Œuvres complètes de lord Byron, Tome 10. George Gordon Byron

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Œuvres complètes de lord Byron, Tome 10 - George Gordon  Byron


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des présens tendant aussi à ma conversion: la Connaissance du christianisme et le Bioscope ou Cadran solaire de la vie religieuse expliquée. Je vous prie de vouloir bien vous charger de mes remerciemens envers l'auteur du premier de ces ouvrages (Cadell, libraire), pour sa lettre, son cadeau et surtout sa bonne intention. Le Bioscope contenait une pièce de vers manuscrite. Je ne sais de qui; mais certainement de quelqu'un qui a l'habitude d'écrire et d'écrire bien. Je ne sais point si c'est l'auteur du Bioscope qui y était joint; mais qui que ce soit, si vous pouvez le découvrir, remerciez-le pour moi de tout mon cœur. Les autres lettres étaient des lettres de dames, par qui je ne demande pas mieux que de me laisser convertir; si je puis parvenir à les connaître, et qu'elles soient jeunes, comme elles prétendent l'être, je serais charmé de les convaincre de ma dévotion. J'ai reçu aussi une lettre de M. Walpole sur les affaires de ce monde, et j'y ai répondu.

      »Ainsi vous voilà l'éditeur de Lucien? On me promet une entrevue avec lui; je vous demanderai, je crois, une lettre d'introduction pour lui, puisque les dieux l'ont rendu poétique. De qui cette lettre pourrait-elle mieux venir que de son éditeur et du mien? N'est-ce pas une trahison à vous d'avoir affaire à l'un des alliés du grand ennemi, comme le Morning-Post appelle son frère?

      »Et mon livre sur la diète et le régime, ou est-il? Je suis impatient de lire le Rokeby de Scott: envoyez-moi le premier exemplaire. L'Anti-Jacobin Review est très-bien écrite; elle n'est point du tout inférieure au Quarterly, et certainement elle a cet avantage d'être un peu moins innocente. En parlant de cela, avez-vous rassemblé mes livres? J'ai besoin de toutes les Revues, au moins des Revues critiques, trimestrielles et mensuelles, etc., portugaises et anglaises, extraites et reliées en un seul volume pour mes vieux jours. Mettez en ordre, je vous prie, mes livres en langue romaïque; redemandez à Hobhouse les volumes que je lui ai prêtés: il les a eus assez long-tems. S'il arrive quelque chose, faites-moi l'amitié de m'écrire un mot: nous serons plus proches voisins cet hiver.

»P. S. On s'est adressé à moi pour écrire le discours d'ouverture de Drury-Lane; mais dès que j'entendis parler de concours, je renonçai à lutter contre Grub-Street tout entier, et jetai au feu quelques vers que j'avais ébauchés! Je l'ai fait par respect pour vous, bien certain que vous mettriez à la porte celui de vos auteurs qui s'aviserait de concourir avec ce ramas de méchans écrivains. Il n'y aurait pas eu de gloire dans le triomphe, et la défaite eût été ignoblement honteuse. Je me serais étouffé, comme Otway, avec un pain de quatre livres 27. Ainsi rappelez-vous bien que je n'ai eu, et que je n'ai rien démêler avec ce prologue; je vous en donne ma parole d'honneur

Note 27: (retour) L'illustre auteur de Venice Preserved (le Manlius du répertoire français) s'étouffa en mangeant avec trop d'avidité un pain de quatre livres encore chaud que l'on venait de lui donner par charité. On sait qu'il languissait dans une affreuse misère.(N. du Tr.)

      LETTRE CIX

À M. WILLIAM BANKES

      Cheltenham, 28 septembre 1812.

      Mon Cher Bankes,

      «Quand vous m'aurez dit comment les gens peuvent être intimes à soixante-dix lieues, je m'avouerai coupable et j'accepterai vos adieux. À regret cependant, car vous ne me donnez pas de meilleure raison que mon silence; et il n'a d'autre cause que le souvenir de vous avoir entendu dire que vous ne détestiez rien tant que d'écrire et de recevoir des lettres. En outre, comment faire pour trouver un homme qui a un si grand nombre de domiciles? Si j'avais eu l'intention de vous écrire dans ce moment, c'eût été dans votre bourg, où je vous croyais naturellement au milieu de vos commettans. Aussi aujourd'hui, en dépit de M. N*** et de lady W***, je vais vous rendre aussi heureux que la poste de Hexham me le voudra bien permettre. Je vous assure que je vous suis fort obligé de penser à moi de quelque manière que ce soit; et que, malgré cette surabondance d'amitié dont vous me supposez surchargé, je ne saurais jamais me passer de la vôtre.

