Sanctuaire. Amy Blankenship

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Sanctuaire - Amy Blankenship


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de lui et elle alla s’écraser contre le mur, les faisant tous deux sursauter. "Putain de merde !"

      Kane tourna son regard améthyste vers Tabatha, "Toi aussi, tu voudrais leur dire… et nous aurions tous deux tort de le faire."

      "Il se passerait quoi si nous leur disions ?" demanda calmement Tabatha qui n’était pas encore tout à fait certaine de ce qu'il était en train de dire ou de ne pas dire.

      Kane inspira profondément avant de se décider à lui faire suffisamment confiance pour partager ses pensées les plus secrètes.

      "Les deux hommes en question cesseraient de s'aimer l'un l'autre et se mettraient à l'aimer elle… mais un seul des deux pourra l'avoir. Au final, un d'entre eux finirait par tout perdre. Ou pire… elle pourrait bien rejeter les deux mais le mal serait fait.

      Il tendit la main pour lui caresser la joue de la même façon qu'elle l'avait fait avec lui. "Parler d'elle à Kriss et Dean serait comme programmer leur inévitable destruction."

      Tabatha cligna des yeux en comprenant la réelle implication de ce que Kane était en train d'essayer de lui dire… que la fille était une Déchue. Elle regarda de nouveau le moniteur et se rappela sa première rencontre avec Dean. Il était enragé à cause de Kriss car l'odeur de ce dernier se trouvait sur elle et il avait cru qu'il s’était passé quelque chose entre elle et l'autre Déchu. Possessif et terrifiant étaient deux mots qui lui venaient à l'esprit.

      Elle se mordit la lèvre inférieure en analysant ce que Kane avait dit. Si Kriss et la fille se mettaient ensemble… il était indéniable que Dean deviendrait très dangereux. Et si Dean et la fille se mettait ensemble… Combien de tourments cela causerait-il à kriss ? Kriss lui avait expliqué la raison pour laquelle un Déchu ne pouvait être qu'avec un Déchu. Il serait complètement seul sans Dean… cela le détruirait.

      Kane ferma les yeux en écoutant la voix de Tabatha alors qu'il épiait ses pensées. Il voyait les choses du point de vue de Dean alors qu'elle s’inquiétait plus pour Kriss. Il n'en attendait pas moins.

      "Tu as vraiment grand cœur," dit Tabatha, faisant sursauter Kane. Elle sourit et se glissa entre ses bras, pressant son oreille contre son torse pour pouvoir entendre battre son cœur. "Tu as raison… Je n'aurai pas pensé à tout ça et je les aurai appelé immédiatement en pensant bien faire, leur apprenant la meilleure nouvelle du monde. Comment puis-je être aussi aveugle alors que tu vois si clairement ?"

      Elle regarda à nouveau vers le moniteur et ajouta," J'ai de la peine pour elle, pourtant. Elle croit probablement être totalement seule au monde."

      Kane tendit le bras et éteignît le moniteur. "Nous ne sommes pas totalement sans cœur, tu sais. Elle a désormais un endroit où se réfugier si elle cherche un sanctuaire et j'ai le pressentiment que nous la reverrons fréquemment."

      "Il me faut quelque chose pour me changer les idées," Tabatha fit une moue séductrice avant de disparaître de la pièce si vite qu'elle créa un léger courant d'air.

      "Les demoiselles en détresse… on ne peut pas y résister," Kane fusa à travers le club, s'arrêtant à la porte de sa chambre pour contempler le spectacle.

      Elle était étendue sur le lit, portant encore sa minuscule nuisette de soie et lui souriait, paupières mi-closes. Kane approcha du lit, se glissant hors de son pantalon de cuir au passage. Tabatha ignorait comment il pouvait avoir l'air si sexy juste en enlevant son pantalon mais il y parvenait et elle n'aurait pu contester le résultat. En l'espace de quelques secondes, sa nuisette avait disparu et ils étaient une fois de plus en train de pratiquer le passe-temps favori de Kane… la torture sexuelle… du moins, c’était ainsi que le voyait Tabatha.

*****

      Sur le toit au dessus d'eux, Aurora finit par céder à la tentation des couvertures. Elle étendit l'une d'elles sur le toit puis balança un oreiller dessus. Serrant l'autre oreiller contre sa poitrine, elle s'enveloppa dans l'autre couverture et s'allongea en pensant au couple qui l'avait trouvée. Ils avaient tous deux des yeux améthyste.

