N'Allez Jamais Chez Le Dentiste Le Lundi. Ana Escudero

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N'Allez Jamais Chez Le Dentiste Le Lundi - Ana Escudero


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même s’il comprenait bien qu’elle avait raison, elle avait toujours été la plus intelligente des deux.

      Pendant ce temps, Peter continuait à courir et à crier jusqu’à ce que, faisant un faux-pas, il essaya de se rattraper à cloche-pied durant quelques mètres, avant de se cogner contre quelqu’un. Il s’arrêta à cause de sa douleur au pied mais aussi à cause de la surprise produite par le coup.

      — Regarde où tu vas un peu! s’exclama l’armoire à glace.

      — Est-ce que le dentiste fou me suit toujours ? demanda Peter tout en frottant son pied contusionné.

      L’homme le regarda comme si c’était lui le fou et s’éloigna rapidement, malgré sa carrure, il ne voulait pas traiter avec un fou.

      « Qu’est-ce qu’il se passe ? Pourquoi il s’en va ? » se demanda Peter en le suivant. L’homme ne lui répondit pas et pressa son pas.

      — Ne courrez pas, s’il vous plaît. Vous devez m’aider à trouver mon fils. Vous êtes les muscles et moi l’intelligence.

      — Ne me suivez pas! Je ne vous connais pas.

      — Je ne vous connais pas non plus. Mais vous dégagez de bonnes ondes et il faut bien une première fois à tout, lui dit-il même si l’homme dégageait une odeur de crasse mêlée d’alcool et que son aspect physique état tout sauf rassurant.

      — Je ne sais pas où est votre fils. Ce ne serait pas mieux pour vous d’aller voir la police ? Peter ne s’était pas rendu compte que durant toute la conversation, l’homme s’était rapproché de la station de police. Il n’avait pas remarqué non plus que l’homme avait salué d’un bref mouvement de tête le policier en uniforme qui gardait la porte principale du commissariat. Mais une fois face à la station de police, il se rappela l’avertissement du dentiste : il ne comptait pas entrer là-dedans. Il préféra donc s’éloigner discrètement. Mais l’homme, policier en civil, fit signe à l’autre policier d’arrêter Peter. Ce dernier s’approcha rapidement et silencieusement de Peter, et quand il fut à son côté, lui dit :

      — Suivez-moi s’il vous plaît.

      Peter s’éloigna un peu plus : il n’avait jamais eu de bonnes relations avec le corps de police et il n’avait pas l’intention de s’attarder pour voir si cette fois serait différente. Le policier se mit de nouveau à son côté et lui saisit le bras, tout en lui disant :

      — Ne m’obligez pas à utiliser la force.

      — Lâchez-moi! cria Peter en remuant comme une anguille. Je vous ai dit de me lâcher!

      — Résistance à l’autorité. Vous avez droit à… et le policier lui lut ses droits tout en le menottant.

      Peter se vit de nouveau menotté, comme cela lui était déjà arrivé à quelques occasions dans le passé. Il savait que maintenant ils allaient l’obliger à entrer dans le commissariat, et il n’avait aucune idée de quand ils le laisseraient partir. Mais il avait aussi conscience qu’il avait quelque chose à faire : il devait retrouver son fils disparu. Si bien que, ni une, ni deux, il mit un coup de pied dans le tibia du policier et courut aussi vite qu’il le pouvait. Mais il avait toujours les mains menottées, ce qui le déséquilibraient, créant un choc à chaque pas qu’il faisait, jusqu’à ce que, finalement, après un dernier trébuchement, il embrassa le sol.

      — Aïe! se plaignit-il avant d’essayer de se relever. Il avait foutrement mal au nez.

      Au même instant, une grande ombre se rapprocha de lui et lui mit une main sur l’épaule.

      — On dirait que s’est cassé, petit frère, dit l’ombre, et malgré la sobriété du ton, on notait que la situation l’amusait. Allez, nous avons des choses à faire..

