La Cité Ravagée. Scott Kaelen

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La Cité Ravagée - Scott Kaelen


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nous ont entendus et maintenant ils ont trouvé notre odeur." Jalis sortit leur mini arbalète de son paquetage. "Si nous restons silencieux, il se pourrait qu'ils s'en aillent après un moment."

      Mais les volets sans renforts constituaient le point faible de la défense du chalet. Jalis chargea et arma l'arbalète, puis se tint prête derrière les deux hommes alors que ces derniers prenaient position près des volets. Ils attendirent en silence, écoutant les cravants bondir à travers la clairière, leurs cris gutturaux résonnant vaguement comme ceux des singes propres à l'extrême sud de l'Arkh. Jalis pouvait les imaginer dehors, leurs mâchoires proéminentes armées de chaotiques amas de crocs et cette deuxième paire d'yeux plus petits, telles des billes d'obsidienne sur les côtés de leur tête. Le cravant était une bête hideuse mais en dépit de son apparence, Oriken avait raison, ces primates qui chassaient en meute avaient tendance à éviter les humains, préférant rester invisibles et à couvert dans les profondeurs des bois. Mais ici, aux confins du Plateau de Scapa, il était possible que ces cravants n'aient jamais vu d'humains, les habitations les plus proches se trouvant à une demi-journée de marche vers le nord.

      Quelque chose s'écrasa à l'extérieur et Jalis imagina les créatures se précipitant dans la première des maisons, suivant l'odeur des hommes mais ne trouvant qu'un cadavre mort depuis longtemps. Le bruit étouffé des pieds et des poings martelant le sol s'approcha du chalet et, malgré elle, Jalis tressauta lorsque des poings s'abattirent contre la porte, le bois partant en éclats lorsqu'il heurta le garde-manger. Les cravants rugissaient, sentant la proximité des sabreurs.

      Le meuble bougea d'un pouce. Au-delà du seuil, la créature assaillante grogna de frustration et frappa plus fort contre la porte. Une charnière explosa de son support et une étroite ouverture apparut. Au travers, Jalis vit un corps massif recouvert d'une masse de poils noirs. Le cravant était de la même taille que Dagra, un peu plus court que Jalis. Un œil noir et rond scruta à l'intérieur puis le cravant se mit à rugir.

      Jalis décocha son carreau. C'était un bon tir. Le projectile traversa l'ouverture et se ficha directement dans la gueule de la créature. Elle hurla de douleur et s'éloigna en titubant. Une autre prit sa place et Jalis réarma son arbalète.

      D'un regard, Oriken lui enjoignit d'attendre, tandis qu'il alla rapidement planter son sabre entre la porte et le cadre, portant plusieurs coups dans la masse du cravant. La créature rugit et frappa le cadre de la porte de son coup de poing recouvert de pelage gris. Les serres épaisses qui formaient ses doigts se glissèrent dans l'ouverture. D'un coup, Oriken abaissa son sabre, faisant une profonde entaille dans les doigts de la créature et en amputant un. La créature en furie retira sa main et lâcha un rugissement monstrueux. Oriken battit en retraite et Jalis décocha son carreau. Le primate poussa un grognement et tomba à terre. Dehors dans la clairière, de sombres masses en mouvement convergeaient vers le chalet.

      Des poings claquèrent contre les volets. De la poussière s'échappa des fissures entre les planches. Dagra prit du recul et brandit son glaive alors que les volets partirent en éclats. La forme sombre d'un cravant emplit l'ouverture, sa poitrine bandée de muscles ondulait alors qu'il leva les bras et poussa un rugissement.

      Jalis prit un autre carreau et le fit glisser dans l'arbalète, tout en observant la créature levant son bras et se préparant à balayer Dagra d'un coup. Armant l'arbalète en toute hâte, elle appuya sur la détente et le carreau partit s'enfoncer dans l'un des quatre yeux de la créature. Dagra s'esquiva et planta son glaive dans le bras qui s'élançait vers lui. Le cravant s'empara de son visage, arrachant le carreau de son œil.

      Il n'y avait pas grand-chose que Jalis pût faire à part charger l'arbalète, mais elle avait un nombre limité de carreaux. Il n'y avait pas non plus assez de place à la fenêtre pour que les deux hommes puissent y assurer une bonne défense sans risquer de se blesser l'un l'autre. Il leur fallait une nouvelle tactique.