      Elle serra l'oreiller plus fort contre sa poitrine alors que lui revenait le souvenir d'un autre avec les yeux semblables et elle se demanda si ils étaient de la même espèce que cet homme à qui elle avait fait l'amour. Elle avait accusé l'homme blond d'être un vampire alors qu'elle savait bien qu'il n'en était pas un… Mais à quoi d'autre pouvait-elle le comparer ? Elle n'avait pas réellement peur des vampires, il y en avait eu plusieurs dans le royaume démoniaque.

      Une des nombreuses fois où elle avait échappé à Samuel, elle s’était retrouvée directement dans un nid de vampires sans âmes et ils étaient descendus sur elle telle un essaim d'abeilles en colère. Elle était parvenue à en tuer un bon nombre à mains nues avant de se retrouver envahie.

      Aurora pouvait encore se rappeler la sensation de leurs griffes arrachant ses vêtements et leurs canines s’enfonçant dans sa chair. Elle ne savait pas qui avait été le plus surpris… d'elle ou des vampires lorsque ceux qui avaient eu le temps de la mordre avaient commencé à prendre feu de l’intérieur.

      Les vampires restants avaient reculé, en comprenant qu'ils ne pouvaient la boire. Lorsqu'elle avait levé les yeux elle avait vu Samuel qui lui adressait un sourire malicieux, depuis l’arrière du la masse de vampire. Ce qu'il lui restait du peu de vêtement qu'il l'avait autorisée à avoir était en lambeaux et elle fut force de demeurer ainsi pendant très longtemps… le regard de Samuel ne la quittant jamais.

      Elle aurait pu ravoir des vêtement plus têt mais Samuel avait insisté pour qu'elle accepte de faire l'amour avec lui sans résister pour pouvoir satisfaire à nouveau sa pudeur. Elle avait à cet instant décidé que la pudeur était un concept surfait.

      L'homme dans le métro l'avait mordu, mais ça n'avait pas été comme l'impitoyable arrachement de chair qu'elle avait subi et il avait survécu après avoir bu le peu de sang qu'il lui avait volé. Elle tourna le cou sur le côté en se rappelant la sensation puis serra fort les jambes l'une contre l'autre car elle sentait une pulsation fantôme entre ses cuisses.

      Aurora se mordit la lèvre inférieure. Cela avait été comme si quelque chose de lourd était posé sur sa poitrine lorsque Samuel lui avait dit avoir tué le vampire. Son soulagement lorsqu'elle avait compris qu'il était en train de mentir avait fait disparaître ce poids. Elle fronça soudain les sourcils en se demandant si cela signifiait que le vampire avait battu Samuel au combat. Elle soupira, consciente que c’était trop beau pour que ça puisse avoir été le cas.

*****

      De l'autre côté de la ville, Michael s'appuya contre l'embrasure de la porte de sa chambre, analysant les progrès qu'il avait fait pour remettre la chambre en ordre. Tout était de nouveau à sa place, à l'exception du lit… il manquait à son matelas l'antique sommier sur lequel il avait été jadis posé.

      Il lui manquait déjà mais il haussa les épaules, il était mieux de laisser les choses ainsi jusqu'à ce qu'il puisse contrôler ces pics de puissance. Il n'avait pas eu le cœur de jeter le sommier, pourtant… il l'avait remisé au grenier pour l'instant. Si il avait de la chance, il pourrait le restaurer plus tard.

      Il ne pouvait faire autrement que de repousser sa mélancolie et de rire lorsque Scrappy se mit à sauter sur le matelas. Le petit chien le regarda d'un air étrange pendant un instant avant de se décider à tourner en rond en courant si vite qu'il s’étourdit tout seul au point de ne plus pouvoir tenir sur ses pattes.

      "T'es pas bien… tu le sais, ça ?" s'exclama Michael en secouant la tête.

      Scrappy se contenta de gémir et au final, réussit à se remettre droit, bien qu'encore allongé. Mais Michael se mit à rire plus fort lorsque la tête de Scrappy continua à bouger en décrivant de minuscules cercles. Au final, il prit le petit chien en pitié et le prit dans ses bras.

      "Et bien, c'est une méthode pour atteindre l'ivresse, mais j'en connais une autre qui pourrait bien être ce dont j'ai besoin ce soir," il frotta les oreilles de Scrappy. "Il reste à espérer que mon camarade de beuverie soit encore libre." Il mit Scrappy assis et tata sa poche pour trouver son téléphone portable puis poussa un soupir ennuyé en se souvenant qu'il l'avait écrabouillé


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