. “C’est tout ce que je sais.”

      L’Agent Cayhill acquiesça gravement. “Merci, M. Bachar. Votre coopération est grandement appréciée. Avant que nous passions à l’organisation de votre retour chez vous, j’ai une dernière question à vous poser. Pourquoi vous avoir envoyé vers nous ? Pourquoi pas vers votre propre gouvernement ou vers vos concitoyens ?”

      Yosef secoua la tête. Il s’était lui-même posé la question depuis qu’il était entré dans l’ambassade. “Je ne sais pas. Ils ont seulement dit qu’ils voulaient que vous, les américains, sachiez qui est responsable de tout ça.”

      Cayhill fronça profondément les sourcils. Quelqu’un frappa à la porte du petit bureau, puis une jeune femme apparut. “Excusez-moi Monsieur,” dit-elle à voix basse, “mais la délégation est ici. Ils attendent dans la salle de réunion C.”

      “Juste une minute, je vous remercie,” dit Cayhill.

      À l’instant même où la porte se refermait, le sol explosa sous leurs pieds. Yosef Bachar, l’Agent Cayhill, ainsi que les soixante-trois autres personnes présentes, furent carbonisés en un instant.

      *

      À seulement deux croisements au sud, un pick-up avec un toit en toile tendue par-dessus la benne était garé sur un trottoir avec une vue directe sur l’ambassade américaine


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