La Dernière Mission Du 7ème De Cavalerie. Charley Brindley

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La Dernière Mission Du 7ème De Cavalerie - Charley Brindley


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portant des tuniques blanches qui ressemblaient à des toges.

      Derrière les hommes en blanc venait un autre convoi. Les charrettes étaient remplies de grandes jarres en terre cuite, de quartiers de viande crue, et il y avait deux charretées de cochons qui couinaient.

      Un cheval et son cavalier arrivèrent au galop de la tête de colonne, du côté opposé de la piste où se trouvait la section.

      “Il est pressé,” dit Karina.

      “Ouais, et il n'a pas d'étriers,” dit Lojab. “Comment fait-il pour rester en selle?”

      “Je ne sais pas, mais ce type doit bien mesurer deux mètres.”

      “Sans doute. Et mate un peu le costume.”

      L'homme portait un plastron en bronze gravé, un casque en métal surmonté d'un toupet de poils d'animal de couleur rouge,  un manteau rouge écarlate et des sandales fantaisie avec des lacets en cuir attachés autour de ses chevilles. Et sa selle était  recouverte d'une peau de léopard.

      Une douzaine d'enfants trottinaient le long de la piste, et dépassèrent le convoi des chariots. Ils portaient de courts sarongs en étoffe grossière d'un brun clair qui leur descendaient jusqu'aux genoux. A part l'un d'eux, ils étaient torse nu et avaient la peau mate, mais pas noire. Ils portaient des outres en peaux de chèvre bien rebondies, avec des sangles aux épaules. Chacun d'eux tenait à la main une écuelle en bois. Les écuelles étaient attachées à leur poignet par une lanière de cuir.

      L'un des garçons remarqua la section d'Alexander et vint vers eux en courant. Il s'arrêta devant Karina et inclina sa peau de chèvre pour remplir son écuelle d'un liquide clair. Il  inclina la tête en signe de révérence, et tendit l'écuelle des deux mains à Karina.

      “Merci.” Elle prit l'écuelle et la porta à ses lèvres.

      “Un instant,” dit Alexander.

      “Quoi?” demanda Karina.

      “Tu ignores ce que c'est.”

      “Ca a l'air d'être de l'eau, Mon adj’.”

      Alexander s'approcha d'elle, trempa le doigt dans l'écuelle puis se toucha la langue. Il claqua des lèvres. “C'est bon, prends-en une petite gorgée.”

      “Pas maintenant que vous avez mis le doigt dedans.” lui dit-elle avec un grand sourire. “Je plaisante.” Elle but une gorgée, puis but la moitié de l'écuelle. “Merci beaucoup” dit-elle avant de rendre l'écuelle au garçon.

      Il prit le bol mais refusait toujours de la regarder. Il préférait garder les yeux fixés sur le sol devant elle.

      Lorsque les autres enfants virent Karina boire dans l’écuelle, quatre d’entre eux, les trois garçons et la seule fille du groupe se précipitèrent pour servir de l’eau au reste de la section. Ils gardaient tous la tête baissée, et ne regardaient jamais les visages des soldats.

      La fille, qui paraissait avoir environ neuf ans, tendit son écuelle d’eau à Sparks.

      “Merci.” dit Sparks en buvant l’eau avant de lui rendre l’écuelle.

      Elle lança un regard vers lui mais lorsqu’il sourit elle laissa retomber la tête vers le bas.

      Quelqu’un dans la colonne poussa un cri et tous les enfants tendirent leurs mains, en attendant poliment qu’on leur rende leur écuelle. Quand chaque garçon récupérait son écuelle, il courait prendre sa place dans la file sur la piste.

      La fillette courut à sa place derrière le garçon qui avait servi de l’eau à Karina. Il se retourna pour regarder Karina, et lorsqu’elle lui fit signe, il leva la main mais se ravisa et  retourna trottiner le long de la piste.