»Vous avez appris que Newsteadt est vendu pour la somme de 140,000 livres sterlings 28, dont 60 restent hypothéquées sur la propriété pendant trois ans, et rapportent intérêt, bien entendu. Il est probable que Rochdale se vendra bien aussi, en sorte que mes affaires financières commencent à s'améliorer. Voilà déjà quelque tems que je suis à boire les eaux, parce que ce sont des eaux à boire, qu'elles sont très-médicinales, et qu'elles ont suffisamment mauvais goût. Dans quelques jours j'irai chez lord Jersey, mais je reviendrai bientôt ici, où je suis presque seul, où je sors très-peu, et où je savoure dans toute sa volupté le dolce far niente. Que faites-vous en ce moment? je ne saurais le conjecturer, même par la date de votre épître; vous ne dansez pas, j'espère, au son de la cornemuse dans le salon des Lowthers. Nous en avons un ici en mauvais état: le pauvre diable est atteint d'une phthisie. On m'a dit, dans la misérable auberge où je suis d'abord descendu, que vous étiez passé par ici précisément la veille du jour où je suis venu dans ce pays-ci. Nous avions excellente compagnie; d'abord les Jersey, les Melbourne, les Cowper et les Holland: ils sont tous partis; et les seules personnes que je connaisse sont les Rawdon et les Oxford, avec quelques autres de généalogies moins anciennes.

Note 28: (retour) Environ 2,800,000 fr.(N. du Tr.)

      »Je ne les dérange pas beaucoup. Quant à vos bals, vos assemblées, on n'y songe même pas dans notre philosophie! Avez-vous lu le récit d'un accident affreux arrivé l'autre jour sur la Wye? douze personnes noyées, et M. Rossoe, un gros gentleman, qui avait dû la vie à un croc de bateau ou un trident, pria qu'on le rejetât dans l'eau, parce que sa femme avait été sauvée… non, noyée! comme s'il n'aurait pas pu s'y jeter lui-même, s'il l'avait voulu; mais cela passe pour trait de sensibilité. Que les hommes sont d'étranges animaux dans la Wye et dehors!

      »Il me reste à vous demander un million de pardons pour ne m'être pas acquitté de vos commissions avant de partir de Londres; mais si vous saviez la masse d'ennuyeux engagemens et d'obstacles que j'avais sur les bras, je suis sur que vous ne m'en voudriez pas. Quand s'assemblera le nouveau parlement? Dans soixante jours, je présume, à cause des affaires d'Irlande; les élections de ce pays demanderont plus de tems que n'en comporte la loi. Quant à la vôtre, elle est sûre naturellement, cela n'est pas une question. Salamanque est le mot d'ordre du ministère, et tout ira bien pour vous. J'espère que vous parlerez plus souvent; je suis sûr du moins que vous le devriez, et que l'on s'y attendra. Portman veut donc courir encore une fois la chance? Bon soir.

      Je suis toujours votre très-affectionné,

Νωαιρων 29.

Note 29: (retour) Signature qu'il employait souvent à cette époque.

      LETTRE CX

À M. MURRAY

      Cheltenham, 27 septembre 1812.

      «Je n'ai envoyé aucun discours d'ouverture au comité; sur près de cent, je vous le dis en confidence, pas un n'a paru digne d'être reçu: en conséquence on est revenu à moi; j'ai écrit un prologue, qui a été reçu et qui sera prononcé. Le manuscrit est maintenant entre les mains de lord Holland.

      »Mon seul but est de vous avertir que, de quelque manière qu'il soit accueilli au théâtre, vous le publierez avec la première édition de Childe-Harold. Je vous prie seulement, quant à présent, de me garder le secret, jusqu'à nouvel ordre, et de vous procurer une copie correcte pour en faire ce que vous jugerez convenable.

      »P. S. Je désirerais que vous en tirassiez quelques exemplaires avant la représentation, afin que les journaux puissent en rendre un compte exact après.»

      LETTRE CXI

À M. MURRAY

      Cheltenham, 12 octobre 1812.

      «Je ne veux absolument pas que le portrait soit gravé; je vous prie de ne le joindre, sous aucun prétexte, à la nouvelle


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