      Épisode 7 — L’entrée dans le parc d’attractions

      Cela avait beau être un jour de semaine, le parc d’attractions était plein. Batman et Mickey Mouse avançaient avec difficulté. Mickey Mouse souriait aux enfants qui s’approchaient d’eux, mais Batman aurait plutôt préféré écarter ces morveux d’une claque.

      — La montagne russe! s’exclama Alexis en la voyant devant lui. On peut y monter ? Steuplait, steuplait, steuplait!

      Batman ouvrit la bouche pour répondre, mais Mickey lui indiqua d’un geste de ne rien dire, ayant deviné que ce qu’il s’apprêtait à dire était malsonnant. Batman respira donc un grand coup et prononça à la place un doux « punaise » qui plut à Mickey et qui ne choqua pas Alexis. L’enfant constata avec peine qu’ils s’éloignaient de la montagne russe, mais vit qu’un peu plus loin se trouvait une grande roue. Alexis la regarda avec les yeux du désir, mais ce souhait n’était pas non plus destiné à être réalisé. A la place, il vit qu’ils se dirigeaient maintenant vers les stands de tir.

      — Je dois passer un appel, dit Batman à Mickey, surveille l’enfant.

      Mickey Mouse ne semblait pas l’écouter si bien que Batman lui donna un coup à l’épaule. Mickey Mouse répondit en levant et baissant le doigt du coeur à trois reprises. Batman s’éloigna finalement un peu alors que Mickey Mouse et Alexis l’attendaient à côté du stand de tir.

      — Oui, tout se déroule comme prévu, commenta Batman au téléphone. Oui, nous suivons le plan comme décidé. On reste en contact.

      Juste après avoir raccroché, Batman ouvrit son portable pour en sortir la carte SIM et la substituer par une autre jetable.

      — Tu ne lui as pas acheté une barbe-à-papa ? Ou des pralines ? dit-il en revenant. On doit bien s’occuper de l’enfant je te signale.

      Les trois se dirigèrent donc vers un stand de friandises : Batman sortit de la monnaie, acheta une barbe-à-papa et la donna à un Alexis très surpris, qui regardait la sucrerie avec une drôle d’expression.

      — Prends là, c’est pour toi.

      — C’est quoi ? demanda Alexis, regardant cette chose rose. J’ai jamais goûté.

      — Prends la barbe-à-papa, elle ne va pas te mordre, dit Batman alors que Mickey Mouse l’encourageait en hochant la tête.

      — Ma maman ne veut pas que je mange des sucreries. C’est une sucrerie?

      — Et ta mère ne t’a pas dit que c’est laid de refuser un cadeau ? Prend cette maudite barbe-à-papa, je ne vais pas le faire pour toi.

      Alexis plissa les lèvres et respira par à-coups tandis que ses yeux se remplissaient de larmes. Il n’était pas habitué à être traité de la sorte.

      — Mais que fais-tu ? Ce n’est qu’un enfant! le récrimina Mickey Mouse devant cet accès de colère. Puis, il prit la main d’Alexis, qui rapidement, retrouva son calme.

      — Espérons que cette journée passe rapidement pour qu’on puisse rendre cet enfant… déclara Batman.

      Les trois avaient semblé marcher sans but apparent, mais pourtant leurs pas les avaient mené jusqu’à un manège dont l’affiche indiquait que se cachait à l’intérieur un monde magique créé grâce à un jeu de miroirs.

      Alexis regarda l’édifice avec des yeux gourmands, mais cette fois-ci, ne dit rien. Il ne comprenait pas pourquoi ces bonshommes l’avaient emmené dans ce lieu et ne le laissaient pas monter dans les attractions.

      Les trois entrèrent finalement dans l’attraction aux miroirs, mais loin de se laisser divertir par les formes singulières que les miroirs formaient, Mickey et Batman conduisirent directement Alexis jusqu’à un miroir en particulier. Batman le poussa et les gonds tournèrent pour laisser place à un petit couloir.

      — Où allons-nous ? demanda Alexis. Il n’obtint aucune réponse.

      La porte-miroir se referma derrière eux et Alexis prit peur en se voyant entouré d’obscurité.

      — Il fait


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