N'Allez Jamais Chez Le Dentiste Le Lundi. Ana Escudero

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N'Allez Jamais Chez Le Dentiste Le Lundi - Ana Escudero


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pas se fatiguer de le répéter encore et encore. Batman commença à devenir rouge de colère et sa respiration devenait de plus en plus agitée à chaque cri que poussait Alexis, tandis que son collègue tentait en vain de le tranquilliser. Finalement, Batman freina si brusquement qu’Alexis tomba sur le sol de la voiture.

      Mickey Mouse regarda rapidement derrière lui pour vérifier que l’enfant allait bien malgré sa chute, tandis que Batman marmonnait un « putain de gosse ». Alexis allait bien : il avait vu quelque chose qui retenait toute son attention, pas parce que c’était quelque chose qu’il n’avait jamais vu mais car il avait déjà vu cet objet dans le passé et avait même joué avec. Il tendit sa main pour le récupérer, mais ne parvint pas à l’atteindre. Il se tordit sur le sol de la voiture pour modifier la position de son corps, afin de pouvoir mieux étendre ses bras, et ainsi poser les doigts sur le précieux objet. Il arriva enfin à l’attraper et se rassit.

      — Mets la ceinture au gamin, ordonna Batman à Mickey Mouse. Une fois fait, Batman reprit sa conduite.

      Alexis ouvrit discrètement sa main et regarda ce qu’il avait attrapé. Il ne comprenait pas comment et pourquoi ce jouet se trouvait dans la voiture.

      Épisode 5 — Les aventures de Vivan commencent dans ce roman

      Le Créditeur arrêta sa voiture devant le bureau de Vivian et tambourina sur le tableau de bord. Il regarda un instant l’immeuble et vit alors descendre Vivian de l’édifice. Cette dernière observa le ciel pour ensuite chercher ses lunettes de soleil dans son sac. Le Créditeur continua à l’observer, se demandant s’il devait lui parler de la disparition d’Alexis ou se charger lui-même de résoudre le problème. Pendant ce temps, Vivian regardait autour d’elle. La voiture du Créditeur était dans sa ligne de vision mais elle ne parut pas le voir tant elle était distraite. Elle s’arrangea les cheveux avant de marcher vers une rue plus basse. Le Créditeur descendit de la voiture, suivant Vivian. Elle marchait rapidement et de temps en temps regardait sa montre comme si elle craignait d’arriver en retard. Le Créditeur, expert en filature, la suivait de près et la vit ainsi entrer dans un centre commercial.

      « Elle ne compte quand même pas faire ses courses ? » se demanda le Créditeur. C’était lundi après tout, il y avait donc bien 99.9% de chance que cela soit le cas.

      Vivian monta au deuxième étage, fit mine de regarder les jupes, mais au bout de quelques minutes, elle monta au dernier étage, où se trouvait une cafétéria. Elle s’approcha du comptoir, demanda un café au lait et s’assit à une table libre. Pendant que refroidissait un peu le café, elle fit défiler les messages sur son portable.

      Le Créditeur, assit à une table proche, caché de la vue de Vivian, vit comment elle tapait sur le clavier de son portable. Il vit alors une personne s’approcher de la table, et déposer discrètement une enveloppe dans la poche de la veste de Vivian. Tout de suite après, la jeune femme prit sa veste, et après avoir aspiré la fin de son café, sortit de la cafétéria sans faire attention au Créditeur qui l’observait pensivement. Avant de sortir du centre commercial, elle acheta un porte-monnaie au rez-de-chaussée au cas où on se serait étonné qu’elle revienne les mains vides. Le Créditeur la suivait tranquillement, sachant qu’il ne pouvait que difficilement la perdre de vue.

      Enfin, Vivian prit le chemin du retour. Le Créditeur l’observait encore quand elle s’arrêta au croisement situé juste devant ses bureaux, attendant que le feu change de couleur. C’est alors qu’un conducteur perdit le contrôle de son véhicule et s’élança directement vers les passants qui s’étaient arrêtés au feu. Le temps parut s’arrêter alors que les roues de la voiture tournaient à une vitesse ultrasonique et que Vivian vit la voiture s’approcher sans être capable de réagir. La voiture heurta le trottoir et renversa ainsi quelques personnes qui tombèrent, dont Vivian. On entendit beaucoup de cris et de plaintes tandis que d’autres passants s’approchaient pour secourir les blessés. Personne n’était gravement blessé, mais quelqu’un appela quand même une ambulance. Rapidement, on entendit des sirènes, et quelques minutes après, la police et les secours étaient sur les lieux.

