De mauvais augure . Блейк Пирс
Читать онлайн книгу.de dossiers... C’est plutôt ennuyant. Et toi ?
— Docker, comme tu peux le voir.
— Un garçon du désert qui se retrouve à travailler au bord de l’océan. Comment ça se fait ? Tu voulais percer à Hollywood ? Apprendre à surfer ? Tu as suivi une nana ? »
Son ton était léger, mais Keri le scrutait pour voir sa réaction à cette dernière question. Son expression perplexe mais intriguée céda le pas à la méfiance.
« J’ai vraiment du mal à me rappeler de toi, Keri. Rappelle-moi quand est-ce qu’on a passé du temps ensemble ? »
Son ton avait un côté tranchant qu’il n’avait pas auparavant. Keri sentait que son stratagème ne fonctionnait plus, et elle décida d’adopter une approche plus agressive.
« Peut-être que tu ne te souviens pas de moi parce que je ne ressemble pas à Kendra. C’est ça, Coy ? Tu n’as d’yeux que pour elle ? »
Brenner passa de la méfiance à la colère, et il s’avança d’un pas. Keri le vit serrer les poings involontairement. Elle demeura de marbre.
« Qui êtes-vous ? Qu’est ce que c’est que cette histoire ?
— Je fais juste la conversation, Coy. Pourquoi tu deviens impoli ?
— Je ne te connais pas », dit-il, hostile à présent. « Qui vous envoie ? Son mari ? Vous êtes un détective privé ou quelque chose comme ça ?
— Et si je l’étais ? Il y aurait des choses sur lesquelles enquêter ? Tu as des choses à avouer, Coy ? »
Il fit encore un pas vers elle. Leurs visages étaient à vingt centimètres l’un de l’autre, à présent. Au lieu de reculer, Keri carra les épaules et leva le menton.
« Je pense que vous avez commis une grosse erreur en venant ici, ma petite dame », gronda Coy. Il tournait le dos à la voiture de police qui s’approchait lentement derrière lui, et tournait à présent au ralenti à quelques mètres d’eux. Du coin de l’œil, Keri vit le sergent Covey s’approcher à pied, depuis l’entrepôt. Il prenait garde de rester hors du champ de vision de Brenner. Elle ressentit le besoin de leur faire des grands signes pour qu’ils interviennent, mais elle se força à rester calme.
C’est maintenant ou jamais.
« Qu’est ce que tu as fait à Kendra, Coy ? » demanda-t-elle, cette fois sans la moindre trace de légèreté. Elle le dévisageait, la main effleurant la crosse de son pistolet, prête à tout.
À cette question, ses yeux s’élargirent de surprise, et elle sut qu’il n’avait aucune idée de quoi elle parlait. Il recula.
« Quoi ? »
Elle avait senti immédiatement qu’il n’était pas coupable, mais elle insista juste au cas où.
« Kendra Burlingame a disparu, et j’ai entendu dire que tu es son harceleur attitré. Donc si tu lui as fait quelque chose, c’est le moment d’avouer. Si tu coopères, je pourrai t’aider. Dans le cas contraire, les choses pourraient vraiment dégénérer pour toi. »
Coy Brenner la regardait fixement, mais semblait n’avoir pas tout à fait saisi ce qu’elle avait dit. Il n’avait toujours pas remarqué le sergent Covey, qui était maintenant à quelques pas derrière lui. Ce dernier, un officier de police chevronné, avait aussi la main posée sur son arme. Il n’avait pas l’air d’avoir la gâchette facile, mais d’être simplement prudent.
« Kendra a disparu ? » demanda Coy, comme un enfant à qui on annonce que son chien a du être piqué.
« Quand est-ce que tu l’as vue pour la dernière fois, Coy ?
— À la réunion d’anciens élèves. Je lui ai dit que je chercherais son adresse ici à Los Angeles. Mais j’ai vu qu’elle ne voulait rien avoir à faire avec moi. Elle semblait embarrassée pour moi. Je ne voulais pas voir cette expression sur son visage, donc j’ai laissé tomber.
