La Traque Zéro. Джек Марс

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La Traque Zéro - Джек Марс


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tu peux me dire. Quand est-il arrivé ? Quand est-il reparti ? Que t’a-t-il dit ?”

      Le réceptionniste lui lança un regard perçant. “Ça vaut quoi pour toi tout ça ? Allez, file-moi cinquante dollars et je te dirai tout ce que tu veux savoir.”

      La colère de Reid s’enflamma comme une boule de feu et il passa le bras par-dessus le comptoir, attrapant le réceptionniste par le tee-shirt. Il le tira en avant et ses pieds quittèrent le sol. “Tu n’as aucune idée de ce que tu es en train de me cacher,” aboya-t-il au visage du jeune crétin, “ni de jusqu’où j’irai pour le découvrir. Tu vas me dire ce que je veux savoir ou tu vas bouffer à la paille pour le restant de tes jours.”

      Le réceptionniste leva les deux mains, les yeux écarquillés pendant que Reid le secouait. “Ok, mec ! Ok ! Il y a un, euh, un registre sous le comptoir… laisse-moi l’attraper et je vais jeter un coup d’œil. Je vais te dire quand ils étaient là. Ok ?”

      Reid siffla entre ses dents et relâcha le type. Il trébucha en arrière, lissa son tee-shirt, puis attrapa quelque chose d’invisible sous le comptoir.

      “Un endroit comme ici,” dit lentement le réceptionniste, “le type de personnes qui viennent ici… ils tiennent à être discrets, si tu vois ce que je veux dire. Ils n’aiment pas trop que des gens viennent fouiner.” Il recula lentement de deux pas, retirant son bras droit de sous le comptoir… et tenant en main la crosse marron foncé d’un fusil de chasse de calibre douze à canon scié.

      Reid soupira fort et secoua la tête. “Tu vas regretter ce que tu viens de faire.” Le réceptionniste gâchait son temps à protéger des bons à rien comme Rais, non pas qu’il sache dans quoi Rais était impliqué, mais d’autres types sordides, maquereaux, trafiquants et autres.

      “Retourne dans les bas-fonds, mec.” Le canon du fusil était pointé sur sa poitrine, mais tremblant. Reid eut la nette impression que le jeune l’avait utilisé pour menacer, mais qu’il n’avait jamais réellement tiré avec jusqu’ici.

      Il savait pertinemment que ses réflexes seraient plus rapides que ceux du réceptionniste. Il n’hésiterait pas à lui tirer dessus s’il le fallait, dans l’épaule ou dans la jambe, pour obtenir ce qu’il voulait. Mais il préférait éviter tout coup de feu. Le bruit s’entendrait à un kilomètre à la ronde dans le parc industriel. Les clients du motel pourraient avoir peur, voire même appeler la police, et il ne voulait surtout pas attirer l’attention.

      Au lieu de ça, il choisit une approche toute autre. “Tu es sûr que ce truc est chargé ?” demanda-t-il.

      Le réceptionniste baissa les yeux vers le fusil l’espace d’un instant d’hésitation. Au moment où il détourna le regard, Reid posa fermement une main sur le comptoir et sauta par-dessus avec facilité. Au même instant, il balança sa jambe droite et mit un coup de pied dans la main du réceptionniste qui lâcha le fusil. Dès que ses pieds eurent touché terre, il se pencha en avant et envoya son coude dans le nez du jeune. Un profond soupir s’échappa de la gorge du réceptionniste, tandis que du sang se mettait à couler de ses deux narines.

      Puis, juste par mesure de sécurité, Reid attrapa une pleine poignée de dreadlocks crasseux et cogna le visage du type contre le comptoir.

      Le réceptionniste s’écroula sur la moquette verte rugueuse, gémissant en crachant du sang au sol par le nez et ses lèvres fendues. Il grogna en essayant de se mettre sur les mains et les genoux. “Tu… oh, putain… tu m’as pété le nez, mec !”

      Reid récupéra le fusil. “C’est le cadet de tes soucis maintenant.” Il appuya le canon contre les sales dreadlocks blonds.

      Le réceptionniste se laissa immédiatement tomber à plat ventre en gémissant. “Ne… ne me tue pas… s’il te plaît, non… s’il te plaît… ne me tue pas…”

      “Donne-moi ton téléphone.”

      “Je n’ai… Je n’en ai pas…”

      Reid se pencha à la taille et tâta rapidement les poches du type. Il ne mentait pas, il n’avait pas de téléphone, mais il avait un portefeuille. Reid l’ouvrit et vérifia son permis de conduire.

      “Georges.” Reid ricana. Le réceptionniste n’avait pas une tête à s’appeler Georges. “Tu as une voiture ici, Georges ?”

      “J’ai, j’ai une moto cross, g-garée à l’arrière…”

      “Je ferai avec. Voilà ce qui va se passer, Georges. Je vais prendre ta moto. Toi, tu vas partir d’ici en marchant à pied. Ou en courant, si tu préfères. Tu vas aller à l’hôpital montrer ton nez. Tu vas leur dire qu’on t’a amoché dans un bar. Tu ne diras pas un mot sur cet endroit et pas un mot sur moi.” Il se pencha et baissa d’un ton. “Parce que j’ai un scanner de la police, Georges. Et si j’ai vent d’une seule mention, ou même d’un seul mot concernant un type qui correspond à ma description, je viendrais à…” Il regarda de nouveau sa pièce d’identité. “L’appartement 121B sur Cedar Road et je me pointerai avec ton fusil de chasse. Est-ce que tout est bien clair ?”

      “J’ai pigé, j’ai pigé.” Le type bredouillait, du sang et de la salive pendant de ses lèvres. “Compris, je te promets que j’ai compris.”

      “Bon, cet homme avec les filles. Quand sont-ils arrivés ici ?”

      “J’ai vu… un homme, comme tu dis, mais je n’ai pas vu les filles…”

      “Mais tu as vu un homme qui correspond à ma description ?”

      “Oui, oui. Il n’avait vraiment pas l’air marrant. Il a à peine dit un mot. Il est arrivé hier soir, à la nuit tombée, et il a payé en espèces pour la nuit…”

      “Quand est-il parti ?”

      “Je ne sais pas ! Dans la nuit. Il a laissé la porte ouverte, sans quoi je n’aurai même pas su qu’il était parti…”

      Durant la nuit ? Le cœur de Reid se serra. Il avait espéré trouver ses filles au motel, même s’il ne s’y attendait pas vraiment. Mais il pensait au moins avoir rattrapé son retard. S’ils avaient toute une journée d’avance sur lui… ils pouvaient être n’importe où.

      Reid laissa tomber le portefeuille et recula, retirant le canon du fusil de la tête du jeune. “Va-t’en.”

      Le réceptionniste ramassa son portefeuille et disparut en courant par la porte sombre, trébuchant une fois et tombant sur les mains avant de s’évanouir dans la nuit.

      Reid éjecta les cartouches du fusil, quatre en tout, et les fourra dans la poche de sa veste. Il ne comptait pas prendre le fusil avec lui. C’était une arme illégale du fait de son canon et sa crosse coupés. D’ailleurs, elle n’avait probablement même pas été enregistrée avant ces modifications. Il nettoya soigneusement ses empreintes sur le fusil et le reposa à sa place, sous le comptoir.

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