Le Piège Zéro. Джек Марс

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Le Piège Zéro - Джек Марс


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se justifier. Même le kidnapping des journalistes s’était avéré assez simple. Non, la difficulté avait été d’obtenir de fausses pièces d’identité qui soient assez réalistes pour que lui et les trois autres se fassent passer pour des agents de maintenance. Il avait fallu engager un tunisien assez expérimenté pour créer de fausses certifications et pour pirater la base de données afin de les faire entrer comme prestataires approuvés ayant accès à l’ambassade.

      C’est seulement alors qu’Awad et la Confrérie avaient pu dissimuler les explosifs dans un couloir de maintenance sous les pieds des américains deux jours auparavant, se faisant passer pour des plombiers réparant une rupture de canalisation.

      Cette partie-là n’avait été ni simple, ni bon marché, mais elle en valait la peine pour atteindre le but d’Awad. Non, vraiment, le plus simple avait été de glisser la puce de détonation high-tech dans le portefeuille du journaliste et de l’envoyer avancer vers ce que cet idiot pensait être la voie de la liberté. La bombe n’aurait pas explosé sans la puce dans le bon périmètre.

      L’israélien avait en fait servi à faire exploser l’ambassade pour eux.

      “Allons-y,” dit-il à Oussama, qui fit repartir le pick-up sur la route. Ils contournèrent des véhicules que les conducteurs avaient arrêtés net au beau milieu de la route à la suite de l’explosion. Des piétons fuyaient en hurlant le site de l’explosion, tandis que des parties des murs extérieurs de l’immeuble continuaient à s’effondrer.

      “Je ne comprends pas,” grommela Oussama en tentant de slalomer dans les rues obstruées par des gens paniqués. “Hassan m’a dit combien cette histoire avait coûté. Et tout ça pour quoi ? Pour tuer un journaliste et une poignée d’américains ?”

      “Oui,” répondit pensivement Awad. “Une poignée d’américains bien choisie. J’ai récemment appris qu’une délégation du congrès des États-Unis se rendait à Bagdad dans le cadre d’une œuvre de bienfaisance.”

      “Quelle sorte de délégation ?” demanda Oussama.

      Awad sourit. Son idiot de frère n’était tout simplement pas capable de comprendre. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle Awad n’avait pas encore partagé la totalité de son plan avec le reste de la Confrérie. “Une délégation du congrès,” répéta-t-il. “Un groupe de décideurs politiques américains, de New York plus précisément.”

      Oussama acquiesça comme s’il comprenait, mais ses sourcils froncés trahissaient le fait qu’il était bien loin de comprendre quoi que ce soit. “Et c’était ça ton plan ? Les tuer ?”

      “Oui,” dit Awad. “Et faire en sorte que les américains sachent qui nous sommes.” Et sachent aussi qui je suis. “À présent, nous devons retourner à la base et préparer l’étape suivante de notre plan. Nous devons nous dépêcher. Ils vont se mettre à notre recherche.”

      “Qui ça ?” demanda Oussama.

      Awad sourit en regardant les décombres en feu de l’ambassade par le pare-brise. “Tout le monde.”

      CHAPITRE HUIT

      “Très bien,” dit Reid. “Demande-moi ce que tu veux et je serai honnête. Prend tout le temps qu’il te faut.”

      Il s’assit face à ses filles dans le coin d’un restaurant de fondue de l’un des hôtels les plus haut de gamme d’Engelberg-Titlis. Après que Sara lui avait dit au chalet qu’elle voulait connaître la vérité, Reid avait suggéré d’aller ailleurs, de quitter la pièce commune du chalet pleine de skieurs. Leur propre chambre semblait un endroit beaucoup trop silencieux pour discuter d’un sujet aussi intense, alors il les emmena dîner dans l’espoir de créer une atmosphère sympa pendant qu’ils discuteraient. Il avait choisi cet endroit précisément parce que chaque table était séparée par des cloisons en verre, ce qui leur donnait un peu d’intimité pour parler.