      Le Créditeur observait au loin comment un ambulancier s’occupait de Vivian qui avait une entaille à la tête qui saignait abondamment.

      — Je ne veux pas vous faire peur, madame, lui dit l’ambulancier, mais le sang est abondant. Vivian le regarda avec dédain sans répondre.

      — Il va falloir aller à l’hôpital, continua l’ambulancier. Pour faire quelques tests.

      — Ce n’est pas nécessaire, je vais bien, affirma Vivian en essayant de se relever.

      — C’est pour votre bien. Cela ne durera pas longtemps.

      — Merci, mais non. J’ai des affaires à régler, rétorqua-t-elle en faisant quelques pas vers ses bureaux.

      C’est alors qu’elle mit la main dans la poche de sa veste et remarqua que l’enveloppe ne s’y trouvait plus. Son visage perdit toutes ses couleurs pendant un instant, mais elle retrouva vite son esprit et le sang froid qui la caractérisait - mais néanmoins pas assez rapidement pour que le Créditeur ne le remarque pas de là où il était. Elle se retourna pour voir si l’enveloppe n’était pas au sol, mais avec les blessés, les ambulanciers, la police et les curieux, il était impossible de voir quoi que ce soit. Au fur et à mesure qu’elle regardait autour d’elle, elle s’énervait contre elle-même : jamais elle n’avait fait de crise de nerfs ou commis une telle erreur.

      L’ambulancier, qui ne l’avait pas quitté des yeux, s’approcha d’elle et lui dit :

      — Au moins, entrez un moment dans l’ambulance pour que je vérifie votre entaille. Elle risque de nécessiter des points.

      Vivian le regarda avec moins de suffisance, et avec un simple mouvement de tête, accéda à la demande de l’ambulancier. Pendant qu’on soignait Vivian, un autre ambulancier amenait d’autres blessés à l’hôpital dont notamment le conducteur de la voiture. Le Créditeur, dissimulé, remit dans la poche de sa veste le portable avec lequel il avait pris quelques photos de ce qu’il s’était passé, autant des lieux de l’accident que de ses protagonistes.

      Un quart d’heure plus tard, Vivian sortait de l’ambulance après avoir promis d’aller à l’hôpital après son travail ou même avant si jamais elle se sentait nauséeuse ou avait mal à la tête. Elle avança vers ses bureaux tout en regardant sa montre, qui lui rappela qu’elle avait perdu beaucoup trop de temps - un temps qu’elle ne pourrait récupérer et qui lui ferait perdre quelques gains. La perte de l’enveloppe était un terrible contre-temps, mais elle espérait le résoudre au plus vite. Elle trouvait toujours le moyen de sortir gagnante de n’importe quelle situation - comme preuve, son mariage avec Peter, sur lequel elle repensa sans raison apparente. Elle regarda à nouveau l’heure : Peter et Alexis devaient déjà avoir terminé leur consultation. Elle prit alors son téléphone dans un geste instinctif. Elle chercha dans ses contacts le numéro de Peter mais s’arrêta au dernier moment. Le Créditeur, attentif à la moindre action de Vivian, souffla, sans s’en rendre compte, de soulagement.

      Vivian entra ensuite dans l’édifice et disparut de la vue du Créditeur. Quelques minutes après, elle était assise à son bureau, les doigts sur le clavier de son ordinateur et une idée dans la tête, ou mieux dit, un objectif : l’enveloppe et son destin. Son esprit suspicieux lui soufflait que peut-être l’accident n’était qu’un coup monté pour lui substituer l’enveloppe. Elle tapota nerveusement ses doigts sur la table du bureau, calculant quel serait le prochain pas à effectuer. D’un côté, elle était sûre que si elle informait le Créditeur, il retrouverait l’enveloppe, c’était certain. Elle était assez proche du Créditeur pour savoir qu’il ne connaissait pas la curiosité et que jamais il ne regarderait ce qui se cachait dans l’enveloppe, ce qui n’était pas forcément le cas des autres subalternes qu’elle avait sous la main. Mais c’était pourtant quelque chose qu’elle devait faire seule.

      Ce que Vivian ignorait, c’est que le Créditeur, une fois que tout fut revenu dans l’ordre sur les lieux de


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