      "Du feu !" cria Jalis. "Il y a une vieille torche sur le mur."

      Oriken se précipita. Il s'empara de la torche et en plongea la tête dans l'âtre maintenant en feu. Les flammes prirent et il courut vers Dagra alors que le cravant blessé se préparait à une attaque. Alors que la bête se concentrait sur Dagra, Oriken lui planta la torche en feu dans le visage. Elle émit un hurlement perçant et se jeta dans la poussière pour tenter d'éteindre les flammes. Alors qu'elle se remettait sur pied, Jalis lui tira un carreau dans la tête. Le cravant hurla et s'éloigna en chancelant, fit plusieurs pas en titubant à travers la clairière, puis s'effondra au sol. Les hurlements se firent plus rares, de même que les mouvements de la créature, ce qui permit aux flammes de se propager.

      Les autres cravants se recroquevillèrent dans les ténèbres, leurs yeux noirs scintillant comme des billes de feu. L'un d'eux tenta de s'approcher et Oriken brandit sa torche en sa direction. Les flammes lui léchèrent le bras et le cravant balaya la torche d'un coup, faisant tomber la tête et expédiant le brûlot rouler sous la palette fourrée de foin.

      Alors que la puanteur de pelage brûlé et de chair rôtie s'engouffrait à travers les ouvertures, Dagra planta son glaive dans l'épaule de la créature. Elle alla s'affaler en arrière contre son compagnon à terre. Les flammes qui consumaient la première s'emparèrent de la seconde et, dans un cri d'agonie, elle sauta sur ses pattes et partit en bondissant vers le reste de la meute, les envoyant tous vers les bois. Le cravant en feu boita autour du chalet et les cris de la meute s'évanouirent alors qu'ils disparaissaient vers les profondeurs des bois.

      La palette était en feu, de la fumée envahissait la pièce. Oriken avait sauvé son paquetage et son matelas juste à temps et il s'occupait du reste de leur équipement.

      "Par les volets," cria Dagra, en hurlant en direction de Jalis et d'Oriken. "Maintenant !"

      Ils s'emparèrent de leur paquetage et Jalis grimpa à travers les volets derrière Dagra. Il n'y avait aucun signe de la meute de prédateurs, à l'exception de celui qui était maintenant immobile au sol, quelques flammes parsemant son dos. Oriken se hissa à travers les volets ouverts, haletant de douleur alors qu'il glissa son sabre dans son fourreau.

      "Tu saignes," dit Jalis.

      Il jeta un coup d'œil à la déchirure de sa chemise sur son avant-bras. Attrapant la manche, il la déchira de l'épaule et se l'attacha autour de sa blessure. "Je m'occuperai de ça plus tard. Pour l'instant, il faut qu'on s'éloigne d'ici."

      Alors que les trois couraient vers la Route du Royaume, Jalis pensa avec amertume : Une balade à la campagne. Au-dessus d'eux, le ciel brillait de pans étoilés pendant que, derrière eux, l'enfer du chalet en flammes rugissant dans la nuit s'éloignait dans le lointain et qu'ils s'enfuyaient à travers la bruyère.

       Chapitre Trois

       Tout À Moi

      "C'est ça," dit Wayland en s'accroupissant à côté de Demelza. "Contrôle ta respiration. Suis le lapin avec ton arc. Là, tu retiens, tu armes et tu vises. Et une fois que tu es sûre, tu lâches."

      À une courte distance et légèrement sur le côté du Gardien et de la fille, Eriqwyn avait les bras croisés et observait Demelza et le lapin. Elle va le rater, pensa-t-elle avec agacement. Son corps est crispé et elle n'est pas totalement concentrée. Étouffant un soupir, elle secoua la tête. Je suis Première Gardienne, je ne devrais pas avoir à perdre mon temps avec celle-ci ; ça demande trop de patience pour faire entrer quoi que ce soit dans sa tête.

      Cinquante mètres plus loin, le lapin sortit de derrière le buisson qui l'avait partiellement caché. Il s'arrêta, renifla l'air et dirigea son regard droit sur Demelza et Wayland. La fille décocha sa flèche qui traversa l'air ensoleillé et se ficha dans l'herbe plusieurs mètres avant sa cible. Le lapin disparut dans un saut. Furieuse, Demelza le suivit du regard alors qu'il s'échappait dans la lande. Eriqwyn ramassa son arc posé au sol et marcha dans leur direction.

      Les


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