      Quand bien même, il gardait la voix basse.

      Sara fixa la table des yeux pendant un long moment en réfléchissant. “Je ne veux pas parler de ce qui s’est passé,” finit-elle par dire.

      “Nous n’y sommes pas obligés,” lui accorda Reid. “Nous pouvons juste parler de ce dont tu as envie et je te promets que je te dirai la vérité, tout comme à ta sœur.”

      Sara leva les yeux vers Maya. “Tu… sais des trucs ?”

      “Certains,” admit-elle. “Désolé, Pouêt-Pouêt. Je pensais que tu n’étais pas prête à l’entendre.”

      Si Sara était en colère ou bouleversée par cette nouvelle, elle n’en laissa rien paraître. Au lieu de ça, elle se mordit la lèvre inférieure un moment, formant une question dans sa tête, avant de demander. “Tu n’es pas seulement professeur, pas vrai ?”

      “Non.” Reid s’était douté que clarifier ce qu’il était et ce qu’il avait fait ferait partie de ses principales priorités. “En effet. Je suis… ou plutôt j’étais un agent de la CIA. Est-ce que tu sais ce que ça veut dire ?”

      “Comme… un espion ?”

      Il haussa les épaules. “En quelque sorte. Ça implique un peu d’espionnage. Mais il s’agit plus d’empêcher les mauvaises personnes de faire certaines choses et d’éviter le pire.”

      “Qu’est-ce que tu veux dire par ‘j’étais’ ?” demanda-t-elle.

      “Eh bien, je ne fais plus ça maintenant. Je l’ai fait pendant un temps. Et puis, quand…” Il se râcla la gorge. “Quand Maman est morte, j’ai arrêté. Pendant deux ans, je n’ai plus travaillé pour eux. Mais, en février dernier, on m’a demandé de revenir.” C’est une façon très édulcorée de dire les choses, se réprimanda-t-il. “Vous vous rappelez ce truc aux infos sur les JO d’hiver et le bombardement du forum économique ? J’étais là. J’ai aidé à l’arrêter.”

      “Alors tu fais partie des gentils ?”

      Reid cligna des yeux, surpris par cette question. “Bien sûr que oui. Tu croyais le contraire ?”

      Ce fut Sara qui haussa les épaules cette fois, en évitant de croiser son regard. “Je n’en sais rien,” dit-elle à voix basse. “Entendre tout ça, c’est comme… comme…”

      “Comme apprendre à connaître un étranger,” murmura Maya. “Un étranger qui te ressemble.” Sara acquiesça, visiblement d’accord avec sa sœur.

      Reid soupira. “Je ne suis pas un étranger,” insista-t-il. “Je suis toujours votre papa. Je suis la même personne que j’ai toujours été. Tout ce que vous savez sur moi, tout ce que nous avons fait ensemble est réel. Tout ça… toutes ces choses, c’était du boulot. Maintenant, ce n’est plus le cas.”

      Est-ce que c’est la vérité ? se demanda-t-il. Il voulait le croire en tout cas, croire que Kent Steele n’était rien d’autre qu’un pseudonyme et pas une personnalité.

      “Donc,” commença Sara, “ces deux types qui nous ont poursuivies sur le quai… ?”

      Il hésita, se demandant si ça ne faisait pas trop pour elle. Mais il avait promis d’être honnête. “C’étaient des terroristes,” lui dit-il. “C’étaient des hommes qui essayaient de vous kidnapper pour me faire du mal. Tout comme…” Il se retint avant de dire quoi que ce soit sur Rais ou les trafiquants slovaques.

      “Écoute,” reprit-il, “j’ai longtemps cru que j’étais la seule personne qui pouvait être amenée à souffrir en faisant ça. Mais, à présent, je vois à quel point j’ai eu tort. Alors, j’arrête. Je travaille toujours pour eux, mais je fais des trucs administratifs. Plus de boulot sur le terrain.”

      “Alors, nous sommes en sécurité ?”

      Reid


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