— Tu n’aurais pas, par hasard, voulu faire payer à la femme qui t’a fait perdre la face ?
— Ce n’est pas elle qui m’a fait perdre la face. J’ai honte de ce que je suis devenu, et pour avoir honte, je n’ai pas besoin d’elle. C’est juste que, quand j’ai vu la façon dont elle me regardait, ça m’a ouvert les yeux, vous voyez ? Je me raconte des histoires en me disant que je suis un mec cool, un dur, depuis si longtemps. C’est Kendra qui m’a permis de réaliser à quel point je suis un paumé. »
Brenner regardait Keri d’un air désespéré, comme s’il espérait qu’elle le comprendrait. Mais Keri n’avait aucune envie d’aider cet homme à expier ses démons. Elle-même devait gérer sa propre honte, et elle en avait suffisamment pour ne pas vouloir s’occuper de celle des autres.
« Est-ce que tu peux me donner des preuves de tes activités, hier ? » demanda-t-elle pour changer de sujet. Lorsque Coy comprit qu’il n’arriverait pas à se faire prendre en pitié, il acquiesça.
« J’étais ici toute la journée. Mon patron peut le confirmer.
— On vérifiera ça », dit le sergent Covey.
Coy sursauta en entendant la voix derrière lui. Il se retourna, surpris de trouver le sergent à moins d’un mètre de lui, ainsi que la voiture de police, où étaient assis Kunstler et Rodriguez, un peu plus loin.
« Vous êtes agent de police, alors ? demanda Coy à Keri, l’air défait.
— En effet. Service des personnes disparues du LAPD.
— J’espère que vous la retrouverez. Kendra est une fille super. Le monde est plus beau grâce à elle, et elle mérite d’être heureuse. J’ai toujours eu le béguin pour elle, mais je savais qu’elle était trop bien pour moi. C’est pour ça que je ne me suis jamais fait d’illusions. Si je peux faire quoi que ce soit d’autre pour vous aider, faites-le moi savoir
— Agent Locke, intervint Covey, à moins que vous n’ayez des questions supplémentaires, je pense qu’on peut aller vérifier son alibi. Je sais que vous avez d’autres pistes à explorer. De plus, nous avons de la paperasse à traiter au sujet de M. Brenner, car il a menti au sujet de sa liberté conditionnelle pour avoir ce travail, et c’est un motif de rupture de contrat. »
Keri vit les traits de Brenner s’affaisser encore plus. Il avait un air véritablement pathétique. Et maintenant, il allait perdre son emploi. Elle s’efforça de repousser le sentiment qu’elle en était à moitié responsable.
« Ça me va tout à fait, sergent. Je dois retourner à Los Angeles et, en effet, on dirait que ce monsieur n’est pas coupable. Merci pour votre aide. »
Pendant que Covey et ses agents escortaient Coy Brenner à l’entrepôt afin de l’interroger, Keri réintégra sa voiture et lut le texto qu’elle avait reçu.
Il était de Brody et disait :
LE GALA AURA BIEN LIEU CE SOIR. OCCASION PARFAITE D’INTERROGER DES GENS. ON SE RETROUVE LA-BAS. METS QUELQUE CHOSE DE SEXY.
Brody n’en finissait pas de la surprendre par son manque de clairvoyance et de professionnalisme. En plus d’être profondément sexiste, il semblait ne pas comprendre qu’un gala de bienfaisance dont l’organisatrice était absente n’était pas l’endroit idéal pour extorquer des informations à ses amis et collègues.
En plus, je n’ai rien du tout à me mettre.
Évidemment, ce n’était pas sa seule raison de rechigner à y aller. En vérité, c’était surtout parce que c’était exactement le genre de réceptions où elle se rendait régulièrement du temps où elle était une professeure respectée, épouse d’un agent de célébrités renommé, et mère d’une adorable petite fille. Ce gala serait un rappel glamour et impitoyable de l’époque avant que sa fille ne soit enlevée.
Parfois,