      Un grand troupeau de moutons passa, en bêlant et poussant des cris plaintifs. Quatre garçons et leurs chiens les gardaient sur la piste. L’un des chiens – un grand animal noir avec une oreille estropiée – s’arrêta pour aboyer sur la section, puis il s’en désintéressa et courut rattraper le groupe.

      “Tu sais ce que je crois?” demanda Kady.

      “On s’en fiche de ce que tu crois, Scarface,” dit Lojab.

      “Qu’est ce qu’il y a Sharakova?” dit Alexander en regardant tour à tour Lojab et Kady.

      La cicatrice de deux centimètres et demi qui parcourait et traversait le milieu du nez de Kady prit une couleur plus foncée du fait de l’accélération de son pouls. Mais plutôt que de se laisser saper le moral par ce visage défiguré, elle s’en servait pour s’enhardir. Elle jeta à Lojab un regard à le sécher sur pied.

      “Vas te faire sucer, Low Job3,” dit-elle puis elle lui fit un doigt d’honneur et s’adressa à Alexander. “C’est une reconstitution historique.”

      “De quoi?” dit Alexander en passant deux doigts sur sa lèvre supérieure, en effaçant un léger sourire.

      “Je ne sais pas, mais tu te souviens des émissions sur PBS où les hommes se déguisaient en uniformes de la Guerre de Sécession et s’alignaient pour se tirer dessus avec des balles à blanc?”

      “Ouais.”

      “C’était la reconstitution d’une bataille de la Guerre de Sécession. Ces gens font une reconstitution.”

      “Peut-être bien.”

      “Ils se sont donné beaucoup de mal pour y arriver,” dit Karina.

      “Pour arriver à quoi?” demanda Lojab. “Une espèce de migration de l’époque médiévale?”

      “Si c’est une reconstitution,” dit Joaquin, “ils sont où les touristes avec leurs appareils-photos? Et les équipes de la télé? Et où sont les hommes politiques qui s’attribuent tous les honneurs?”

      “Ouais,” dit Alexander, “où sont les photographes? Hé, Sparks,” dit-il dans son combiné, “elle est où ta chiotte?”

      “Tu veux dire la Libellule?” demanda le soldat Richard ‘Sparks’ McAlister.

      “Ouais.”

      “Dans son étui.”

      “Elle peut monter à combien?”

      “Entre 1,200 et 1,500 mètres. Pourquoi?”

      “Envoie-la en l’air pour voir à combien on est de ce fameux désert du Régistan,” dit Alexander. “J’aurais adoré traîner ici pour regarder le spectacle, mais bon on a une mission à accomplir.”

      “Entendu, Mon adj’,” dit Sparks. “Mais l’étui est dans le coffre d’armement.”

      Chapitre trois

      Les soldats se rassemblèrent autour d’Alexander tandis qu’il étalait sa carte par terre.

      “Quelle est la vitesse de crosière d’un C-130?” demanda-t-il à l’aviateur Trover, de l’équipage de l’appareil.

      “Environ cinq cents kilomètres à l’heure.”

      “On est restés combien de temps en vol?”

      “On a quitté Kandahar à quatre heures de l’après-midi,” dit Trover en consultant sa montre. “Il est presque cinq heures maintenant, ça fait donc environ une heure de vol.”

      “Cinq cents kilomètres,” murmura Alexander en traçant un large cercle autour de Kandahar. “Une heure vers l’est, ça nous amènerait jusqu’au Pakistan. Dans ce cas, la rivière que l’on a vue est l’Indus. Une heure vers l’ouest et on serait juste au début de l’Iran, mais là-bas y a pas de grand fleuve. A une heure vers le sud-ouest se trouve le désert du Registan, là où on est sensés être, mais y a pas de forêts ni de rivières dans cette région. Une heure vers le nord, et on est toujours en Afghanistan, mais c’est de la campagne aride.”

      Karina regarda sa montre. “T’as quelle heure, Kawalski?”

      “Euh,


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<p>3</p>

jeu de mot insultant sur le nom du soldat Lojab: blow job = fellation NdT.